Conseil des ministres de la COI à La Réunion hier et aujourd’hui

20 ans après, réaliser le rêve des pères fondateurs

17 janvier 2005

La coopération économique, l’environnement et sa protection, l’identité culturelle et le dialogue entre les peuples de la zone ainsi que l’existence politique et le rôle diplomatique dans notre région : tels sont les axes stratégiques définis lors de ce 21ème Conseil des ministres de la Commission de l’océan Indien (C.O.I.). Des travaux qui ont commencé hier au Département et qui se termineront aujourd’hui à la Région.

(Page 3)

La cérémonie d’ouverture du Conseil de la COI a eu lieu hier au Conseil général, présidée par Xavier Darcos, ministre français délégué à la Coopération, au Développement et à la Francophonie. Les travaux de l’après-midi ont permis de réaffirmer les axes prioritaires de travaux de la COI.
C’est le Premier vice-président du Conseil général, Cyrille Melchior, qui a eu l’honneur de faire le discours inaugural. Pour l’avenir, il nous invitait à tous "nous engager résolument sur la voie de l’action" pour promouvoir les échanges économiques, pour préserver nos écosystèmes en gérant durablement nos ressources, pour élaborer une véritable stratégie culturelle régionale en vue de conquérir les marchés internationaux des arts de la scène et pour sensibiliser les adultes de demain aux enjeux de la coopération régionale. Il souhaitait notamment la création d’un label océan Indien, d’un Observatoire des droits de l’enfant de la région océan Indien, un Comité de la jeunesse océan Indien. Il faut aussi selon lui rendre plus lisible et plus légitime l’action de la COI.

Vers la C.O.I. des peuples

Le ministre des Relations extérieures et de la Coopération de l’union des Comores, Mohamed El-Amine Souef, a porté des témoignages de sympathie et a réitéré les condoléances du peuple comorien, aux États et régions dévastés par le tsunami, dont les Seychelles. Il a fait aussi référence au Sommet de Maurice des Petits États insulaires en développement, qui montre combien il est important "de converger nos efforts pour plus de solidarité et de complémentarité face au monde tel qu’il est". Pour lui, "la COI se doit de réfléchir à un système d’alerte précoce pour faire face aux brusques changements climatiques".
Il se félicitait de voir que sous la présidence des Comores, "la COI a renforcé sa dimension politique et diplomatique" entre autres pour la réconciliation inter-comorienne. Il insistait pour que les actions menant à "la COI des peuples" se poursuivent davantage, favorisant "la libre circulation des personnes". Il a "confiance en l’avenir de la COI, en sa capacité de nous rassembler dans un élan commun".

Donner corps au rêve

Monique Andréas-Esoavelomandroso, secrétaire générale de la COI, a fait référence aux membres fondateurs qui "il y a vingt ans, voulaient le rapprochement entre nos populations, souhaitaient l’intensification des échanges entres nos îles et recherchaient l’émergence et le développement de notre espace région du Sud-Ouest de l’océan Indien".
Beaucoup reste encore à faire pour "donner corps à ce rêve des pères fondateurs". Elle indiquait simultanément que "les États membres deviennent de plus en plus exigeants en donnant à la COI des responsabilités grandissantes". Et il n’y a pas que les États, puisque les ONG, les entrepreneurs, les étudiants, les artistes se tournent vers elle.

Coopération politique et diplomatique

La parole est ensuite revenue à Xavier Darcos, qui a par ailleurs participé vendredi au Sommet des Petits États insulaires en développement. Face à la "terrible catastrophe qui vient de frapper les riverains de l’océan Indien", il soulignait "le besoin de réseaux de coopération et de solidarité efficaces", invitant la COI à fixer parmi ses priorités la protection des populations et la lutte contre les catastrophes naturelles, indiquant que la France est prête à participer à la mise en place d’un système d’alerte dans l’océan Indien.
Au début des travaux, il invitait les membres à adopter les orientations stratégiques et à prendre des décisions sur des projets qui ne restent qu’à lancer, pour préparer le Sommet des chefs d’État et de gouvernements qui se tiendra en mars prochain à Tananarive. Quels en sont les thèmes directeurs ?
En premier lieu, le développement durable et la protection de l’environnement. Mais aussi l’insertion économique des pays de la Commission de l’océan Indien dans une économie mondialisée, via entre autres des accords de partenariats économiques avec l’Union européenne. Un autre thème important est l’affirmation de notre identité culturelle et du développement de la coopération universitaire. Le Festival culturel doit être pérennisé. Le dernier axe stratégique porte sur la coopération politique et diplomatique. "Dans ce domaine, la COI peut jouer le rôle d’une plate-forme de négociation régionale", indique Xavier Darcos.

Eiffel


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus