Les “oubliés de la décolonisation” à Madagascar

700 personnes sans nationalité

14 juin 2005

L’année 1960 marque la fin de la colonisation française à Madagascar. L’État français a demandé aux personnes d’effectuer les démarches nécessaires pour l’acquisition de la nationalité française dans un délai de six mois. Mais les habitants des petits villages éloignés et les personnes peu instruites n’ont pu le faire à temps. Afin de sensibiliser l’opinion publique sur cette injustice, l’association des “Oubliés de la décolonisation” interpelle les élus locaux et nationaux. Le mois prochain, une délégation se rendra à Madagascar pour remettre le dossier des “oubliés” au Chef de l’État français.

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Hier matin à Saint-Denis, l’association des “Oubliés de la Décolonisation” présidée par Naznine Fazal a dénoncé le non-respect de l’article 15 des Droits de l’Homme. Il est dit que "tout individu a droit à une nationalité". De nos jours à Madagascar, ce n’est pas le cas pour 700 personnes environ. Elles sont les oubliées de la décolonisation. Elles sont hindoues, grecques, chinoises, libanaises. "Officiellement, elles sont sans nationalité", souligne Naznine Fazal. Ce "déni de nationalité", les membres de l’association le dénonceront auprès "des élus locaux et nationaux".
Colonie française, Madagascar retrouve son indépendance en 1960. "On est amis et natifs de Madagascar. Des centaines de personnes vivent un drame humain au quotidien. Il s’est réalisé sous la colonisation française", dit Monique Couderc, la secrétaire générale de l’association. "Chaque individu à besoin de se reconnaître et de se connaître". "Ce drame humain est peu connu en France", affirme-t-elle. "On ouvre une nouvelle page de l’histoire de France". En effet, "des centaines de personnes ont été oubliées depuis trente ans", constate-elle.
Cette violation des droits humains doit être expressément "réparée". "Psychologiquement, ces personnes souffrent". Actuellement, "ils ne peuvent pas quitter Madagascar". "A partir du moment où la France a décolonisé Madagascar, de facto, ils sont français", explique Asgaraly Raza, membre de la “Ligue des Droits de l’Homme”. "Il n’est pas question de demander la nationalité malgache", continue-t-il. "La France a une responsabilité morale", dit-il.
Pour réparer cette injustice, l’association a fait appel à l’avocat Saïd Larifou. Elle bénéficie du soutien de la “Maison des Comores”, de “Génération brisée”, des “Enfants de la Creuse” et du “Collectif de Madagascar”. Cette semaine, une délégation se rend à Paris pour "expliquer la spécificités de cette situation", dit Saïd Larifou. En effet, "l’apatride" s’est transmise de génération en génération.

Jean-Fabrice Nativel


Nazine Fazal, la présidente des “Oubliés de la décolonisation”

Nazine Fazal est née à Madagascar, un an avant son indépendance. Sa grand-mère maternelle a pu effectuer les démarches nécessaires pour l’obtention de la nationalité française en 1960. Elle a quitté la Grande-Île en 1982 et en 1988, elle vient vivre à La Réunion. Tous les ans, elle va à Madagascar. Au cours de ses rencontres, les "sans nationalités" l’ont informé de leur situation. Ils ont "une carte de séjour" et ils ne peuvent quitter le territoire. Ils se trouvent isolés. "Ces personnes grandissent dans la peur". À La Réunion, "on peut s’exprimer mais à Madagascar, on est rien", explique-t-elle. "Cette association est pour informer les personnes de ce déni", conclut cette adhérente de l’association des “Femmes battues”.


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Messages

  • je souhaite entrer en contact avec cette association : comment faire ?

    • Bonjour,

      Je me permets de vous contacter car mon père se trouve dans une position très délicate depuis plus de 12 mois.

      Mon père s’est vu refuser le titre de séjour temporaire alors que nous voulions juste avoir le temps de régulariser sa nationalité française.

      Mon père possède plusieurs possessions d’état de français :

      1-le livret de mariage de ses parents
      2-son passeport français délivré par le consulat français en 1961
      3-livret militaire daté de 1964
      4-état signalétique de service militaire
      5-carte d’identité française de son père
      6-état signalétique de service militaire de son père
      7-certificat d’immatriculation consulaire daté de 1965
      8-acte de naissance de son père enregistré à Nantes
      9-acte de naissance de sa mère enregistré à Nantes
      10-l’acte de naissance de mon père enregistré à Nantes rectifié par le TGI de Nantes le 30/03/06
      11-acte de décès de sa mère enregistré à Nantes
      12-acte de mariage de ses parents rectifiés par le TGI de Nantes le 30/03/06

      Tous ces pièces datent évidement après 1960 donc bien après l’indépendance de Madagascar.
      Seulement voilà le consulat ne veut rien entendre parce que pour lui il aurait fallu souscrire une déclaration de nationalité comme le prévoit cet loi de 22 juillet 1993 alors que plusieurs pièces ont été délivrés après 1960 donc si la déclaration n’était pas souscrit au moment de l’indépendance, comment mon père aurait pu avoir ses papiers ?

      Je m’adresses à vous car nous ne savons plus quoi faire, les copies de ses documents ont été remis auprès de la préfecture du Loiret ( le cabinet du préfet) en vain, à ce jour nous sommes toujours sans nouvelle de leur part, la menace d’expulsion plane au dessus de mon père.

      Je peux vous adresser les copies des documents si nécessaire

      Vous remerciant par avance

      Bien Cordialement


    • bonjour je souhaite vous contactez car je nais jamais pu obtenir ma carte didentite francaise , aujourdhui jai un titre de sejour et cela apres des annees de demarche. cela fait 25 ans de vecu en france sauf que jai passais 7 ans de ma vie en tunisie est pour cela ladministration ne veut pas maccorder ma nationnalite francaise pourtant je suis nee en france et je me considaire comme francais aidez moi s v p mon numero de tel 0621203108 merci.

    • Je suis titulaire d’une carte d’identité de citoyen français qui m’a été délivrée le 26 Février 1960, 4 mois avant l’indépendance de Madagascar. Jusqu’à ce jour je n’ai jamais manifesté mon désistement à mon appartenance à la Communauté Française. Actuellement je demande le certificat de Nationalité Française en adressant ma demande à Mr Le Greffier en chef du Service de la Nationalité à Paris, mais on m’a répondu que je devrais indiquer comment j’aurais conservé la Nationalité Française lors de l’indépendance de mon pays d’origine et en justifier par des documents. Je n’ai pas des documents parce que je ne savais pas qu’il fallait faire enregistrer officiellement ma Nationalité Française au moment de l’indépendance de Madagascar. Je ne sais pas quoi faire.
      A l’effet de pouvoir conjuguer nos efforts pour une cause commune, je viens grossir le rang des "Oubliés de la Décolonisation". Merci

  • bonjour je voudrai entrer en contacte avec CETTE association des oublées de la colonisation de madagascar merci de bien vouloir me dire comment faire

  • bonjour à tous !!moi aussi je me trouve dans une situation quasiment impossible a comprendre, je suis arriver en france a l’age de 14ans avec un passeport française, et je ne pas le deret de nationalité, en 2004 je me suis rendu a la mairie pour renouveler mon passeport et faire une carte d’identité.Il mont renouveler le passeport mais il on refuser de me donner la carte d’identité, je suis partir a l’école ici et faire mon service militaire, j’ai eu des diplômes et cela fait 10 ans que depuis je suis sur le territoire et aujourd’hui ont me dit que je n’ai pas de nationalité car en haiti il n y a pas de double nationalité, j ai pris des avocats mais en vin, je vu des association mais personnes ne peu m aider je ne sais plus quoi faire depuis 1ans mon passeport est périmé pourriez-vous m aider sil vous plait merci beaucoup de votre compréhension

  • je voudrais entré en contacte avec les responsables de l’Association. Exist-il une représentation de cette Association à Madagascar ?
    Je demande donc l’adresse E-mail de cette Association : à La Reunion et à Madagascar pour contact.


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