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Les conditions de l’intégration dans la mondialisation ultra-libérale
13 octobre 2007, par
La signature d’un Accord de partenariat économique entre les pays de la COI et l’Union Européenne reconnaissant les spécificités de La Réunion et sauvegardant les intérêts de notre île : le 31 décembre prochain, de nouvelles perspectives peuvent s’ouvrir pour La Réunion grâce au co-développement. C’est le principal enseignement du bilan de deux rencontres auxquelles la Région a participé : le Conseil des ministres extraordinaire de la COI et la conférence des présidents des Régions Ultrapériphériques.
Hier à la Région, Paul Vergès, Président du Conseil régional, ainsi que plusieurs vice-présidents de la collectivité ont fait le bilan de deux événements qui se sont déroulés récemment : la Conférence des présidents des Régions Ultrapériphériques de l’Union Européenne du 2 au 6 octobre à Madère et le Conseil des ministres extraordinaire de la Commission de l’Océan Indien du 10 octobre aux Seychelles. La Réunion était invitée à participer à ces deux rendez-vous. À l’ordre du jour : les négociations des Accords de partenariat économique (APE) entre l’Union Européenne et les 79 pays Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP). Madagascar, Maurice, les Comores et les Seychelles ont conclu à la nécessité de signer un Accord de partenariat économique entre la COI et l’Union Européenne au plus tard le 31 décembre si aucun accord n’est trouvé entre les États de la région Afrique orientale et australe (AFOA) et l’Union Européenne. Cet accord prendra en compte les spécificités de La Réunion.
C’est une avancée très importante, car c’est cet accord qui fixera les conditions de l’intégration des pays de la région dans la mondialisation ultra-libérale. La nécessité d’un traitement différencié a donc été réaffirmée avec force, tout comme l’importance de la mise en œuvre d’une politique de co-développement à l’échelle régionale. La réussite d’une telle politique ne peut se concevoir qu’à travers le renforcement de la solidarité et de la complémentarité entre les îles de l’Océan Indien. C’est ce qu’indique la déclaration finale de la session extraordinaire. En effet, les ministres de la COI « décident » « de s’assurer que tout APE prendra en considération les spécificités des îles de l’Océan Indien, ainsi que leurs besoins en développement durable », et « de développer une coopération renforcée avec La Réunion, Région Ultrapériphérique de l’Union Européenne ».
Concrétiser deux idées
Pour Paul Vergès, cette avancée est le résultat de deux batailles menées de longue date.
La première concerne la concrétisation du concept de l’ultrapériphéricité. C’est-à-dire faire admettre à l’Europe que nos îles sont intégrées à l’Union Européenne, mais ne peuvent pas être considérées comme n’importe quelle région européenne, rappelle en substance le président de la Région.
Cela s’est d’abord traduit par des règlements, puis par une reconnaissance institutionnelle en annexe du Traité de Maastricht. L’article 299-2 du Traité d’Amsterdam a ensuite inscrit dans le Traité de l’Union Européenne le statut spécifique des RUP. L’ultrapériphéricité est définie avant tout par rapport à la position géographique, autrement dit ce statut est assuré de sa pérennité.
L’autre bataille est celle qui consiste à faire reconnaître que si La Réunion est la RUP la plus éloignée, elle est aussi la région de l’Union Européenne la plus proche des pays ACP. D’ailleurs, deux États voisins, Madagascar et les Comores, ont un écart de développement tel avec l’Europe qu’ils entrent dans l’initiative "Tout sauf les armes", avec à la clé un accès sans quota, ni droit de douane au marché européen pour quasiment tous leurs produits.
La question est de savoir pour La Réunion comment gérer ces nouveaux rapports dans la perspective d’un changement des règles commerciales dictées par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et reprises par l’Union Européenne. La réponse est de créer de nouvelles normes et de les faire accepter aussi bien par l’Union Européenne que par les pays ACP.
Nouvelles perspectives
Or, La Réunion faisant partie de l’Union Européenne, l’application mécanique des APE signifierait l’abolition de toute contrainte aux échanges, ce qui, étant donné la structure économique de La Réunion, suscite une grande inquiétude chez les producteurs.
Paul Vergès revient alors sur la démarche des îles de l’Océan Indien. Dans le contexte difficile, affirmer sa solidarité, discuter avec l’Union Européenne en tant que COI et signer un accord particulier avec elle si aucun accord global n’est signé le 31 décembre.
Le président de la Région souligne qu’au-delà des relations entre l’Union Européenne et les ACP, il y aura un accord entre un nouveau groupe, dénommé ACP-COI et l’UE. Cet accord comportera des garanties qui permettent de sauvegarder les intérêts de La Réunion. Autrement dit, ce sont des pays ACP qui vont reconnaître à La Réunion des spécificités que notre île revendique auprès de l’Union Européenne.
Cet accord s’inscrit également dans une volonté « d’évaluer les contours d’un co-développement entre les 5 pays de la COI ». C’est une perspective, une porte qu’ouvre ce Conseil des ministres extraordinaire de la COI.
Les négociations entre l’Union Européenne et les pays ACP sont bel et bien cruciales pour l’avenir de La Réunion.
La démarche de la Région souligne tout l’aspect positif que peut apporter l’implication de La Réunion dans le co-développement de sa région. Cela permet de déboucher sur une prise en compte des spécificités réunionnaises dans les négociations qui fixent les nouvelles règles commerciales entre l’Union Européenne et les ACP. C’est une démarche essentielle à l’heure des grandes mutations de l’économie mondiale, comme le rappelle cet extrait de la déclaration finale de la dernière Conférence des présidents des RUP : « la libéralisation du commerce mondial ne peut se mettre en œuvre sans sauvegarder la visibilité des petites économies, et en particulier celle des Régions Ultra-périphétiques et de leurs entreprises, tout en promouvant le co-développement ».
Manuel Marchal
L’urgence d’un accord
Actuellement, les relations commerciales entre l’Union Européenne et les anciennes colonies de ses États-membres, les pays ACP, sont régies par l’Accord de Cotonou. Cet accord prend fin le 31 décembre. Sous l’influence de l’Organisation Mondiale du Commerce, l’Union Européenne est amenée à modifier le contenu de cet accord avant la fin de l’année.
Les nouveaux Accords de partenariat économique sont signés entre l’UE et différents groupements régionaux. Les îles de la COI font partie du groupe d’Afrique orientale et australe (AFOA) qui comprend les pays de la SADC et du COMESA.
Mais à deux mois de l’échéance, les inquiétudes sont grandes quant au retard pris par les négociations. Les difficultés ne laissent guère entrevoir une signature à la date fixée.
Ceci est un problème relativement moins important pour les pays éligibles à l’initiative "Tout sauf les armes" de l’Union Européenne. Puisqu’ils sont classés dans la liste des pays les plus pauvres de la planète (PMA), des États comme le Mozambique, la Tanzanie, Madagascar ou les Comores ont droit à un accès illimité et sans droit de douane au marché européen, sauf temporairement pour le sucre.
Mais Maurice et les Seychelles ne font pas partie des PMA. Ils risquent de perdre tout accès préférentiel au marché européen. Cela menace sérieusement deux secteurs clé : la pêche et le textile.
Face à cette échéance, les Seychelles et Maurice ont pris l’initiative de constituer un sous-groupe à l’AFOA, et Madagascar et les Comores, bien qu’ils fassent partie des PMA, se sont joints à la démarche. L’objectif est de signer malgré tout un accord avec l’Union Européenne si le blocage persiste au niveau du groupe AFOA.
La Réunion a été invitée à se joindre à l’initiative en tant que représentant de la France et région de l’Union Européenne. Ce sont donc toutes les îles de la COI qui se sont rassemblées dans cette démarche qui permet d’aboutir à un front commun. Une démarche qui renforce la COI et qui prouve au monde que la prise en compte des spécificités liées à l’insularité et au sous-développement peut être portée très haut et s’inscrire dans un accord fixant les conditions de l’intégration d’une région à la mondialisation ultra-libérale.
Deux nouveaux et importants partenaires commerciaux pour l’Afrique
L’influence de la Chine et des Etats-Unis sur les négociations des APE
La recherche de nouvelles sources d’approvisionnement pétrolier pour les Etats-Unis et la politique africaine de la Chine sont deux explications pour le retard pris dans les négociations des APE entre l’Union Européenne et les pays ACP. Les Etats-Unis ont ainsi lancé l’initiative AGOA qui permet aux pays africains d’exporter vers le marché nord-américain.
Paul Vergès rappelle que la totalité des États africains ont participé au Sommet Chine-Afrique organisé à Pékin. Cela souligne une ouverture du continent vers de nouveaux partenaires commerciaux. La situation évolue, et les échanges entre ce continent ne sont plus limités à des relations avec les anciennes puissances coloniales européennes, tous membres de l’UE. D’autres alternatives s’ouvrent, et « c’est une inversion des urgences » qui explique pourquoi l’Union Européenne veut conclure au plus vite, note Paul Vergès.
Crise politique à Anjouan
La COI « réaffirme son attachement à l’unité et à l’intégrité territoriale de l’Union des Comores »
Dans une déclaration solennelle adoptée le 10 octobre, la COI se déclare « très préoccupée » par la situation provoquée par l’attitude des autorités de fait d’Anjouan. Le Conseil de la COI « réaffirme son attachement à l’unité et à l’intégrité territoriale de l’Union des Comores, à la mise en œuvre effective du cadre institutionnel défini par la Constitution de l’Union, ainsi qu’à la restauration de l’autorité de l’Union à Anjouan ».
Intervenant au nom de la France, Paul Vergès a réaffirmé au président de l’Union des Comores la volonté de Nicolas Sarkozy que soient préservées l’unité et l’intégrité de l’archipel.
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