Conseil des ministres extraordinaire de la Commission de l’océan Indien en visioconférence
Edgard Razafindravahy de Madagascar nouveau secrétaire général de la COI
16 juillet
Le Conseil des ministres de la Commission de l’océan Indien (COI) s’est réuni en visioconférence le lundi 15 juillet 2024 à la demande de la présidence seychelloise en exercice. L’ordre du jour était la désignation du successeur de Pr. Vêlayoudom Marimoutou à la tête du Secrétariat général. Le choix s’est arrêté sur Edgard Razafindravahy, ancien de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation de Madagascar, également patron de presse de chaînes de télévision et d’industries.
Réunissant les ministres en charge des Affaires étrangères ou leur représentant de l’Union des Comores, de la République française, de la République de Madagascar, de la République de Maurice et de la République des Seychelles, cette session extraordinaire du Conseil des ministres de la COI a été convoquée pour désigner le successeur de Pr. Vêlayoudom Marimoutou à la tête du Secrétariat général de la COI. Proposé par la République de Madagascar, c’est Edgard Razafindravahy qui est nommé 10e Secrétaire général de la COI.
Un profil « économique » à la tête du Secrétariat général de la COI
Edgard Razafindravahy prendra les rênes du Secrétariat général basé à Ebène dans les prochains jours. Diplômé de l’ESSEC (France) en Gestion d’entreprise et Marketing, M. Edgard Razafindravahy est bien connu du paysage économique de la Grande Ile. Président directeur général du groupe PREY, il opère dans les médias, avec deux quotidiens de presse écrite, « L’Express de Madagascar » et « Ao Raha », deux chaines de radio et une chaine de télévision. Son groupe compte également une imprimerie et une minoterie. Depuis 2021 et jusqu’à tout récemment, Edgard Razafindravahy était ministre de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation de Madagascar. M. Edgard Razafindravahy s’est également investi dans la politique locale et nationale ayant été président du Conseil municipal d’Ambohimalaza Avradrano de 1996 à 2004 puis Président de la délégation spéciale d’Antananarivo de 2009 à 2014 avant de devenir ministre.
« Je m’attacherai à faire avancer les chantiers structurants pour la région, notamment la sécurité alimentaire en relançant le PRESAN (programme régional de sécurité alimentaire et nutrition) et la connectivité maritime. Ces deux enjeux seront cruciaux pour faire émerger une région d’échanges commerciaux croissants. Pour cela, nous devrons aussi capitaliser sur les initiatives en cours de coopération douanière et de mise en place d’un dispositif régional d’achats groupés », a déclaré, en direct d’Antananarivo, Edgard Razafindravahy.
Pr. Vêlayoudom Marimoutou : un mandat sous le signe des biens communs
A la COI, le Pr. Vêlayoudom Marimoutou s’en remettait à Victor Hugo qui écrivait : « Rien n’est solitaire, tout est solidaire ». Développant cet aphorisme qui, selon lui, résume bien la mission de la COI, le Secrétaire général de la COI de 2020 à 2024 estimait que « L’une des belles leçons que nous offre le monde vivant est de constater que l’entraide augmente encore par temps difficile ou en milieu hostile. Elle émerge de multiples manières et rend les organismes réunis beaucoup plus forts et résilients, mieux armés pour traverser le temps long. » Pour Pr. Vêlayoudom Marimoutou, il était donc naturel de placer au cœur de son mandat les biens communs qui constituent, par ailleurs, l’idée-force du Plan de développement stratégique de la COI 2023-2033 intitulé « L’Indianocéanie en partage ».
« Les biens communs, c’est d’abord notre capital naturel qui reste sous le joug menaçant des dérèglements climatiques et de la perte de biodiversité. La COI, à juste titre, est une force de mobilisation pour répondre à ces enjeux globaux à l’échelle de la région par des actions de terrain en collaboration avec les autorités locales et des acteurs non-étatiques ou communautaires, [ou encore en] en soutien aux plaidoyers des États membres jusque dans les négociations internationales avec l’idée de faciliter l’émergence d’un front insulaire, notamment à travers la Commission des États insulaires d’Afrique que nous soutenons. L’autre capital déterminant pour notre avenir, c’est le capital humain. Les femmes, les hommes et les jeunes de nos pays sont notre première force. L’ensemble de nos actions visent, in fine, le mieux-être des populations de l’Indianocéanie. Je suis heureux que durant mon mandat nous ayons apporté une attention croissante aux questions d’éducation et de formation qui sont des leviers d’épanouissement et de développement tout en enregistrant des résultats importants pour la sécurité et la diplomatie parlementaire », a souligné Pr. Vêlayoudom Marimoutou dans son discours aux membres du Conseil des ministres de la COI.