Programme sécurité Portuaire et sûreté de la navigation
Une réponse à l’insécurité maritime dans la Mer Rouge et l’Est de l’Afrique
18 mars
Le ministère des Affaires étrangères de Madagascar a accueilli une consultation nationale visant à définir des mesures pour améliorer la surveillance maritime à Madagascar. L’enjeu est de taille comme le confirme les chiffres : à surveiller, ce sont 5 400 km de côtes, une vingtaine de ports, 1 200 000 km² de Zone Économique Exclusive (ZEE), et les 2 millions de km² de Région de Recherche et de Sauvetage (SRR). Cette consultation s’inscrit dans le cadre du programme de sécurité portuaire et de sûreté de la navigation (PSP).
Le programme sécurité Portuaire et sureté de la navigation est coordonné par la COI et mis en œuvre conjointement avec l’Organisation maritime internationale (OMI), l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL). Financé par l’Union européenne à hauteur de 28 millions d’euros, il couvre neuf pays de l’Afrique orientale, de l’Afrique australe et de l’océan Indien.
Cette consultation était organisée par la Commission de l’océan Indien (COI), elle avait pour objectif d’instaurer une compréhension commune des progrès et des défis dans la mise en œuvre des activités du PSP, en se basant sur des données et des indicateurs. Cette initiative visait également à renforcer la collaboration avec toutes les parties prenantes concernées vers une approche multi-agences.
La COI organise de telles consultations dans tous les pays de la région, dont les conclusions serviront à élaborer une politique régionale de sécurité portuaire et de sûreté de la navigation. La consultation, qui a duré deux jours, a accueilli six ministres de la République de Madagascar ainsi qu’une quarantaine de responsables des départements concernés.
Son Excellence, Madame RASATA Rafaravavitafika, ministre des Affaires étrangères de la République de Madagascar, a présidé l’ouverture de la consultation en présence du Secrétaire Général de la Commission de l’océan Indien, Professeur Vêlayoudom MARIMOUTOU, et d’autres dignitaires, notamment l’Honorable SAHIVELO Lala Monja Delphin, ministre des Forces armées, l’Honorable Contrôleur Général de Police, RAKOTOARIMANANA Herilala, ministre de la Sécurité publique, l’Honorable RAKOTONDRAZAKA Andriatsarafara Andriamitovy, ministre délégué en charge de la Gendarmerie nationale, Son Excellence RAMONJAVELO Manambahoaka Valéry, ministre des Transports et de la Météorologie, et Son Excellence MAHATANTE Tsimaoraty Paubert, ministre de la Pêche et de l’Économie bleue.
Sécuriser le développement de l’économie bleue
La consultation a également vu la participation des Chefs d’État-Major de la Marine nationale, de l’Armée de l’Air et de Terre, les Secrétaires généraux et directeurs généraux de ces ministères, ainsi que les directeurs du Centre régional de fusion d’information maritime et du Centre national d’information maritime.
Dans son discours d’ouverture, la ministre des Affaires étrangères a souligné « qu’à travers des initiatives de ce genre, nous sommes là pour continuer à tracer un futur exempt des fléaux, à l’abri de ces menaces et insécurités. Nous continuons à poser les jalons stratégique, technique et opérationnel pour renforcer davantage la sécurité maritime, dont la sécurité portuaire et la sûreté de la navigation, et mettre fin à « la cécité maritime » ».
Pour sa part, Professeur Vêlayoudom Marimoutou affirme « qu’aucun État ne peut à lui seul progresser dans la sécurité des ports et la sûreté de la navigation. En formulant collectivement une ambition forte concernant la sécurité des ports et la sûreté de la navigation, les États de la zone envoient un signal clair à la Communauté internationale sur leur engagement à établir un espace sûr et sécurisé comme garantie d’un développement l’économie bleue dans la région. »
Le directeur de l’Agence Portuaire Maritime et Fluviale de Madagascar (APMF) instance chargée de mettre en œuvre la politique générale de l’État selon les stratégies adoptées par le ministère en charge des transports concernant le sous-secteur portuaire, maritime et fluvial, est d’avis que l’amélioration de la gouvernance et de la sécurité portuaire constitue un moyen permettant d’accroître le potentiel des activités économiques légitimes, en réduisant les possibilités offertes aux acteurs illicites d’exploiter les infrastructures portuaires à des fins commerciales illégales.
Routes maritimes stratégiques pour le commerce mondial
La région comprend des routes maritimes essentielles à l’intérêt économique régional et international. La conformité aux normes internationales en matière de sûreté et de sécurité est devenue un aspect important de la sécurité portuaire et sûreté de la navigation.
Ceci est devenu encore plus important avec la résurgence des attaques contre les navires en mer Rouge qui provoquent l’instabilité dans la région. Il est donc impératif de prendre des mesures concrètes pour répondre à ces problèmes.
C’est l’objectif du Projet de sécurité portuaire (PSP) qui vise à renforcer les institutions de régulation portuaire et en se conformant aux normes internationales. Le projet couvre 9 pays : l’Angola, les Comores, le Kenya, Madagascar, Maurice, le Mozambique, la Namibie, les Seychelles et la Tanzanie. Le Djibouti et l’Afrique du Sud participent également au projet.
Une fois les capacités nationales renforcées, l’objectif principal du PSP est de développer une politique régionale sur la sécurité portuaire et la sûreté de la navigation. Le PSP est financé par l’Union européenne et coordonné par la COI.