L’ouverture de La Réunion sur le monde

Australie et Nouvelle-Calédonie : des avancées pour le co-développement

21 novembre 2007, par Manuel Marchal

La mission en Australie et en Nouvelle-Calédonie d’une délégation réunionnaise permet de penser à des nouvelles pistes pour le développement du pays. Elle participe à la concrétisation d’un mot d’ordre : l’ouverture de La Réunion sur le monde.

Participer à l’ouverture de La Réunion sur le monde, telle est l’ambition de la mission en Australie et en Nouvelle-Calédonie accomplie la semaine dernière par une délégation réunionnaise conduite par Paul Vergès, composée d’élus de la Région, du Conseil général, de responsables de la Chambre de Commerce et d’Industrie, du directeur technique de l’ARER, du vice-président de l’Université délégué aux Relations internationales, du président du MEDEF-Réunion. Ils étaient accompagnés par le Président de l’ANT, Michel Boyer.
Hier à la Région, les membres de la délégation participaient à une rencontre avec la presse. C’était l’occasion de faire un premier bilan de ces échanges avec l’Australie et la Nouvelle-Calédonie.
Des contacts avec des collectivités territoriales, des centres de recherche, des établissements d’enseignement et des entreprises : « c’est une des missions les plus positives menées par la Région », dit en substance Paul Vergès.
Ces relations ne pourront que se renforcer avec la création, à la fin de l’année prochaine, d’une ligne régulière Paris-La Réunion-Sydney-Nouméa par Air Austral. Deux fois par semaine, il sera donc possible de voyager jusqu’en Nouvelle-Calédonie, avec une escale en Australie, à partir de La Réunion. « C’est une dimension nouvelle pour Air Austral et pour La Réunion », souligne Gérard Ethève, Directeur général de la compagnie réunionnaise, tandis qu’Eric Magamootoo, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie, note qu’« Air Austral est un outil du développement du territoire ».
Dans un environnement mouvant, il est nécessaire de se porter vers tous les secteurs de l’innovation, a-t-il ajouté.
A l’heure où La Réunion doit faire face à d’importants défis tels que l’emploi, le logement, et plus globalement l’aménagement de son territoire dans la perspective du million d’habitants, elle doit également prendre en considération la mondialisation des échanges.

Expérimentation de nouvelles technologies

Dans ce cadre, des perspectives peuvent être saisies, à condition de s’ouvrir sur le monde. C’est un important changement des mentalités qui doit alors s’opérer. Paul Vergès rappelle que pendant longtemps, le Réunionnais était replié sur lui-même. Or, les contacts pris avec les pays de l’environnement régional et au-delà sont là pour indiquer que les Réunionnais sont capables d’innovations. Les Réunionnais travaillent en effet sur des projets dont la portée dépasse notre île. C’est par exemple le cas de l’objectif de l’autosuffisance énergétique. Une entreprise australienne de pointe dans le secteur des énergies renouvelables considère aujourd’hui La Réunion comme une terre d’expérimentation des techniques qui vont construire un nouveau modèle de développement, à partir des énergies renouvelables.
Les propositions d’échanges d’étudiants et de lycéens sont un autre exemple de la qualité du travail effectué dans notre île. Sont concernés à La Réunion les lycéens de Bellepierre, du Lycée du 10 mai à Saint-Paul et des étudiants de l’Université.
L’Australie, c’est un pays continent où la situation économique est celle du plein emploi. Des responsables politiques et des acteurs de la recherche et de l’économie de ce pays considèrent aujourd’hui que La Réunion est un partenaire du co-développement. Cela est le résultat d’une politique menée depuis de nombreuses années, notamment par la Région. L’ouverture sur le monde, et la valorisation de l’excellence réunionnaise : deux moyens pour La Réunion de relever les formidables défis de ce début de 21ème siècle.

Manuel Marchal


Zot la di

Voici ce qu’ont dit en substance plusieurs participants à la mission en Australie et en Nouvelle-Calédonie lors de la conférence de presse d’hier.

• Gérard Ethève, Directeur général d’Air Austral

Dimension nouvelle pour La Réunion

Le vol “découverte” organisé du 11 au 16 novembre préfigure la ligne régulière qui sera mise en place fin 2008, et au plus tard début 2009. Ce seront deux vols par semaine sur une rotation Paris-La Réunion-Sydney-Nouméa. Le rôle d’Air Austral est de désenclaver La Réunion, pas seulement vers Paris, mais aussi vers d’autres pays. Pour se développer, Air Austral a besoin de regarder vers l’Est. C’est une dimension nouvelle pour la compagnie et pour La Réunion.

• Eric Magamootoo, Président de la CCIR

Les Australiens commencent à regarder vers l’Ouest

Face au défi de l’emploi, il faut faire un saut quantitatif et qualitatif dans le domaine économique. Ce saut est possible si La Réunion s’ouvre sur le monde. Air Austral est un atout important dans ce but.
Nous avons rencontré tous les acteurs économiques, et l’intérêt que nous avons suscité a été tel qu’une délégation de Nouvelle-Calédonie nous a accompagnés dans l’avion du retour.
Sydney est une terre d’opportunité. Elle peut permettre par exemple aux stagiaires de l’EGC d’enrichir leur expérience par une vision anglo-saxonne.
L’Australie, ce sont aussi des opportunités pour le secteur du tourisme. Les Australiens commencent à regarder vers l’Ouest.

• François Caillé, Président du MEDEF-Réunion

De grandes portes qui s’ouvrent

La création de la ligne remonte au séjour l’an passé d’une délégation de la Province Nord de Nouvelle-Calédonie. Une rencontre entre cette délégation, Gérard Ethève et moi-même a permis d’évoquer cette possibilité qui se concrétise rapidement.
L’Australie et la Nouvelle-Calédonie, ce sont des territoires à la recherche de mains d’œuvre qualifiées en situation de quasi plein emploi. La ligne aérienne, ce sont de grandes portes qui s’ouvrent pour les entreprises réunionnaises.

• Wilfrid Bertile, Vice-président de la Région délégué à la Mbilité

Coopération décentralisée et mobilité

Sur le plan institutionnel, il a été question en Nouvelle-Calédonie de coopération décentralisée. La coopération avec la Nouvelle-Calédonie avait été initiée avec la Province Nord, cette mission nous a permis de faire le point sur les actions menées avec cette collectivité depuis 1 an dans les domaines du logement social et des énergies renouvelables.
Nous avons également visité le Centre culturel Jean-Marie Tjibaou, nous avons des leçons à en tirer dans la perspective de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise.
Le séjour en Australie a permis de développer des dispositifs qui existent déjà avec le Québec et la Métropole.

• Catherine Gaud, Vice-présidente de la Région déléguée à la Prévention et à la Solidarité

Des axes communs dans la recherche

L’UTS (Université technologique de Sydney), c’est 32.000 étudiants dont 32% sont étrangers, et parmi eux, une partie n’est pas forcément anglophone. Cela exprime l’état d’esprit d’ouverture.
Nous avons défini des axes communs prioritaires : la biodiversité, les sciences marines, les risques naturels, les maladies parasitaires, les relations internationales et les sciences sociales.

• Laurent Sermet, Vice-président de l’Université de La Réunion chargé des Relations internationales

Des échanges universitaires avec l’Australie

Nous avons déjà beaucoup de demandes d’étudiants qui souhaitent aller en Australie. Mais le fonctionnement des universités est là-bas totalement différent. Les frais d’inscription sont bien plus élevés.
Avec l’UTS, nous envisageons des échanges entre étudiants en Doctorat et en post-Doctorat. Un partenariat est possible dans le domaine de l’Histoire et la culture de l’Océan Indien, un département de l’UTS.
Avec l’Université de Notre-Dame à Sydney, nous avons signé une convention d’échanges d’étudiants de niveau L3 et M1 en droit, management et journalisme. Quatre étudiants chaque année pourront partir étudier un semestre en Australie et réciproquement. La convention permet aux étudiants réunionnais d’aller dans une Université australienne en s’acquittant uniquement des droits d’inscription qu’ils ont payés lors de leur admission à l’Université de La Réunion.
Dans le domaine de la formation aux métiers du tourisme, des échanges seront possibles pour les stages dans les hôtels.

• Laurent Gauttret, Directeur technique de l’ARER

Un grand pas pour les énergies renouvelables

En Nouvelle-Calédonie, la SRP exploite le concept du pelamis pour produire de l’électricité à partir de l’énergie de la mer. A Sydney, Biopower system travaille dans le même domaine, mais en s’attachant à mettre au point des machines s’intégrant mieux dans l’environnement, et plus robustes face aux cyclones. Enfin, nous avons rencontré V-Fuel, une entreprise australienne qui recherche une solution de stockage de l’énergie par le vanadium, dans un contexte de production intermittente. C’est le contexte du mix énergétique réunionnais de 2030, où le photovoltaïque, sera intégrée massivement dans le réseau électrique insulaire. Nous voulons mettre en œuvre dans les deux ans l’expérience du couplage entre le stockage vanadium et le photovoltaïque.
Cette mission a permis à nos partenaires de se rendre compte que La Réunion est un champ d’expérimentations pour toutes ces technologies liées à la production d’énergies propres.

Boeing 777Air Austral

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