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600.000 sinistrés sont déjà à prévoir dans la Grande Île
3 février 2022, par
Alors que Madagascar vient de subir des dégâts considérables suite au passage d’Ana, celui de Batsiraï s’annonce beaucoup plus destructeur. C’est une donnée connue, un fait inévitable. Il est donc important d’anticiper dès maintenant dans les budgets des collectivités réunionnaises afin d’être à la hauteur de la solidarité nécessaire avec nos voisins. Il s’agit d’être solidaire avec les victimes et aussi de préparer l’avenir. Si Madagascar devient un pays avec une classe moyenne nombreuse, quel sera le regard des Malgaches sur une petite île de l’océan Indien arrimée à une Union européenne en déclin ? Les Malgaches voudront-ils ouvrir leurs portes à de jeunes Réunionnais qui penseront y construire leur avenir ? La réponse à ces questions dépend beaucoup de l’attitude des responsables politiques réunionnais aujourd’hui.
Ce 3 février, le cyclone Batsiraï longe les côtes réunionnaises à une distance comprise entre 180 et 200 kilomètres. Il ne devrait se rapprocher davantage avant de s’éloigner vers l’Ouest. Malgré cette distance importante des côtes, d’importants dégâts sont d’ores et déjà à dénombrer avec un drame évité de justesse suite à un éboulis sur la route de Salazie.
Comme toujours lors de ce type d’événement climatique, ce sont les plus pauvres qui paieront le prix le plus lourd. L’an dernier, lors de fortes pluies dans le Sud, une victime a été déplorée. Contraint de vivre dans une cabane près d’une rivière car il n’avait pas droit à un logement, un pauvre a été emporté par les flots d’une rivière en crue.
L’intégration de La Réunion à la France et à l’Europe fait qu’en cas de coup dur, notre île peut compter sur une aide importante venant de l’hémisphère Nord. Les fonds de secours ne manqueront pas d’être activés pour venir en aide à ceux qui ont subi des pertes, le seul problème est de savoir si les interventions financières seront suffisamment rapides pour être pleinement efficaces.
Par ailleurs, les luttes menées notamment par les communistes ont obligé Paris à investir à La Réunion dans la construction de logements sociaux, même s’il en manque encore 30.000. Les locataires de ces logements ne vivent plus dans des bidonvilles, et peuvent donc affronter sereinement un cyclone sans crainte pour leur vie.
Mais d’autres anciennes colonies de la France sont dans une situation bien différente, à commencer par Madagascar où le pillage par les colons et la destruction des institutions du Royaume de Madagascar continuent de produire quotidiennement leurs effets et sont une des raisons qui expliquent la situation sociale alarmante de ce pays. Une des illustrations est l’aménagement du territoire imposé par les autorités coloniales. A Antananarivo, elles ont détourné des cours d’eau et asséché les rizières qui se situaient entre les collines pour y construire la capitale coloniale.
Or, Madagascar a été touchée voici deux semaines par le cyclone Ana. C’est la région Analamanga comprenant Antananarivo que les dégâts ont été les plus importants : 34 morts et la grande majorité des plus de 100.000 sinistrés. Ces derniers ont commencé à quitter les centres d’hébergement d’urgence pour aller dans des habitats précaires. Des milliers vivent dans des tentes, ce sont des réfugiés climatiques à l’intérieur de leur propre pays. La crise est si grave que l’aide internationale est sollicitée.
C’est donc un pays qui vient à peine de subir le choc d’un cyclone qui se prépare à en affronter un autre encore bien plus intense. Le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes prévoit près de 600.000 sinistrés et plus de 140.000 personnes à déplacer.
Les Réunionnais ne connaissent qu’un aperçu de la puissance Batsiraï, car il passe à près de 200 kilomètres des côtes. Mais samedi matin, il touchera de plein fouet la terre malgache avec des vents moyens estimés à 175 kilomètres par heure. Cela suscite une grande inquiétude, car le passage de Batsiraï à La Réunion fait la « une » du journal télévisé de la TVM. Autrement dit, Madagascar se prépare au pire.
D’ores et déjà se pose la question de la solidarité que La Réunion sera capable de témoigner en direction de Madagascar. Ce pays a été le principal contributeur à son peuplement par la déportation dans notre île de milliers de Malgaches réduits en esclavage. Madagascar fut ensuite victime comme nous de la colonisation, à laquelle participèrent malheureusement des Réunionnais venus faire fortune en exploitant des Malgaches traités légalement comme des esclaves à cause de l’application du Code de l’indigénat par la France.
Cette solidarité répondra bien sûr à un besoin urgent pour venir en aide aux victimes et commencer à reconstruire. Mais compte tenu des relations historiques et culturelles liant la Grande Île à notre pays depuis la colonisation de La Réunion il y a plus de 350 ans, elle aura une dimension particulière. Il appartient en effet aux Réunionnais de montrer qu’ils sont pleinement solidaires d’un voisin qui vise le statut de pays émergent dans les prochaines décennies. Les grandes puissances ne s’y trompent pas et y investissent massivement. Si Madagascar devient un pays avec une classe moyenne nombreuse, quel sera le regard des Malgaches sur une petite île de l’océan Indien arrimée à une Union européenne en déclin ? Les Malgaches voudront-ils ouvrir leurs portes à de jeunes Réunionnais qui penseront y construire leur avenir ?
La réponse à ces questions dépend beaucoup de l’attitude des responsables politiques réunionnais aujourd’hui. Actuellement, les transferts publics sont encore abondants, et l’ensemble des collectivités réunionnaises gèrent un budget équivalent à celui de l’ONU. Autant dire qu’aux yeux de nombreux Malgaches, La Réunion apparaît comme le pays le plus développé d’Afrique et donc comme un pays riche. La Réunion sera-t-elle à la hauteur de cette responsabilité ?
M.M.
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