Double défi au Droit international

Chagos : sans surprise, les Etats-Unis s’alignent sur la Grande-Bretagne

13 mai 2019, par Alain Dreneau, Georges Gauvin

Accompagnant le communiqué ci-après, une annonce du Comité de solidarité Chagos-La Réunion indique que Liseby Elysé et Olivier Bancoult seront à La Réunion du 30 mai prochain au 2 juin. Il est d’ores et déjà prévu un repas solidaire le vendredi 31 mai à midi au Port et une conférence le vendredi 31 mai au soir à l’hôtel de ville de Saint-Denis. 

Liseby Elysé et Olivier Bancoult. (photo A.D.)

Sans surprise, les Etats-Unis viennent d’emboîter le pas du Royaume-Uni, en opposant un même refus de reconnaître l’Avis de la Cour internationale de Justice de La Haye (CIJ), rendu le 25 février dernier.

Le rejet par Washington de cet Avis aura suivi de quelques jours le rejet opposé par Londres. Même position, mêmes intérêts, même complicité. Entre le 30 avril et le 7 mai, il n’aura fallu qu’une semaine pour que les deux grandes puissances étalent aux yeux du monde leur suffisance, leur mépris envers la communauté des nations, et leur prétention à se placer au-dessus des règles internationales.

Depuis près de 50 ans – les années 70 – la puissance américaine a investi l’océan Indien, en faisant de notre région une "zone de guerre", à l’opposé de la "zone de paix" voulue par les peuples vivant dans le bassin indien-océanique.

Première victime de cette toute-puissance, le peuple chagossien. Il en a payé le prix fort, et c’est peu dire, puisqu’il a été déraciné, arraché, déporté de sa terre, de son pays, où il vivait depuis plusieurs siècles.

Washington et Londres continuent d’avancer la même fable juridique, à savoir que le "dossier Chagos" soumis à la CIJ relève d’un différend purement bilatéral, entre le Royaume-Uni et Maurice. Différend qui ne pourrait et ne devrait être résolu, selon eux, qu’entre les deux pays, excluant la CIJ de toute légitimité à se prononcer.
Or la vérité juridique est tout autre : c’est sur le principe de droit international relatif au processus de la décolonisation de Maurice que l’Assemblée générale des Nations-Unies a saisi la CIJ. Et son Avis a statué que la Grande-Bretagne n’a pas mené ce processus d’une façon régulière à la suite de la séparation de l’archipel des Chagos. En conséquence, la conclusion de la CIJ est formelle : "le Royaume-Uni est tenu, dans les plus brefs délais, de mettre fin à son administration de l’archipel des Chagos".

Une nouvelle période s’est ainsi ouverte suite à ce verdict adopté par 13 des 14 juges qui ont siégé à La Haye (la 14ème juge était la juge américaine, comme il se doit !). Les Chagossiens se sont sentis confortés par le vent d’une Histoire, certes toujours pleine d’obstacles, mais avançant bon gré mal gré en s’appuyant sur la solidarité des nations (en particulier africaines).

Dans les prochaines semaines Maurice va se rendre à nouveau devant l’Assemblée générale des Nations-Unies pour concrétiser la mise en œuvre de l’Avis de la CIJ. Dans le même sens, les Chagossiens vont continuer à se battre pour leur retour sans plus tarder aux Chagos.

UN DEMI-SIÈCLE D’EXIL FORCÉ : Il FAUT FAIRE CESSER CETTE HONTE QUI DÉSHONORE A LA FOIS LES ETATS-UNIS ET LA GRANDE-BRETAGNE.

Pour le Comité Solidarité Chagos La Réunion
Georges Gauvin, président
Alain Dreneau, secrétaire

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