2023 débute sous des auspices culturels. En effet, le comité de pilotage du projet des industries culturelles et créatives, tenu à Maurice les 9 et 10 janvier 2023, a validé les premières activités. Dans les prochaines semaines, les actions seront lancées. Au programme : formation, mobilité, patrimoine ou encore innovations.

Un projet de genre

Le projet ICC a une particularité. Il est avant tout un projet de promotion de l’égalité femme-homme. En intervenant dans les filières des ICC, la COI ambitionne de renforcer la cohésion sociale et, plus particulièrement, de réduire les inégalités de genre. Ainsi, le projet veillera à une égalité dans l’accès aux opportunités. Les activités devront, entre autres, permettre d’améliorer la participation des femmes aux emplois culturels et aux postes à responsabilité par la formation, de sensibiliser aux discriminations et aux moyens de les prévenir et les combattre, de promouvoir l’inclusion et le respect de la diversité. D’ailleurs, un plan d’action genre sera élaboré sur la base d’un diagnostic régional pour irriguer l’ensemble des actions du projet.

Diversité des activités et des acteurs

L’autre particularité du projet ICC, c’est la diversité. En effet, le projet mobilisera un vaste éventail d’actrices et acteurs des filières des ICC, tant du public que du privé. Les activités porteront sur les filières des arts chorégraphiques et visuels, sur les patrimoines matériels et immatériels, la formation en management culturel ou en muséographie ainsi que sur la mobilité, la cocréation ou encore la promotion des biens et services culturels.

Quelles activités pour 2023 ?

Pour la première année opérationnelle du projet, la COI mettra en œuvre les activités suivantes :

Premier cycle de bourses de mobilité, entre 25 et 40 pour 2023 ;
Inventaire des architectures traditionnelles et des initiatives émanant des femmes porteuses de tradition ;
Création d’un cursus en danse contemporaine, formation de 10 à 15 professeurs / interprètes ;
Podcast sur le patrimoine littéraire, chorégraphique et musical ;
Soutien à l’émergence d’une filière régionale de la création et des arts numériques à travers l’e-sport ;
Formations en management culturel, muséographie, entrepreneuriat culturel…

Certaines activités seront conduites sur plusieurs années, comme les bourses de mobilité. Ces premières actions permettront de lancer un mouvement diversifié d’appui aux ICC. D’autres activités seront mises en place sur les prochaines années, notamment pour la cocréation, la formation diplômante ou encore l’exportation des biens et services culturels.

Un levier de développement socioéconomique

Le cabinet Ernst & Young confirmait en 2018 le potentiel économique des ICC en Afrique et Moyen Orient : 49 milliards de dollars de revenus et 2 millions d’emplois. Dans le cadre du projet ICC, une étude sera conduite pour mieux percevoir la contribution socio-économique des filières aux économies des États membres. Dans tous les cas, il ne fait aucun doute que la diversité des filières participe à l’emploi, à la croissance et à l’épanouissement social.

C’est pourquoi le projet ICC s’inscrit également dans la dynamique de soutien à la relance économique régionale. Et pour cause, une étude de l’UNESCO estime que la pandémie de Covid-19 a entraîné des pertes de revenus des industries culturelles et créatives de 20 à 40 %.

Un partenariat solide pour une Indianocéanie en partage

Le projet ICC est l’une des manifestations du partenariat diversifié de la COI avec l’Agence française de développement en faveur des biens publics régionaux. En effet, l’AFD, bailleur du projet ICC à hauteur de 5,1 millions d’euros, accompagne également la COI dans les domaines de la gouvernance et de la stabilité, de la résilience climatique ou encore de la santé.

« Nous partageons une même vision et un même souci d’investir en faveur de ces biens publics qui conditionnent notre présent et notre devenir », souligne Pr. Vêlayoudom Marimoutou, Secrétaire général de la COI.

Le projet a été officiellement lancé le 11 janvier 2023 en présence de quelque 80 représentants des États membres et partenaires de la COI et, surtout, d’actrices et acteurs des filières des ICC. La cérémonie a, en outre, été marquée par une prestation à trois voix de Shenaz Patel, Daniella Bastien et Mélanie Pérès.