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François Gipouloux : ’une puissance vulnérable’
17 décembre 2005
En début d’après-midi, une conférence générale de François Gipouloux (voir encadré) effectuait une mise en perspective et présentait les tendances de l’évolution chinoise, au plan politique, économique, territorial, et les enjeux du développement actuel.
La conférence de François Gipouloux donnait les caractéristiques essentielles de la Chine en 2005, les opportunités de partenariat et les besoins chinois actuels. Ce cadrage macro-économique se découpait en deux volets essentiels : les atouts et les facteurs de vulnérabilité.
Le spécialiste nous explique que "la Chine a des atouts : sa haute croissance, son envolée commerciale extérieure, sa capacité d’attraction des investissements étrangers... Mais il y a aussi plusieurs facteurs de vulnérabilité. La Chine n’est pas seulement en voie d’expansion même si elle est sur le point de récupérer la place qu’elle occupait au début du 19ème siècle, avant l’éruption en Europe de foyers industriels et l’expansion coloniale. En représentant plus de 30% du PIB mondial, à l’horizon 2050 elle va dépasser les États-Unis."
"Un vieillissement rapide"
Revenons sur les facteurs de vulnérabilité : "La question démographique hypothèque pourtant ce développement car le pays connaît un vieillissement rapide. En 2040, près de 400 millions de Chinois auront plus de soixante ans. Cela entraîne des tensions très fortes sur les contribuables chinois et peut faire évanouir l’idée d’une main d’œuvre abondante et bon marché. Il existe également des tensions sur l’énergie, les matières premières, l’environnement. La Chine est le deuxième importateur mondial de pétrole. Elle cherche à sécuriser l’approvisionnement énergétique par des accords avec le Soudan, la Guinée, l’Iran ou des pays d’Asie centrale. Elle entre ainsi dans une rivalité géopolitique avec les États-Unis. Un autre problème est celui de la pollution, comme l’a montré récemment l’explosion de l’usine pétrochimique qui a privé la population d’eau potable. La croissance chinoise énorme menace l’environnement mondial. L’énergie chinoise est basée à 70% sur le charbon ce qui entraîne des pluie acides sur la Corée, le Japon..."
Rivalité avec les États-Unis
"Un troisième facteur de vulnérabilité porte sur les disparités régionales et sociales, une province riche comme Shanghai connaît un niveau de vie quatorze fois plus élevé que d’autres provinces pauvres. Ceci entraîne de fortes tensions sociales, comme celles que la province de Guangdong a connues dernièrement lorsque les paysans expropriés se sont révoltés contre la construction d’une centrale parce que leur compensation ne leur étaient pas parvenues."
François Gipouloux note encore un dernier point inquiétant qui est celui de "la rivalité avec les États-Unis. La Chine est le premier déficit commercial des États-Unis à hauteur de 200 milliards de dollars. Elle va se heurter à des réactions protectionnistes et c’est une difficulté de plus à gérer pour la Chine."
Et La Réunion ?
François Gipouloux vient pour la première fois à La Réunion, au vu des échanges de la matinée il estime que "la position géographique de La Réunion, son caractère multiculturel, le fait d’une présence ancienne des Chinois peuvent jouer un rôle positif dans la coopération en cours." Il note cependant plusieurs handicaps dont "l’absence de liaison aérienne directe, les difficultés d’obtention de visa, l’absence de zone franche, d’un espace de bizness intense et rapide."
Sa conférence a permis aux Réunionnais d’appréhender différemment les échanges commerciaux : "Il y a des opportunités et il y a une façon de faire des affaires. Il faut déjà être conscient que La Chine n’est pas un marché d’un milliard 300 millions de personnes, mais de 100 à 200 millions d’urbains qui seuls ont les moyens. La grande majorité est loin de pouvoir intégrer une société de consommation. La Chine est multiple, ce n’est pas un marché unifié mais une collection de mini-marchés séparés par des barrières protectionnistes. La vente de produits secs en Chine, c’est fini. Le commerce passe obligatoirement par le transfert d’une partie de la technologie. Comment travailler avec la Chine ? Il faut savoir pourquoi et comment on y va. Un joint-venture offre en principe un partenaire qui ouvre les portes, mais n’assure pas une protection de votre technologie. Et une filiale à capitaux étrangers, si elle garde une protection technologique, si elle est autonome, opère à l’aveugle et n’a pas de tête chercheuse. Il faut savoir si on vise la Chine comme tremplin d’exportation auquel cas on fabrique sur place ou si on vise le marché Chinois. Ce sont deux approches différentes entre lesquelles il faut choisir tout en sachant que le cadre juridique chinois s’améliore mais reste très imparfait."
Eiffel
Portrait
François Gipouloux a 56 ans. Diplômé de l’Université et de l’Institut des langues de Pékin, docteur en sciences sociales, il est actuellement directeur de recherches au CNRS et professeur à l’EHESS (Écoles des hautes études en sciences sociales), et dirige, en tant que co-fondateur, le Centre d’études franco-chinois de Tianjin. Il a par ailleurs occupé divers postes au ministère de la Recherche et de l’Industrie, au ministère des Affaires étrangères et à l’ambassade de France en Chine. Observateur privilégié et attentif des mutations économiques, territoriales et sociales de la Chine contemporaine, François Gipouloux intervient également en qualité de conseil et formateur sur les spécificités du marché chinois auprès des organismes consulaires et des entreprises françaises.
Ses livres : “La Chine du 21ème siècle : Une nouvelle superpuissance ?” Paris, Armand Colin, 2005, “Méditerranée asiatique et recomposition de l’espace économique chinois” (forthcoming, 2006), “L’Asie orientale aux 19ème et 20ème” (en collaboration avec H. Rotermund et ali), Paris, Presses Universitaires de France, Collection Nouvelle Clio, 1999, “La Chine vers l’économie de marché : la longue marche de L’après Mao”, Paris, Nathan, 1993.
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