Transport en commun

Comores : Ninga Bus à l’heure du départ

29 mars 2010

Avec des bus de 50 et 30 places, une nouvelle société de transport offre aux élèves et aux étudiants la possibilité de se déplacer dans et autour de la capitale à moitié prix, selon des horaires fixes, avec une meilleure prise en compte de la sécurité et du confort.

Muri pendant un an, le projet a pour objectifs principaux d’offrir une solution à la mobilité des personnes en Grande Comores et en particulier à Moroni et ses périphéries. La valeur ajoutée est à la fois dans la réduction du coût de déplacement pour tenir compte des conditions de vie de la majorité des Comoriens et dans l’organisation du trafic pour satisfaire les différents types d’usagers.
La cible de cette première expérience est la population scolaire estimée à 4.000 personnes sur l’ensemble des établissements de la capitale. Selon Assoumani Saandi, le Directeur Général, l’étude de faisabilité a montré que pour une famille avec trois enfants, le poste des frais de déplacement avec la course à 60 centimes atteint en moyenne 150 euros par mois, ce qui représente dans certains cas 100% d’un salaire.
Cela explique beaucoup, selon le promoteur du projet, les longues files d’enfants faisant de l’auto-stop pour se rendre à l’école, avec les dérives perverses d’une telle situation.
L’absence d’organisation dans un secteur aussi vital de la société induit entre autres désagréments des bousculades durant les périodes de pointes, notamment les vacances des “je viens” de juillet à septembre, la fin du mois de ramadan, les samedi après-midi vers les zones rurales et les lundi matin vers la capitale. Toujours selon le directeur de la toute jeune société, la non prise en compte des particularités d’une clientèle variée, qui va des élèves aux salariés en passant par les personnes âgées et les touristes, incommode à la fois les uns et les autres. C’est la raison pour laquelle, après le lancement des « bus Ninga », cette première phase dédiée aux élèves et étudiants, d’autres produits suivront.

Un partenariat Comores-La Réunion

Mahamoud Said, enseignant du Primaire, trouve qu’au-delà des tarifs exorbitants, les taxis ville comme les taxis brousse abusent par le non respect des normes de sécurité par des surcharges, des excès de vitesse et le manque de régularité des documents des véhicules.
Dans la conférence de presse organisée au siège de la société la veille du lancement du projet, le promoteur a souligné le fait que le Gouvernement, les Communes de Moroni, Iconi, Itsandra et l’ensemble des établissements scolaires ont chacun dans leur domaine soutenu l’initiative parce que chacun y trouve son compte.
En mettant leurs enfants dans le transport scolaire d’une capacité de 30 à 50 places, les parents ne vont plus interrompre le travail pour faire le ramassage, il y aura moins de bouchon au centre-ville et autour des écoles, et surtout des emplois directs et indirects sont créés.
En effet, cette société née du partenariat entre des opérateurs de La Réunion et des Comores et qui a déjà investi près de 160.000 euros a stimulé le travail d’une dizaine de petites entreprises et d’artisans dans l’aménagement des locaux, la peinture des bus, la fabrication et l’implantation des panneaux de signalisation des arrêts, etc.
A la question d’un journaliste sur les conditions de pérennisation d’une telle entreprise, M. Assoumani a répondu qu’ayant réalisé une étude de faisabilité solide, recruté l’ensemble du personnel par voie de concours, y compris pour les chauffeurs et les chefs de cabine, et en confiant la responsabilité du service de maintenance à un professionnel venu de Madagascar, la société s’est donnée les moyens de réussir : « Au lieu de rester en observateur pour voir si ça va marcher ou pas, ajoute–il, il appartient à chacun de faire ce qu’il peut pour nous accompagner dans ce défi pour notre pays ».

De notre correspondant A. Mohamed


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Messages

  • Les Comores vers le développement socioéconomique.
    Je suis optimiste que les Comores, un jour « j » feront ses premiers pas à la fois vers des Comores et pour celui des comoriens de demain. A mon avis c’est le principe de développement durable. C’est la première fois que je vois un projet destiné aux comoriens prend en compte ou autrement dit, préoccupé du niveau de vie des comoriens. Même l’État n’en a jamais pensé, sauf en si courte période entre 1976 et 1978. Certes, c’était une période de coercitions sociales. Mais c’était dans l’optique de changer les mentalités d’un peuple dont les hommes se contentent de rester dans les mosquées et les places publique les après midi pendant que les femmes travaillent dans les champs ou au foyer. Car le développement d’un pays dépend est en fonction des mentalités de son peuple. En somme c’était une pression de principe en cette courte période.
    N’oublions pas que les Comores et son peuple comorien sont pauvres et dépourvus de ressources. En effet, les ménages comoriens dans sa globalité n’ont pas de revenu. Ceux qui subsistent, c’est grâce aux membres de leur famille résidant en France, même les agents de l’Etat (enseignants, administrateurs…). Rappelons-nous, à ce stade la fameuse vérité générale comorienne selon laquelle : « il ne faut pas se contenter de s’abriter sous l’ombre de quelqu’un ».

  • De cette occasion, j’attire l’attention de tous les comoriens que les Comores vont toujours mal et sont en danger. Car les comoriens de France ou résident en France vieillissent. Or cette communauté depuis toujours assistent financièrement et autrement bien évident, leur famille au pays voire même à l’étranger pour des raisons médicales. Les jeunes membres de la famille poursuivant leurs études à l’étranger sont garantis par cette diaspora vieillissante. Si bien que ces subventions de subsistance et ces soutiens familiaux s’éclipsent. Et ce, de manière exponentielle. Il y a des moins en moins de nouvelles générations qui pourraient prendre le relais. Nous ne sommes pas sans savoir que ceux qui sont nés en France ainsi que leurs descendants, certes par des parents d’origines comoriennes n’ont pas les mêmes champs de perception que nous. Ils voient et regardent les choses autrement. A cet effet, les chantiers inachevés pourtant commencés depuis plusieurs années, les subventions familiales, les vagues périodiques des vacanciers etc. s’arrêteront un jour. Comme ils le disent souvent : « je ne vois pourquoi je vis et travaille ici et aller construire là-bas ou donner mon argent à quelqu’un que je ne connais même pas. Quand au parents s’ils décident de ne pas rentrer je les enverrais à la maison de la retraite ». Nous devons donc anticiper ce jour pour éviter le pire, pour qu’il n’y ait pas des clochards ou 4mi (terme malgache pour désigner un clochard à Madagascar) aux Comores dans l’avenir voire même des fauteurs à flagrant délit.

  • Il est donc temps de changer de comportement, les manières de voir et regarder les choses. En effet, les projets Ninga Bus comme tout autre projet de développement socioéconomique, qu’il soit dans sa phase de conception ou en cours de réalisation réussiront grâce à nos concours, nous les comoriens. Puisque c’est l’avenir de notre pays, pour nos enfants, nos petits enfants etc. Ninga Bus mérite un soutien républicain et de geste citoyen pour sa pérennisation. C’est un projet de développement durable qui répond à plusieurs problèmes comoriens que les hommes d’Etat n’en ont jamais pensé. Rappelez vous qu’un soi-disant homme politique a osé recommander, sur les ondes comoriennes aux comoriens, lorsque ces derniers ont manifesté leur mécontentement contre la hausse du prix de riz et la vie chère, d’acheter quelque grammes de riz pour faire du bouillons « ubu » si vous n’êtes pas capable d’acheter la quantité nécessaire pour nourrir la famille. Voilà une solution proposée par un président de la république, un ministre, un député digne d’un pays comme le notre. Que Dieu nous pardonne nous tous. Cette même période un homme d’Etat et son équipe s’empressa à mettre en place une Université sans domicile fixe tout en prétendant sa survie de la part d’un peuple démuni. Certes le projet était bon mais non réfléchi car c’était juste pour dire que « Nous avons fait ça ». Je me demande pourquoi cette Université est appelée Université des Comores plutôt que genre Université MONOMETPRENOM.

  • Donc ne laissons pas choir une telle opportunité. Surtout une opportunité à plusieurs dimensions comme celle ci. Ninga Bus est un projet de développement durable. Les promoteurs ont pensé de nous plusieurs fois en matière de sécurité (surcharge, réduction de congestion routière, excès de vitesse, pollution etc.), de niveau de vie des citoyens (un frais de déplacement pas modique mais disons tolérant, création d’emplois etc.), malgré l’état des routes nationales et régionales.
    C’est tout à fait diamétralement opposé de la douane comoriennes ou autres sociétés d’État telles que Comores Telecom, Ma-Mwe, Comores Hydrocarbure j’en passe.
    Ces sociétés détenues par des opportunistes coûtent chères aux comoriens. En effet les tarifications de leurs prestations de services ne sont pas compatibles à la réalité comorienne. La réalité comorienne ce que les ménages n’ont pas de revenu réel et permanent alors que par exemple le frais de communication soit par mobile soit par fixe ou internet coûte plusieurs fois plus chère tellement que le salaire de base n’en parviendra jamais à couvrir du moment où la communication est banalisée partout dans le monde. Téléphoner n’est pas un luxe. L’électricité est une nécessité comme tout produit de première nécessité d’ailleurs, mais elle coûte chère si bien que les mal intentionnés entrent dans le système. Ils fraudent, l’entreprise et l’État dégringolent.

  • Il fut un temps, dans les ménages comoriens il y a eu plusieurs cas d’accident mortel dû au pétrole utilisé comme énergie pour la cuisson de repas quotidien. Mais pas de procès ni enquêtes comme plusieurs accidents de la route ou acte de malveillance d’ailleurs.
    Donc des projets socioéconomiques comme Ninga Bus, des intentions à la fois républicaines et citoyennes constituent en soi de bon tremplins pour les Comores à l’égard des comoriens et un ascenseur économique pour les Comores dans région océan indien.
    Soutenons-les. Faisons preuve d’esprit patriotique comme nos patriotes qui ont quitté les Comores pour les Comores. Nous ne pouvons pas continuer à nous expatrier comme ça dans l’espoir de trouver une vie meilleur ailleurs. Ce n’est pas une bonne solution. La solution est là devant nous, sur nos mains. C’est à dire c’est nous qui sommes la solution. C’est entreprendre avec une bonne gestion dans le pays pour hisser le niveau de vie de la population (naissance de revenu réel et permanent des ménages). Nous devons oser dire non aux malveillants en les poursuivant jusqu’en justices. Car ils risqueront d’être les freins des ce que nous sommes entrain d’entreprendre.
    De peur que le projet meure avant son centième anniversaire ou avant plusieurs centaines d’anniversaires, ne prenons pas par exemple le bus sans titre de transport. Encore moins ne faisons pas des auto-stops pour nous rendre dans nos lieux de travail ou à l’école alors que nous disposons peut être dans nos poches des moyens suffisant nous permettant de faire des allers-retours. Puisque les gestionnaires dudit projet c’est nous. C’est-à-dire moi et toi en tant que comorien. Cette entreprise de transport paie des factures et nourrit quelques familles comoriennes.

  • Bon, ok, c’est un bon projet, il n’y a rien à dire qu’à encourager et surtout souhaiter une réussite aux entrepreneurs.

    Encore que les taximans comprennent que Ninga bus apportera un plus et ne prendra pas leur clientèle.

    l’autre problème réel : ce type de grand bus de 30 à 50 personnes, sur des routes étroites, est il bien adapté au réseau souvent mal entretenu ?

    En tous cas du courage pour l’initiative.

  • Je suis bigrement ému de cette initiative qui apportera copieusement aux comoriens un atout majeur.
    étant comorien,j’eprouve de la commisération pour les difficulltés de tout genre que notre pays subisse à l’instar du transport.

    je vous souhaite une bonne reussite sur ce projet et que les comoriens vous soutiennents coeurs et âmes.


Témoignages - 80e année


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