Programme d’appui réunionnais au développement de l’agriculture comorienne

Complémentarité et solidarité entre La Réunion et les Comores

8 février 2006

En application des dispositions de la loi d’orientation pour l’Outre-mer du 13 décembre 2000, se déroulait hier la signature de l’accord gouvernemental pour la convention du PARDAC entre la Région Réunion et l’Union des Comores.

PARDAC ? Entendez Programme d’appui réunionnais au développement de l’agriculture comorienne, qui vise l’appui à l’équipement des groupements d’agriculteurs comoriens, la formation professionnelle de ces derniers, une mission d’expertise et de faisabilité et la coordination, le contrôle, le suivi et rendus techniques et financiers.
Ce programme de coopération régionale en matière agricole, qui couvre les 3 îles des Comores (Grande Comore, Mohéli, Anjouan), s’est développé depuis 2002. L’Union des Comores, représentée par son excellence M. Soefo Aboudou, ministre d’État des Relations extérieures, de la Coopération et de la Francophonie, chargé des Comoriens de l’étranger, se félicite de l’action régionale, qui favorise indéniablement le développement de l’agriculture comorienne, qui représente 40% de l’économie du pays, secteur regroupant 80 à 90% de la population active.
Certes, ce secteur d’activité comporte des atouts, notamment l’existence d’organisations professionnelles dynamiques. Toutefois, la mission régionale qui a construit le PARDAC observe des handicaps nombreux, tels que des besoins importants d’appui à l’organisation et à la formation professionnelle, un manque de foncier aménagé et une carence localisée en matière de sécurisation foncière, des lacunes en irrigation et une faible capacité d’autofinancement pour les agriculteurs. Le PARDAC, par ses actions de terrain, sert à pallier ces carences.

2 millions d’euros engagés

"La réussite de ce programme revient en premier lieu au secteur agricole réunionnais, en particulier au Conseil de l’agriculture de La Réunion (CAR) et à la Fédération réunionnaise des coopératives agricoles (FRCA), respectivement maître d’ouvrage et opérateur du programme, qui ont mobilisé leur compétence et leur expertise au service de ce projet, qui constitue indiscutablement le projet phare de notre politique de co-développement avec les Comores", explique Paul Vergès, président de la Région Réunion et député européen.
Ainsi, grâce à l’intervention de techniciens réunionnais compétents, l’Union des Comores s’est dotée de citernes plastiques souples à impluvium de 40 mètres cubes, fabriquées à La Réunion, branchées sur un réseau de 32 kilomètres de tuyaux, palliant ainsi le problème d’irrigation. Par ailleurs, du matériel agricole a été mis à la disposition des agriculteurs comoriens, dont des abreuvoirs et 2 motoculteurs.
Nous notons avec intérêt qu’un plan de formation a été monté pour 118 Comoriens, particulièrement pour les représentants d’organisations agricoles, ainsi que des techniciens. Parmi ceux-là, 18 personnes ont profité d’une formation en montage de micro-crédits, un manque aux Comores.
Le PARDAC contribue également à la structuration de la profession agricole, notamment par la structuration juridique du Syndicat national des agriculteurs comoriens. Cela correspond à 2 millions d’euros engagés pour ce programme sur 4 ans.
Pour le ministre comorien, cette action régionale s’inscrit dans "la complémentarité et la solidarité entre les 2 pays". Il insistait sur l’apport de Paul Vergès. Il lui signifiait "la reconnaissance qu’a envers lui le président de l’Union des Comores et du peuple comorien" notant en la personne du président de la Région Réunion, sa qualité d’aiguilleur de conscience, de bâtisseur, de visionnaire. Sûr que cela contribuera au développement de l’agriculture comorienne, d’autant que des volontaires du progrès réunionnais participeront à cet élan de coopération régionale. Nous reviendrons plus en détail sur les grands axes de ce PARDAC dans nos prochaines éditions.

Bbj


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