Coopération régionale

Création de l’Association des ports des îles de l’Océan Indien

22 mai 2007

La zone Océan Indien est devenue le carrefour des grands axes maritimes pour le commerce mondial. Pour que les ports des îles de l’Océan Indien, et notamment La Réunion, arrivent à s’imposer dans ce contexte, une association a été créée lors de la dernière Foire Internationale de Madagascar. Le port de Tamatave pour la Grande-Ile, le port Victoria pour les Seychelles, et Port Réunion sont à l’origine de cette association. Éric Magamootoo, président de la CCIR, espère prochainement convaincre Maurice et Mayotte de les rejoindre.

L’Association des Ports des Iles de l’Océan Indien (APIOI) a vu le jour le 8 mai dernier à Tamatave. Madagascar, les Seychelles et La Réunion ont décidé d’unir leurs forces pour donner plus de poids à leurs ports respectifs dans les échanges mondiaux, « des ports qui ne veulent pas être oubliés dans les grand flux de l’Océan Indien », précise Éric Magamootoo. Pour la première année, la présidence de l’APIOI est accordée à Pierrot Botozaza, Directeur Général du port de Tamatave.
L’un des premiers objectifs de l’APIOI, c’est de développer le trafic maritime inter-îles. « Il est encore difficile pour un industriel de confier son fret à un transporteur maritime. L’association permettra de peser plus auprès des compagnies maritimes », explique Éric Magamootoo. Avant la fin de l’année, un séminaire devrait regrouper les grandes compagnies maritimes et les grands opérateurs pour développer ces échéances entre les îles. Dans ce cadre, le président de l’APIOI va établir les avantages et les complémentarités de chaque port.
Pour le développement durable, la protection des ressources de la mer, l’APIOI charge Port Réunion de mettre en place une politique de la pêche. « Ce sont souvent les pays non riverains qui captent les richesses. Il faut faire en sorte que les pays riverains en profitent, et pour cela mettre en place des ports qui peuvent recevoir leurs bateaux », souligne le Président de la CCIR.
L’APIOI se fixe deux autres objectifs : le développement de la croisière et de la plaisance dans les îles de l’Océan Indien. Pour les manifestations de Miami (25 septembre 2007) et de Hambourg (mars 2008), l’APIOI proposera une offre globale de croisière pour les îles de l’Océan Indien, en mettant en avant les points d’attractivité de chaque île. La plaisance, secteur de loisirs, peut aussi contribuer au développement économique de la région. « La Région Réunion a déjà investi dans ce secteur avec Maud Fontenoy. Nous devons travailler sur des événementiels pour promouvoir la plaisance dans les îles. C’est ce que nous faisons déjà avec la municipalité du Port, l’État et la Région au port ouest », affirme Eric Magamootoo. Pour mener à bien cette coopération entre les ports, l’APIOI devra établir un programme d’investissements commun, réfléchir à des équipements identiques pour faciliter la maintenance, la formation, la réparation navale.
Dans les jours qui viennent, Éric Magamootoo et Pierrot Botozaza devraient se rendre à Maurice et à Mayotte pour leur demander d’intégrer l’APIOI. La création de l’APIOI témoigne de la volonté de la Réunion de s’ouvrir économiquement à sa région. L’ouverture vers l’Océan Indien est une nécessité pour le président de la CCIR, c’est même devenu une réalité. Pour preuve, 500.000 passagers aériens en provenance des îles de l’Océan Indien viennent chaque année à La Réunion, contre 2.500 pour l’international. Les étudiants de l’EGC (Ecole de Gestion et de Commerce) ont choisi pour leur stage de formation en majorité des pays de la zone : sur 45 étudiants, 27 sont en Australie, 7 en Afrique du Sud, 2 en Chine et Malaisie. L’avenir économique de La Réunion se joue bien avec les pays du petit et du grand Océan Indien.

Edith Poulbassia


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