Co-développement
Dans l’Océan Indien, le rêve chinois supplante le rêve américain
Notre région
/ 28 mai 2020
Cela nous concerne et les cartes sont sérieusement rebattues. Le déclin américain vs l’essor chinois ? Guerre économique et/ou guerre tout court ?
Cela nous concerne et les cartes sont sérieusement rebattues. Le déclin américain vs l’essor chinois ? Guerre économique et/ou guerre tout court ?
Et l’ironie de la situation réside dans le fait que la Chine, au fil des décennies, a accumulé des "Himalaya" de dollars.
Tandis que les pays riches achetaient les produits chinois, la Chine n’achetait que de très faibles produits venant de ces riches pays. Les millions de dollars s’accumulèrent donc — et continuent de s’accumuler — de façon "Himala-Yen" (faut bien sourire un peu, non ?) au point qu’une étude réalisée vers 2001-2002 (là, je cite de mémoire) estimait que la Chine pourrait, si elle le voulait, provoquer l’effondrement des USA en libérant d’un coup les milliards de dollars qu’elle détient. Ce serait alors sûrement un cataclysme mondial et une vraie guerre tout autant cataclysmique.
L’enseignement des 60 dernières années est, plus que jamais, de ne pas savoir vers quel "maître" à penser se tourner pour lui faire allégeance mais plutôt d’être nous mêmes nos maîtres pour — nous débarrasser de l’arrogance insupportable envers nos voisins — imaginer, partager, écouter, convaincre, et susciter puis bâtir enfin cette voie originale à laquelle nous aspirions (et aspirons-nous toujours ?) avec nos voisins faire de l’Océan Indien, une zone de Paix.
Ils nous diront que c’est impossible et c’est précisément pour ça que — unis — nous le ferons.
Jean
« Longtemps, Duqm n’a été qu’un paisible village de pêcheurs niché sur les bords de l’océan indien, à 500 kilomètres de Muscat, la capitale du sultanat d’Oman. Mais en 2017, lorsque des entreprises chinoises ont annoncé vouloir investir 10,5 milliards de dollars pour le transformer en parc industriel de 1 000 hectares, son destin a basculé.
Ces capitaux arrivaient à point nommé pour le gouvernement omanais, confronté à de graves difficultés financières. Et ce mégaprojet affirmait davantage les ambitions chinoises dans une région considérée comme la chasse gardée des Américains.
Les analystes politiques se sont alors mis à scruter avec une attention nouvelle ce bout de côte désertique, guettant le moindre mouvement de grues. Un port en eaux profondes à Duqm pourrait en effet changer la donne géopolitique ; il permettrait de contourner le détroit d’Ormuz, étroit passage qui voit transiter chaque jour un cinquième du pétrole consommé mondialement, théâtre récurrent de sabotages attribués à l’Iran, sur fond de tensions avec Washington.
Plus intéressant encore, il se situerait sur le chemin entre Gwadar et Dijbouti, deux autres ports dans lesquels Pékin a massivement investi. Gwadar est le terminus du gigantesque corridor économique terrestre que la Chine a créé à travers le Pakistan. Quant à Dijbouti, à l’entrée de la mer Rouge, il accueille, depuis 2017, la première base militaire chinoise à l’étranger, au grand dam des Américains.
Une théorie circule depuis quelques années : en s’aménageant ces points d’ancrage le long de routes maritimes stratégiques dans l’océan Indien et au Moyen-Orient, Pékin déploierait la stratégie dite du « collier de perles », avec l’idée que ses activités commerciales pourraient se doubler, à terme, d’une présence militaire, comme à Djibouti. »
Source : Jeune Afrique