
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
60e anniversaire de la restauration de l’indépendance de Madagascar
26 juin 2020, par
Le 26 juin 1960 marqua le retour de la souveraineté de Madagascar, 64 ans après la destruction du Royaume de Madagascar par l’invasion française. La colonisation de Madagascar eut lieu sous l’impulsion d’un Réunionnais, François de Mahy, qui était alors ministre français de la Marine. Pour l’honneur du peuple réunionnais, des compatriotes ont su laver cette ignominie en prenant parti pour la cause de la libération des Malgaches du joug colonial. Ce fut notamment le cas de Paul Dussac et Francis Sautron. Ce 60e anniversaire de la restauration de l’indépendance de Madagascar est l’occasion de leur rendre hommage.
Ce 26 juin marque le 60e anniversaire de la restauration de l’indépendance de Madagascar. La Grande île avait été annexée par la France en 1896, puis mise sous le joug colonial jusqu’en 1958, date de l’abrogation de la loi d’annexion. Mais Madagascar n’était pas encore redevenue totalement indépendante. Elle était une République autonome au sein de la Communauté française. Le retour de Madagascar à la pleine souveraineté eut lieu le 26 juin 1960. Mais la présence française se maintint fortement jusqu’à la révolte des étudiants de 1972. Cette période aboutit au départ de l’armée française qui transféra ses bases militaires à La Réunion : de Diego Suarez au Port pour la marine, et d’Ivato à Gillot pour l’armée de l’air. Pendant ce temps, les Malgaches mettaient fin à la colonisation de la Sakay par des Réunionnais envoyés là-bas par la France.
Le 26 juin 1960 marque donc la fin officielle de l’occupation française qui détruisit l’État malgache et exploita de manière criminelle le peuple malgache. Durant cette période, des Réunionnais jouèrent un rôle important.
François de Mahy était membre de la classe dominante de l’époque. Il était le porte-parole des intérêts d’une bourgeoisie créole pour qui Madagascar était une terre à piller. Lorsque François de Mahy devint ministre français de la Marine, il prit la tête du parti de la guerre contre Madagascar. Nos voisins avaient déjà subi des attaques de l’armée française. Cette offensive eut pour effet la signature d’un traité faisant de Madagascar un protectorat de la France. La structure de l’État malgache était conservée, mais les termes peu clairs du traité ont été exploités par la France. Le statut du protectorat était jugé insuffisant par la classe de François de Mahy, partisane de la colonisation totale de Madagascar par l’anéantissement de l’État malgache. François de Mahy fut alors l’artisan du déclenchement de l’invasion française de Madagascar qui aboutit à l’annexion du pays par la France.
Se comportant en maîtres du pays, les Français firent détourner des rivières pour assécher des terres, détruire les rizières et y construire de nouveaux quartiers, bouleversant totalement Antananarivo. La France imposa à Madagascar une société de classes, organisée de la manière suivante :
- au sommet trônaient les Français ;
- ensuite se trouvaient les Réunionnais qui étaient la majorité des colons, et qui aspiraient à avoir les mêmes droits que les Français ;
- en dessous des Réunionnais se situaient les Malgaches ayant obtenu la nationalité française ;
- et tout en bas étaient les Malgaches, quelle que soit leur ascendance.
Autrement dit, les Réunionnais faisaient partie des classes supérieures, sans avoir la main sur les décisions. Si beaucoup étaient des colons, d’autres étaient fonctionnaires. Ainsi Jean Ralaimongo, militant de l’indépendance malgache, eut affaire à un policier nommé Ferrère dont l’origine réunionnaise ne fait guère de doute.
Pour l’honneur du peuple réunionnais, plusieurs de nos compatriotes prirent la décision de se mettre au service de la cause des Malgaches. Ils auraient pu limiter leur action à demander l’égalité entre les Français et les colons créoles, mais ils sont allés bien plus loin. En abandonnant leur appartenance à une classe supérieure, ils étaient aux côtés des opprimés et durent subir la prison, les tentatives d’assassinat, l’exil et les autres mauvais traitements réservés par l’administration française à ceux qui remettaient en cause l’ordre colonial.
Paul Dussac fut un de ces Réunionnais. Arrivé à Madagascar dans les années 1920, il était un colon qui fut ensuite agent d’affaires. Il défendait les Malgaches qui avaient affaire à la justice coloniale. A cette époque, les Malgaches n’avaient aucun droit et ne pouvaient adhérer à un parti politique. Communiste, Paul Dussac fut un des fondateurs du Parti communiste de la région de Madagascar. Affilié au PC, le PCRM donnait la possibilité aux Malgaches de militer.
Tout comme les progressistes réunionnais des années 1930, les Malgaches luttaient pour la citoyenneté. En 1929, plusieurs milliers de personnes défilèrent sous les fenêtres du gouverneur pour demander la fin de l’esclavage permis par le Code de l’indigénat, et l’égalité des droits avec les Français pour les Malgaches. C’est ce que rappelle cette proclamation publiée dans différents journaux dirigés par Paul Dussac :
« Avec l’ultime indignation de leurs âmes libres dans des corps d’esclaves asservis par la 3e République, les prolétaires malgaches font entendre, auprès de la France prolétarienne et du prolétariat mondial, le cri suprême de protestation contre un régime infernal d’oppression, digne des temps barbares, qui permet LA CONDAMNATION SANS JUGEMENT, à la déportation et à l’exil de deux des leurs, les journalistes, rédacteurs de l’Opinion, RALAIMONGO et RAVOHANGY, dont le plus grand crime consiste à être DES INDIGÈNES, c’est-à-dire des esclaves modernes, alors qu’ils devraient être, avec tous les Malgaches, conformément au droit international, DES CITOYENS FRANCAIS LIBRES, en vertu de la loi d’annexion du 6 août 1896 ».
Compagnon de route de Jean Ralaimongo, Paul Dussac fut co-fondateur et directeur politique de l’Opinion, du Réveil malgache, et de l’Aurore malgache. Il fut condamné à plusieurs reprises à de la prison ferme. Les mauvais traitement accumulés pendant ces détentions furent à l’origine d’un voyage en France où il décéda en 1936, peu de temps après son arrivée.
Face à la violence de la répression et à l’intransigeance du pouvoir colonial qui refusait l’égalité aux Malgache, la position de Paul Dussac, Jean Ralaimongo et leurs amis évolua. Ce que souligne cet extrait d’un article de la Patrie malgache en date du 16 mars 1934 :
« Malgache, réveille-toi de ton inertie criminelle si tu ne veux pas mourir et disparaître. N’oublie pas que tu es esclave, que ton pays est devenu une terre d’esclaves depuis la loi d’annexion du 6 août 1896. Plus que jamais, réclame doc les droits d’hommes dans le cadre de la Nation française où tous les prolétaires, tes frères, sont prêts à te recevoir à bras ouverts.
Mais si la France, trompée par ses capitalo-impérialistes, persiste à te repousser comme indésirable, exige sans violence mais sans lâcheté l’indépendance de ton pays en vertu du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ton salut est en toi-même ».
Paul Dussac joua un rôle important dans la formation d’une nouvelle génération de militants. Sur la base de structures telles que le PCRM, ces nouveaux cadres créèrent le Mouvement démocratique de la rénovation malgache (MDRM) le 22 février 1946. Vainqueur des premières élections législatives à laquelle purent participer les Malgaches, le MDRM revendiquait l’abrogation de la loi d’annexion et donc la restauration de l’indépendance malgache.
Le MDRM fut anéanti en 1947 lors de la répression qui suivit la révolte des Malgaches contre la colonisation française. Sa brève existence a marqué profondément l’histoire. Sur les ruines de la répression, une autre génération de militants ont émergé. Parmi eux se trouvaient les membres de l’Union du peuple malgache (UPM). En 1957, l’UPM revendiquaient le retour à l’indépendance de Madagascar comme l’indique cette extrait d’une dépêche de l’AFP en date du 27 juin 1957 et publiée dans « Le Monde » daté du 28 mai 1957 :
« Au cours d’un congrès qu’elle vient de tenir à Tananarive, l’Union du peuple malgache (U.P.M.) a demandé l’établissement de rapports nouveaux entre la France et Madagascar « sur la base de l’amitié et de l’égalité, à partir de la reconnaissance de l’indépendance de la nation malgache ».
L’Union préconise « la formation d’une délégation nationale malgache, composée des élus de 1946 et actuels, des représentants des organisations politiques, syndicales et à caractère social, qui négociera avec le gouvernement français des rapports politiques, culturels et économiques ».
Enfin, l’Union du peuple malgache a décidé de poursuivre son action en faveur d’une amnistie générale pour que « les patriotes malgaches, condamnés à la suite des événements de 1947, encore frappés d’interdiction de séjour, puissent regagner leurs foyers et reprendre la place qui leur revient dans la lutte pour la libération nationale ».
Dans ce combat, les Malgaches purent compter sur un Réunionnais : Francis Sautron. Arrivé à Madagascar en tant que militaire en 1944, démobilisé en 1946, il travaillait à l’arsenal de la base militaire de Diego Suarez. Il aurait pu continuer à militer à la CGT pour l’égalité des droits entre les Réunionnais et les Français sans remettre en cause son appartenance à la classe des créoles. Mais il a constaté toute la difficulté des syndicats et partis français à reconnaître la situation coloniale à Madagascar. Francis Sautron a donc œuvré pour l’organisation des travailleurs malgaches en syndicats. Il fut un des fondateurs du syndicat FISEMA.
Son engagement syndical s’accompagnait d’activités politiques. Francis Sautron était un des dirigeants de l’UPM aux côtés de Gisèle Rabesahala. Il fut la cible d’une trentaine de tentatives d’assassinat. Mais sa popularité était telle qu’il fut élu maire de Diego Suarez et député.
Francis Sautron fut également co-fondateur avec Richard Andrianamanajato du Parti du congrès pour l’indépendance de Madagascar (AKFM), issu de la fusion de l’UPM avec d’autres partis politiques.
Enfin, il est nécessaire de rappeler la solidarité des Réunionnais envers les Malgaches durant toute cette période. Cela se manifestait notamment par le soutien à la revendication d’amnistie pour toutes les victimes de la répression de 1947. Les députés Raymond Vergès et Léon de Lépervanche furent des acteurs de cette solidarité.
Le 26 juin marquait officiellement le retour à l’indépendance de Madagascar, mais un fait a rappelé combien la France voulait garder son emprise sur le pays. Paul Vergès, secrétaire général du PCR, voulait participer aux célébrations avec ses camarades de l’AKFM. Dès son arrivée à Ivato, il fut expulsé et renvoyé à La Réunion !
M.M.
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Messages
26 juin 2020, 20:06, par Arthur
Bon anniversaire pour nos voisins, qu’ils vivent ici ou là bas. 60 ans, c’est pas rien, c’est bien. Parler du passé aussi, mais il ne faut pas oublier l’avenir. A quand là bas, un changement, véritable, comme le retour du train, comme à la Réunion avec l’emploi de matériel ferroviaire qui, dort, en ce moment en France, et qui n’attend que ça pour rouler encore car en bien meilleur état que celui qui "roule" encore un peu, tant bien que mal là bas. Voir sur You Tube, des images du dépôt de Sotteville les Rouen, édifiant, quel gâchis ! Locomotives, rames de TER, voitures voyageurs, wagons de marchandises divers et utiles encore. Ensuite, développer un tourisme vert, car c’est celui-ci qui a le vent en poupe, pas celui où on a bêtement bétonné le littoral comme en France, du côté de Palavas les flots ou en Espagne, sur la Costa del Sol. ( saccage initié par le dictateur Franco d’extrème droite soutenu par l’Eglise ! Mais ça, c’est une autre histoire, de l’Histoire de l’Espagne. Une honte ! )
Voilà ce que je propose, et bon vent. Bon WE électoral à zot tout ! C’est une page d’hisoire française qui nous attend dimanche ! On repart pour 6 ans de mandats. Allez voter ! Arthur qui tousse en vélo.