« Développons nos complémentarités, et prenons l’engagement à la face du monde que l’île Maurice et l’île de la Réunion donneront l’exemple de l’économie d’énergie pour répondre à l’appel de la conférence de Kyoto ». Tel est l’appel lancé au peuple mauricien par Paul Vergès, invité d’honneur au 18e dîner annuel de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Maurice, mercredi. 

Paul Vergès, élu président du Conseil Régional de La Réunion en 1998 puis réélu en avril 2004, intervenait sur le thème de “l’avenir des régions face aux grands enjeux du monde”.
Ce thème, il l’a abordé en présentant la croissance accélérée de la population mondiale ces dernières 50 ans - celle de La réunion connaît une croissance annuelle de 5% depuis 20 ans. La question est donc de savoir comment résoudre le problème du développement, qui, insiste-t-il, se résume à la question de l’environnement.
Sujet qu’il maîtrise pour avoir fondé, en 2000, l’Agence Régionale de l’Energie de La Réunion (ARER), et avoir développé le concept d’autonomie énergétique de l’île à 100% d’énergies renouvelables à l’horizon 2025. 

La question, dit-il, est d’autant plus pertinente qu’il faut aujourd’hui tenir compte des changements climatiques, du développement des forces productives. « Nous devons définir notre avenir pour éviter la nostalgie du passé », dira-t-il avant d’aborder l’effort de développement durable entrepris à La Réunion qui, en 1999 disait non à l’utilisation massive des énergies non renouvelables. 


« C’est sur les ressources de la Réunion que nous assurerons bientôt l’entièreté de nos besoins énergétiques. Nous nous libérerons de l’usage du pétrole dont le prix continue de monter », dit-il avant de poursuivre : « Les sources de valeur ajoutée sont là. » 




Des sources de valeur ajoutée 



Paul Vergès note aussi que la fabrication, le montage et la distribution des énergies renouvelables à La Réunion, représentent 25 000 emplois créés dans la petite île. Il souhaite que Maurice qui a autant de potentiel « voire un peu plus que La Réunion », s’engage très tôt dans cette action à leur côté et au même rythme. 

« En 2050, les îles de l’océan Indien compteront 48 millions d’habitants ; nous avons ici à décider du destin de nos communautés. A cette coopération régionale, donnons le sens de l’éco-développement par des partenariats gagnants-gagnants ». 

Le dîner annuel de la CCI de Maurice a aussi accueilli des membres de la délégation du Conseil Régional de La Réunion, des membres du corps diplomatique, des membres de la Chambre de commerce, et de plusieurs autres invités, dont le vice-Premier ministre Rashid Beebeejaun. 


Prenant la parole, le président de la CCI, Azim Currimjee a déclaré qu’« il est impératif qu’on comprenne les grands enjeux pour réussir ». « Une de ces grandes idées est la coopération régionale », dira-t-il en rappelant le rôle de son institution dans les initiatives de regroupement régionaux dont Maurice est partie prenante. 

Une maquette du navire St Géran a été remise à Paul Vergès par l’épouse du président de la CCI.