Un cyclone tropical intense touchera terre dans quelques jours

Emnati va frapper Madagascar durement éprouvée par Ana, Batsiraï et Dumiko : La Réunion en première ligne de la solidarité

18 février 2022, par Manuel Marchal

Le centre d’Emnati devenu cyclone tropical intense devrait dans un peu plus de 2 jours passer à plus de 200 kilomètres de La Réunion. Batsiraï était tout aussi violent et légèrement plus proche, il a fait des dégâts considérables. Tout comme Batsiraï, Emnati se dirigera droit vers Madagascar où il devrait arriver mardi avec la même violence que le cyclone qui a quasiment détruit Manajary. L’inquiétude est grande pour l’Est de la Grande île qui vient de connaître les fortes pluies de la tempête Dumako, en particulier Toamasina qui est encore inondée. Rappelons qu’en 1926, un cyclone avait détruit la seconde ville de Madagascar faisant beaucoup de victimes. Il fallut plusieurs années pour reconstruire la ville actuelle. De par sa position géographique et son statut de région européenne, La Réunion est en première ligne de la solidarité ce qui avait permis d’envoyer 37 tonnes de matériels de premier secours aux victimes de Batsiraï. Les pouvoirs publics doivent dès maintenant anticiper.

Après avoir longé La Réunion lundi, le cyclone Emnati devrait toucher Madagascar le lendemain au stade de cyclone tropical intense. C’est le 4e phénomène climatique extrême qui touche la Grande Île en quelques semaines. Il risque de faire d’importants dégâts dans une région qui vient de subir une tempête tropicale responsable de grandes inondations.
Suite au passage de la tempête Dumiko sur l’Est de Madagascar, le bilan provisoire en date du 17 février à 19 heures par le bureau national de la gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) est le suivant : 6 décès, 5095 sinistrés dans 2 régions (Analanjirofo et Atsinanana), 2982 personnes déplacées dans 6 sites d’hébergement, 113 maisons détruites, 983 inondées et 12 endommagées. 47 salles de classes ont été détruites.
Plusieurs jours après la tempête, les rues de Toamasina, 2e ville du pays, sont encore inondées.

Les plaies de Batsiraï et Ana loin d’être refermées

Deux semaines auparavant, c’est le Sud-Est de Madagascar qui fut confronté aux ravages causés par le cyclone tropicale intense Batsiraï. Le bilan des autorités faisait état d’au moins 120 morts, de 125000 sinistrés, de 30000 personnes déplacées, de plus de 8600 maisons détruites, 3200 endommagées et 7100 inondées. Plus de 2500 salles de classes ont été détruites. D’importants dégâts furent à dénombrer non seulement dans la région côtière, mais également dans les Hautes Terres à Fianarantsoa et Antsirabe. La ville cotière de Mananjary est quasiment détruite, alors que dans le district de l’Ikongo, des dizaines de personnes sont décédées à la suite de l’effondrement de leur maison.
Au mois de janvier, la tempête Ana a frappé le pays, en particulier les Hautes Terres et la capitale Antananarivo. Selon un bilan publié le 25 janvier par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, au moins 34 personnes sont décédées, plus de 62000 autres ont été sinistrées et 35000 déplacées, et 6800 maisons ont été inondées.

Actions de solidarité

L’aide aux victimes de ces catastrophes est la priorité du gouvernement. Le président fait une tournée des provinces sinistrées par Bastiraï alors que tous les ministres sont sur le terrain aux côtés des victimes du cyclone tropical intense. Avant-hier, le Premier ministre s’est rendu à l’île Sainte-Marie touchée par Dumiko avant d’aller dans les rues inondées de Toamasina.
La solidarité internationale est également mobilisée. Outre la PIROI qui a déployé 87 tonnes de matériel dont 37 tonnes en provenance de La Réunion, le gouvernement français a fait venir 20 tonnes de matériels et 60 sauveteurs. Ces pompiers travaillent notamment avec l’armée et la gendarmerie malgache à la reconstruction des écoles détruites par Batsiraï à Mananjary.
Le Japon a déployé une intervention en deux vagues pour venir d’abord en aide aux sinistrés d’Ana, puis de Batsiraï. La Suisse est également intervenue. Pour leur part, les États-Unis ont apporté des moyens pour reloger 1500 personnes.
Tel est donc la situation alors que Madagascar se prépare à affronter son quatrième phénomène climatique extrême en un peu plus de 5 semaines.
L’inquiétude est grande pour l’Est de la Grande île qui vient de connaître les fortes pluies de la tempête Dumako, en particulier Toamasina qui est encore inondée. Rappelons qu’en 1926, un cyclone avait détruit la seconde ville de Madagascar faisant beaucoup de victimes. Il fallut plusieurs années pour reconstruire la ville actuelle. De par sa position géographique et son statut de région européenne, La Réunion est en première ligne de la solidarité ce qui avait permis d’envoyer 37 tonnes de matériels de premier secours aux victimes de Batsiraï. Les pouvoirs publics doivent dès maintenant anticiper.

M.M.

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