Indian Ocean Rim (IOR)

Faire de l’Océan Indien un des moteurs du développement planètaire

12 mars 2007

Près de 2 milliards d’habitants, 19 États membres : l’IOR-ARC tenait, la semaine dernière, son Conseil des ministres à Téhéran. La délégation française était conduite par la Région Réunion, au titre de la participation de la France au débat en tant que partenaire du dialogue. Un acte essentiel dans le cadre de l’ouverture de La Réunion sur le monde, au-delà de ses relations avec l’Europe. C’est une des conditions de son développement.

Organisation régionale regroupant 19 États membres et des pays partenaires de dialogue, dont la France depuis 2001, l’IOR représente un poids démographique d’environ 1,8 milliard d’habitants. Créée en 1997, l’IOR-ARC rassemble donc des peuples issus des continents bordant l’Océan Indien, de l’Afrique du Sud à l’Australie, en passant par l’Inde. Autrement dit, ce sont les pays situés dans le bassin de population le plus dynamique, l’Océan Indien, voué à devenir un centre essentiel des échanges du 21ème siècle. De plus, parmi les partenaires du dialogue, figure la Chine. C’est dire l’importance pour La Réunion de ne pas être exclue des travaux au sein de cette organisation. Car l’IOR-ARC est non seulement une organisation fédérant les pays de notre environnement géographique proche, mais c’est aussi un moyen utilisé par ces pays pour créer un vaste ensemble économique. Une des conditions du développement de La Réunion est son ouverture sur le monde. L’île ne peut pas se permettre d’être à l’écart des profonds changements qui se déroulent à ses portes. Car une des pistes pour vaincre le chômage est le co-développement avec les pays de l’Océan Indien. Or, ces derniers s’organisent. Et il faut être conscient qu’ils n’attendront pas pour construire un projet, car ils sont confrontés à des défis immenses. C’est en effet le développement de près de 2 milliards de personnes qui est en jeu.

Aux côtés de l’Inde et de la Chine

Parmi les États membres et les partenaires du dialogue, chacun peut remarquer la présence de 2 géants démographiques qui sont amenés à devenir 2 grandes superpuissances économiques au cours de ce siècle : l’Inde et la Chine. A leurs côtés, des pays tels que l’Afrique du Sud, l’Indonésie ou l’Australie. Chaque année, leurs ministres se réunissent pour élaborer une stratégie afin de faire de l’Océan Indien un des moteurs du développement économique de la planète.
Dans le cadre de ces compétences, la Région a entrepris de créer les conditions pour que La Réunion participe aux débats de l’IOR-ARC.
Le 15 octobre 2003, la Région annonçait la première participation d’une délégation réunionnaise, représentant le gouvernement français, aux travaux de cette importante organisation. La collectivité soulignait que « c’est en effet par lettre au Ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, en date du 19 septembre 2001, que le Président du Conseil régional, Paul Vergès, avait attiré l’attention du gouvernement sur l’importance pour La Réunion d’être associée aux travaux de cette organisation régionale ». Le communiqué du 15 octobre 2003 rappelait que « la France avait alors été désignée comme "partenaire de dialogue" en tant qu’État riverain de l’Océan Indien, au titre de La Réunion ».
C’est en effet la semaine précédente que s’était tenue, à Colombo, capitale du Sri Lanka, cette grande première. Un communiqué de l’Ambassade de France au Sri Lanka indiquait qu’à l’occasion de ce Conseil des ministres de l’IOR-ARC, la délégation de la France était conduite par Axel Kichenin, Vice-président du Conseil général, et Camille Gérard, Président de la Commission du développement économique du Conseil régional. Elle était également composée de représentants de l’Université de La Réunion et de la Chambre de Commerce. Un communiqué de l’Ambassade de France au Sri Lanka soulignait que lors du Conseil de Colombo en 2003, « la délégation a rappelé le souhait de la France de devenir un membre de plein exercice du forum ». Elle a aussi présenté les atouts dont disposait La Réunion pour contribuer au développement de la région, notamment son intégration au sein de l’Union européenne.

Un enjeu essentiel

Depuis cette date, la Région Réunion a participé à plusieurs autres Conseils des ministres : 2 organisés par le Sri Lanka et 2 par l’Iran. C’est en effet au tour de ce pays de prendre la responsabilité de la présidence tournante de l’organisation à la suite d’Oman et du Sri Lanka.
Lors du Conseil des ministres de Téhéran, les 21 et 22 février 2006, c’est Wilfrid Bertile, Vice-président de la Région Réunion, qui conduisait la délégation française.
Sa participation avait également permis d’ouvrir des perspectives en matière de coopération dans le domaine du tourisme, signalait un communiqué de la collectivité, daté du 24 février 2006. « Une offre de partenariat a en effet été formulée à La Réunion pour adhérer à l’Indian Ocean Tourism Organisation (IOTO), qui regroupe l’ensemble des pays membres et dont le siège est basé à Oman », poursuivait le communiqué. Pour la Région, « cette opportunité offre un potentiel d’échanges pour La Réunion dans ce domaine, en lui permettant ainsi de mieux faire connaître notre île auprès des pays membres ».
Les 7 et 8 mars derniers, Wilfrid Bertile conduisait à nouveau la délégation française lors du Conseil des ministres de Téhéran. Souhaitons que cette participation soit un nouveau pas dans l’approfondissement des liens entre La Réunion et les pays qui sont riverains d’un océan qui sera un des centres incontournables des échanges économiques mondiaux.

Manuel Marchal


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