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L’intégration régionale : une adaptation à la mondialisation

Conférence de Wilfrid Bertile sur les organisations d’intégration régionale à l’université d’Antananarivo -1-

samedi 13 mai 2023, par Manuel Marchal


Une semaine avant le Conseil des ministres de la Commission de l’océan Indien, Wilfrid Bertile, conseiller régional délégué au co-développement a tenu ce 8 mai une conférence intitulée Les organisations d’intégration régionale à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’université d’Antananarivo à l’invitation de la Mention COMMO dirigée par le Docteur Rasoanilana. Ce fut l’occasion pour l’universitaire réunionnais de partager son expérience, notamment en tant que secrétaire général de la Commission de l’océan Indien.


De.nombreux étudiants et des enseignants de l’université d’Antananarivo avaient répondu à l’invitation de la Mention COMMO. La Faculté des Lettres et de Sciences humaines avait en effet l’honneur d’accueillir Wilfrid Bertile, professeur de géographie et élu de la Région Réunion délégué au co-développement, y tenait ce 8 mai une conférence sur le thème des Organisations d’intégration régionale. Outre les enseignants et la responsable de la Mention COMMO, le Docteur Rasoanilana, Madame le Doyen de la Faculté ainsi que le responsable de la Mention géographie ont également participé à cet événement.

Pourquoi de telles organisations ?

Wilfrid Bertille commença par exposer les causes de la création de ces organisations. Avec la mondialisation, les pays qui n’ont pas une taille continentale ont bien du mal à peser. Ceci explique par exemple pourquoi l’Union européenne atteint aujourd’hui 27 États membres contre 6 à sa création.

La solidarité peut aussi être à l’origine de la création d’une telle organisation. C’est le cas de la Commission de l’océan Indien qui regroupe des pays ayant des points communs tels que la colonisation, le peuplement et la Francophonie.

Moyen de s’adapter à la mondialisation, les organisations d’intégration régionale permettent à des pays voisins d’apprendre à collaborer.

La COI créée en tant qu’organisation militante

Puis Wilfrid Bertille a donné une typologie des différentes organisations régionales. Dans la région, la plus ancienne est l’EAC, Communauté d’Afrique de l’est, regroupant Ouganda, Kenya et Tanzanie. Elle fut créé avant l’indépendance par le colonisateur anglais.

Dans la région, la COI est la plus connue, poursuit il. Elle est née en 1984, entre Madagascar, Maurice et les Seychelles, pour des raisons sentimentales et politiques. Auparavant, les partis progressistes de la région se réunissaient en conférence. En 1982, les partis progressistes étaient au pouvoir.

C’était une organisation militante. Les raisons de la non-intégration de La Réunion et des Comores étaient les suivantes : La Réunion était considérée comme une colonie de la France, les Comores étaient dirigées par un président mis en place par un coup d’état perpétré par des mercenaires avec à leur tête Bob Dénard. Mais s’est rapidement posé la nécessité d’élargir l’organisation à toutes les îles de la région. Ce fut fait en 1986, avec l’intégration de la France via La Réunion et des Comores.

La SADC pour contenir l’apartheid

Wilfrid Bertile évoqua ensuite le COMESA, Marché commun d’Afrique de l’est, qui part de la Libye, intègre toute l’Afrique de l’est, compte 21 membres et à une vocation économique.

Sa création est une réaction à celle de la SADC. La Communauté de développement d’Afrique australe fut au départ une initiative destinée à lutter contre l’apartheid en Afrique du Sud. Elle regroupait alors les pays dits de la "ligne de front". Avec la fin de l’apartheid, elle intégra l’Afrique du Sud.

C’est une organisation très politique avec une forte direction de l’Afrique du Sud, pays émergent membre des BRICS. Ses directions se situent dans différents pays à la différence se la COI et d’autres organisations régionales.

L’inde soutient l’adhésion de la France à l’IORA

Wilfrid Bertille décrit ensuite l’IORA, Indian ocean Rim, qui rassemble mes.pays riverains de l’océan indien.
C’est une idée de l’Afrique du Sud. La France y est admise grâce à m’aide de l’Inde. "Cécile permet de mesurer le chemin parcouru", indiqua Wilfrid Bertille.

En 1971, l’Inde avait été à l’origine du vote d’une résolution de l’ONU, Océan indien zone de paix, bannissant de la région les puissances nucléaires dont la France. Mais aujourd’hui, l’Inde a besoin d’alliés pour contrer la montée en puissance de la Chine.

Wilfrid Bertile évoqua ensuite l’IGAD, créée au départ pour lutter contre la sécheresse dans la Corne de l’Afrique.

Cette évocation est liée à l’évolution des règles de financement de l’union européenne. Cela a poussé EAC COI COMESA IGAD à se regrouper pour obtenir des financements de l’Europe. Ceci explique pourquoi lal COI funance des actions en Afrique.

(à suivre)

Manuel Marchal


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