Le gouvernement chinois a publié jeudi un "Document sur la politique africaine de la Chine", réaffirmant son soutien à la participation des pays africains aux affaires internationales. Il porte sur plusieurs thèmes : position et rôle de l’Afrique, relations entre la Chine et l’Afrique, politique africaine de la Chine, promotion de la coopération entre la Chine et l’Afrique dans divers domaines, Forum sur la Coopération Chine-Afrique et ses actions, relations entre la Chine et les organisations régionales africaines. Il s’agit du 1er document que le gouvernement chinois publie pour expliciter sa politique vis-à-vis de l’Afrique. À ce jour, 47 des 53 pays d’Afrique ont des relations diplomatiques avec la Chine.
Le document indique que la Chine intensifiera la solidarité et la coopération sino-africaine dans les affaires internationales, que les 2 parties échangeront des points de vue et coordonneront régulièrement leurs positions sur les grands dossiers internationaux et régionaux, en se prêtant mutuellement soutien sur les questions majeures qui concernent chacun des pays en matière de souveraineté d’État, d’intégrité territoriale, de dignité nationale et de droits de l’Homme.

Soutien aux pays africains

"La Chine appuie la participation, sur un pied d’égalité, des pays africains aux affaires internationales et travaille avec eux au renforcement du rôle de l’ONU, à la sauvegarde des objectifs et principes de la Charte des Nations-Unies, à l’instauration d’un nouvel ordre international politique et économique, juste, rationnel et marqué par l’égalité et le bénéfice mutuel, tout en œuvrant pour la promotion de la démocratie et du droit dans les relations internationales, et pour la défense des droits et intérêts légitimes des pays en développement", souligne ce texte.
Quant à la coopération politique sino-africaine, le document indique que la Chine et l’Afrique ont maintenu l’élan des échanges de visites et du dialogue entre dirigeants, intensifié la concertation, approfondi l’amitié et accru la compréhension et la confiance mutuelles.

La base du respect mutuel

L’Assemblée populaire nationale de Chine renforce ses contacts amicaux à différents niveaux et par divers canaux avec les parlements des pays africains ainsi que le Parlement panafricain, sur la base du respect mutuel, de l’approfondissement de la connaissance réciproque et du développement de la coopération.
Le document indique que le Parti communiste chinois procède à des échanges sous différentes formes avec les partis et groupements politiques amis en Afrique, selon les principes dit d’"indépendance assurée, égalité totale, respect réciproque et non-ingérence dans les affaires intérieures", afin d’approfondir la connaissance mutuelle et l’amitié, et d’engager une coopération fondée sur la confiance réciproque.

Des instruments pour dialoguer

Par ailleurs, le document indique que la Chine et l’Afrique ont créé et perfectionné des mécanismes tels que des commissions bilatérales entre la Chine et chacun des pays africains, des consultations politiques entre ministères des Affaires étrangères, des commissions conjointes (mixtes) sur la coopération économique et commerciale, des commissions mixtes technico-scientifiques, de façon à promouvoir l’institutionnalisation du dialogue et de la concertation, en adoptant des formules plus souples et plus réalistes.
Le document affirme que le gouvernement central chinois, très attaché aux échanges entre les collectivités locales de la Chine et l’Afrique, soutient activement la conclusion de jumelages provinciaux ou municipaux, en vue de favoriser leurs échanges ainsi que leur coopération dans les domaines du développement et de la gouvernance au niveau local.

Coopérations culturelle, scientifique et sanitaire

Le gouvernement chinois renforcera sa coopération avec l’Afrique aussi bien dans la formation du personnel qualifié et l’exploitation des acquis scientifiques, que dans les échanges culturels et la lutte contre les maladies, indique un document du gouvernement chinois sur sa politique africaine rendu public hier à Beijing.
La partie chinoise utilisera au mieux le "Fonds de mise en valeur des ressources humaines en Afrique" créé par le gouvernement chinois pour la formation du personnel qualifié africain et elle poursuivra les échanges d’étudiants entre la Chine et l’Afrique, selon le document.
La Chine accordera, de manière appropriée, plus de bourses gouvernementales aux étudiants africains et continuera d’envoyer des enseignants en Afrique et d’aider les pays africains à développer l’enseignement du chinois.

Sciences et culture

En ce qui concerne la coopération technico-scientifique, la Chine dynamisera la coopération sino-africaine en matière de recherche appliquée, d’exploitation des techniques et de transfert des acquis et intensifiera la coopération technico-scientifique dans les domaines d’intérêt commun (biotechnologie agricole, utilisation de l’énergie solaire, procédés de prospection géologique et d’extraction minière, recherche et développement sur de nouveaux médicaments), précise le document.
S’agissant des échanges culturels, selon le document, la Chine mettra en œuvre les accords de coopération culturelle conclus entre la Chine et les pays africains ainsi que les projets d’exécution de ces accords, maintiendra les échanges fréquents entre les services culturels compétents des 2 parties et multipliera les contacts entre les professionnels des milieux culturels, artistiques et sportifs. Elle orientera et développera activement, en fonction des exigences des 2 parties et des besoins du marché, les échanges culturels sous diverses formes entre les organisations et les groupements non gouvernementaux.

Échanges d’informations et de personnels

La Chine et l’Afrique travailleront à la promotion des échanges de personnels et d’informations médico-sanitaires. La Chine continuera d’envoyer des équipes médicales aux pays africains, de leur fournir médicaments et matériel médical et de les aider à mettre sur pied et améliorer les installations médicales de même qu’à former des personnels médicaux.
Les 2 parties renforceront leurs échanges et leur coopération dans la lutte contre les maladies épidémiques et autres telles que le SIDA et le paludisme, dans la recherche sur la médecine traditionnelle et son application, ainsi que dans le domaine des dispositifs d’urgence pour la santé publique.