Co-développement régional

La Chine, l’Inde... et l’Afrique

14 juin 2006

Le COMESA, la CCIR (Chambre de commerce et d’industrie) et D6, centre d’intelligence économique de La Réunion (SR21), organisent demain une rencontre, un séminaire sur les opportunités d’échanges entre La Réunion et le COMESA. La principale question étant de centrer les enjeux des Accords de partenariat économique pour une meilleure intégration de La Réunion dans son espace.

Common Market of East and South Africa (COMESA), en français : Marché commun de l’Afrique de l’Est et du Sud. Nous avons beau être dans l’océan Indien, il nous sera plus facile d’énumérer les noms de l’Union européenne, voire des 50 états unis d’Amérique, que de citer quelques-uns des pays africains qui se sont unis au sein du COMESA. Alors revoyons notre géographie : Angola, Burundi, Comores, Congo, Djibouti, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Libye, Madagascar, Malawi, Maurice, Ouganda, Rwanda, Seychelles, Soudan, Swaziland, Zambie, Zimbabwe. Et La Réunion ?

Et La Réunion ?

C’est la question au centre des discussions qui auront lieu demain à la CCIR sur le libre-échange dans l’océan Indien, la France et le COMESA, la stratégie du COMESA, les Accords de partenariat économique européen, le Forum des affaires...
Pour que notre île ne soit pas coupée de son aire et maintenue dans un état de relation monopolaire avec la France et l’Union européenne, le développement des relations avec le COMESA est tout naturel, mais il se joue dans un labyrinthe juridique.
Le COMESA comprend une union de libre-échange alliant 12 pays et prévoit une union douanière d’ici fin 2008. Notre île, membre de l’Union européenne, ne peut pas être pays membre du COMESA, mais le contexte actuel - négociations de l’Organisation mondiale du commerce et négociations en cours avec l’Union européenne pour la mise en place des Accords de partenariat économique à l’horizon 2008 - pourrait permettre la concrétisation d’un désir réciproque.

APE et COMESA

Huit pays du COMESA sont francophones, ce qui facilite les relations. L’image des pays africains est souvent fossilisée et le poids de notre île ne doit pas être minimisé. La Réunion peut apporter beaucoup grâce à son expertise et sa connaissance des démarches de qualité et des certifications européennes. C’est donc ensemble, dans une démarche de co-développement durable, que le séminaire veut apporter des réponses.
Dev Haman, responsable de l’audit interne, et Richard Randriamandrato, responsable de la planification stratégique, tous 2 membres du Secrétariat général du COMESA, tout comme Jean-Philippe Payet, directeur du centre d’intelligence économique de La Réunion et Pascal Plante de la CCIR, prononcent des vœux de fiançailles en annonçant la tenue de ces réunions.

Francky Lauret


Échanges dans l’océan Indien

Le point noir

Les hauts fonctionnaires du COMESA ont eu des problèmes pour parvenir jusqu’à La Réunion qui, vu les difficultés, depuis les côtes africaines, semble si éloignée qu’elle en devient "une autre planète".
Au départ de Johannesbourg, Dev Haman a failli ne pas embarquer pour une question de visa. Il a fallu que tous les autres membres de la délégation du COMESA soient solidaires et refusent de partir sans lui, pour pouvoir embarquer dans un avion plein seulement au tiers et dont la gestion doit coûter cher à l’opérateur réunionnais.
Si une certaine politique de contrôle de l’immigration vient rendre les choses encore plus difficiles, tant que La Réunion sera un fort inaccessible pour nos voisins étrangers, le co-développement durable avec l’Afrique ne pourra jamais prendre un véritable élan.

Francky Lauret


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