24e Session de la Commission de l’Océan Indien (COI) - Victoria 27-28 mars

La COI devant la nécessité de renforcer ses structures

1er avril 2008

La 24ème Session du Conseil des ministres de la COI qui s’est tenue les 27 et 28 mars derniers à Victoria a marqué un point d’étape significatif dans l’évolution de cette institution créée pour développer la coopération entre les îles de l’Océan Indien.

Les délégations des cinq pays membres - Comores, Madagascar, Maurice, La Réunion/France et les Seychelles - ont siégé à Victoria sous la présidence du ministre seychellois des Affaires étrangères, Patrick Pillay, autour d’un ordre du jour qui portait sur le suivi des grands programmes en cours - une vingtaine de projets dans les domaines économique, énergétique, environnemental, social, politique... - et d’où sont ressortis trois points forts : le renouvellement des instances dirigeantes, le renforcement structurel de la COI et un débat sur la poursuite des négociations pour les Accords de Partenariat Economique.

La délégation française était conduite à l’ouverture par Alain Joyadet, récemment nommé Secrétaire d’Etat à la coopération et à la francophonie en remplacement de Jean-Marie Bockel, et par Paul Vergès, Président de la Région Réunion, qui a conduit la délégation au départ d’Alain Joyadet pour raisons familiales.
Le renouvellement des instances de la COI s’est traduit par la passation de la Présidence de l’Organisation des Seychelles aux Comores.
Après un an de mandat, Patrick Pillay a remis le drapeau de la COI à Mohamed Ali Soilihi, ministre comorien des Finances et du Budget, qui remplaçait Ahmed Ben Saïd Jaffar, ministre des Relations extérieures et de la Coopération, retenu d’une part par la crise anjouanaise et par un déplacement prévu au Sommet de la Ligue arabe, en Syrie.
Le poste de Secrétaire général de la COI est revenu au Seychellois Callixte d’Offay, ancien ambassadeur des Seychelles en France et actuellement secrétaire général au Ministère des Affaires étrangères des Seychelles. Il assumera cette fonction au siège du Secrétariat de la COI à l’île Maurice pendant quatre ans à compter du 1er juillet prochain, en remplacement de la Malgache Monique Andrea Esoavelomandroso.

Orientations budgétaires en débat

Un second point fort de cette rencontre a été le débat instauré sur la question du renforcement structurel de la COI. L’Organisation touche en effet aux limites de ses capacités de gestion des projets. Faute d’un nombre suffisant de cadres missionnés pour les différents projets, la charge de travail ralentit leur avancée. Le débat a porté sur la nécessité d’augmenter les moyens humains et/ou financiers de la COI. L’Union européenne passe avec l’Organisation de l’Océan Indien des “accords de contribution” (contributions agreements) comportant des critères de gestion et de gouvernance qui mettent la COI devant la nécessité de renforcer son personnel si elle veut remplir ses obligations d’efficacité. Mais le débat n’a pas permis de trancher entre les différentes options présentées.
Les Mauriciens, dont la délégation à Victoria était conduite par James Burty David, ministre des Affaires étrangères par intérim, s’opposent à une augmentation du budget de la COI et proposent une contribution “en nature” par le détachement de fonctionnaires ou d’experts au siège de la COI. Cette proposition ne fait pas l’unanimité et le débat est resté en suspens.
L’audit d’un cabinet de consultants internationaux concluant à une augmentation du budget de la COI avait pourtant été accepté par les officiers de liaison (OPL), ces experts qui préparent les Conseils des ministres. Mais à l’inverse de ce qui se pratique habituellement dans ces rencontres internationales, leurs conclusions n’ont pas été reprises par les ministres, qui ont de nouveau débattu de la question - comme ils l’avaient déjà fait l’an dernier, à l’initiative des Mauriciens - sans parvenir à arrêter une position commune. En conséquence, le texte sur les orientations budgétaires a réclamé un surcroît de discussions dans la journée de vendredi.

Ligne maritime entre la Chine et l’Océan Indien

Le troisième point remarquable a porté sur les Accords de Partenariat Economique (APE), que le Président Vergès a mis en relation avec la tenue dans notre île, les 12 et 13 juin prochains, d’un Séminaire sur les relations extérieures de La Réunion avec les pays ACP de la zone et le co-développement. Dans le prolongement de la rencontre des Seychelles, en mars dernier, des projets ont été identifiés, dans un certain nombre de domaines - les énergies par exemple - dans lesquels La Réunion peut jouer un rôle auprès de plusieurs pays ACP de la zone.

La fin des travaux a comporté également l’annonce de l’ouverture d’une ligne maritime entre la Chine et l’Océan Indien, la signature d’une convention entre l’Agence française de Développement (AFD) et la COI pour une gestion intégrée des zones côtières et l’adoption d’une motion sur les Comores, se réjouissant du « rétablissement de l’ordre constitutionnel » dans l’archipel.

P. David

Mondialisation

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