Après le sommet des chefs d’État et de gouvernement

La COI : outil pour une coopération solidaire

1er août 2005

La Commission de l’océan Indien (COI) est un organisme de coopération multilatérale. Elle regroupe les cinq îles de la région Sud-Ouest de l’océan Indien, à savoir Les Comores, La Réunion, Madagascar, Maurice et Les Seychelles.

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Le préambule de l’accord entre les 5 îles stipule que la COI veille au "développement harmonieux de ses membres et le bien être de ses populations". Réunies, nos îles représentent 20 millions d’habitants. Si la COI travaille à l’intégration économique de la région, elle doit établir les fondements et le cadre d’une coopération rénovée, fructueuse et durable à l’intérieur de la région dans des domaines divers comme la diplomatique par exemple, et cela a été rappelé par le président Jacques Chirac, qui présidait le forum “Développer la coopération politique, diplomatique et de sécurité”. L’actualité témoigne de la lutte contre le terrorisme.
En ratifiant le statut de Rome créant la Cour pénale internationale (CPI), la COI entend ainsi apporter sa contribution au renforcement de l’universalité de la haute instance judiciaire. Par ailleurs, le Sommet des chefs d’État ou de gouvernement de la Commission de l’océan Indien félicite la tenue d’une réunion d’experts en juin dernier, "qui a permis de partager des analyses et qui a posé les bases d’une coopération opérationnelle en matière de lutte contre le terrorisme". Concrètement, on devrait créer une plate-forme permettant "de renforcer les échanges en matière de police judiciaire, de police administrative et de sécurité publique, de partager les expériences professionnelles et les savoir-faire, et de coordonner les actions des intervenants en matière de sécurité". Un nouveau souffle pour la COI, qui a montré qu’elle avait sa place sur le planisphère géostratégique, mais aussi son rôle, un rôle aujourd’hui affirmé dans l’océan Indien.

Pour une coopération scientifique

La science a déjà à maintes reprises prouvé son utilité. Le service qu’elle rend à l’Homme est indéniable. Pourquoi ne pas la mettre à profit dans notre zone géographique ? La COI a quant à elle décidé de favoriser la coopération dans le domaine scientifique et technique. Dans le domaine de la biodiversité par exemple, "le Sommet a apporté son soutien à la France, qui facilite actuellement un processus de consultation internationale pour la mise en œuvre d’un mécanisme scientifique intergouvernemental sur la biodiversité, tel que cela existe déjà pour le climat. Il a également marqué son accord pour promouvoir au sein de la Commission baleinière internationale l’adoption de mesures de protection particulières dans les sanctuaires des cétacés". La COI a par ailleurs réuni près de 10 millions d’euros au bénéfice de projets contre la lutte contre le SIDA. On se rappelle que pour le Festival Donia 2005, une large place a été donnée aux actions de lutte contre la pandémie. Catherine Gaud, vice-présidente du Conseil régional, connue également pour son implication dans la lutte contre le SIDA, a été décorée de la croix du mérite malgache, lors du Sommet. La cérémonie d’ouverture du Sommet était marquée par un plaidoyer sur le VIH/SIDA, qui "a largement convaincu sur les nombreux efforts qui restent à réaliser en faveur d’un renforcement significatif de la lutte contre le SIDA".
Pour répondre à l’urgence après une catastrophe, La Réunion servira de plate-forme régionale de secours d’urgence et d’aide humanitaire. Il n’est pas dit, mais cela reste plausible, que notre île pourrait être également sollicitée pour la mise en place d’un Système d’alerte aux tsunamis dans l’océan Indien (SATOI). Les pays de la COI sont particulièrement exposés aux catastrophes naturelles (cyclones, raz de marée, volcan, etc.). La Réunion s’est montrée plusieurs fois salvatrice par son plateau technique de réponse à l’urgence, notamment à Madagascar. Il s’agit aujourd’hui d’établir une coopération “opérationnelle” dans l’intervention humanitaire. Nos scientifiques de la COI gagneront à travailler ensemble. Nous notons également que le Sommet soutient la relance de la coopération universitaire et de recherche sous la forme d’un réseau des établissements universitaires et de recherche des pays de la COI, qui privilégiera la coopération en matière de recherche, le soutien à la formation, la collaboration et les échanges, ainsi que la mobilité des étudiants, des chercheurs et des enseignants. Cela permettra, entre autres exemples, l’accompagnement de la jeune université des Comores, qui mérite de se développer, pour sa jeunesse, et par extension pour les pays de la COI.

Affirmer notre identité commune

L’indocéanité ! un concept qui s’ouvre à son devenir par une politique culturelle commune au sein de la COI. "Le Sommet a pleinement souscrit à l’analyse du Comité consultatif Culture qui propose de définir une politique régionale de coopération autour de l’information et du maillage de réseaux culturels, de la formation des acteurs et des opérateurs et, enfin, de la circulation des artistes et des groupes ainsi que de la diffusion des œuvres". Cela soulève une fois de plus la question de la libre circulation des citoyens des pays de la COI. Le Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la COI en est pleinement conscient. "Les États-membres de la COI décident qu’il convient d’examiner rapidement les conditions, les voies et les moyens pour l’ouverture des frontières en vue de concrétiser cet espace COI", note le relevé de décisions du Sommet, annexe 2. Cet obstacle des frontières peut cependant trouver sa première solution dans les nouvelles technologies d’information et de communication, encore aujourd’hui tributaire de la connexion des pays de la COI au réseau sous-marin de câble optique. Nassimah Dindar, présidente du Conseil général, notait l’importance d’aider les jeunes Malgaches ou Comoriens à découvrir l’outil informatique ou parachever leur connaissance. Encore faut-il que des appareils non-obsolètes leur parviennent !
La COI s’engage par ailleurs à protéger ses biens et patrimoines culturels. Elle note aujourd’hui la nécessité de la protection et de la promotion de la diversité des expressions culturelles qui sera défendue à la 33ème Conférence générale de l’UNESCO, en octobre 2005.

Bbj


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