Extrait du discours du Président James Alix Michel

La Francophonie

21 décembre 2006

« J’aimerais évoquer ici un point, en particulier.
La nouvelle feuille de route de la coopération entre les Seychelles et La Réunion, ainsi que celle de la COI, doit me semble-t-il, intégrer pleinement l’un des éléments fondateurs de notre identité régionale commune : la Francophonie.
Lorsque j’ai pris la parole durant la cérémonie d’ouverture du Sommet de la
Francophonie, fin septembre à Bucarest, j’ai dit que pour nous la Francophonie redéfinit le concept même de proximité. S’agissant de l’Océan Indien, et au-delà de la proximité géographique, elle rapproche les hommes.
N’est-ce pas là ce qu’il y a de plus important ?
Même si nous vivons dans un monde où la communication à distance tend à devenir la règle, rien ne remplace l’interaction humaine, rien ne remplace le dialogue face à face et la compréhension à l’épreuve du terrain.
Nous avons cette chance, au travers de la Francophonie, de pouvoir communiquer aisément entre nous et de pouvoir mettre en place des stratégies communes pour affronter ensemble certains des défis auxquels nous ne pouvons réagir positivement qu’en additionnant nos ressources humaines et techniques.
La Francophonie dans l’océan Indien, c’est d’abord un ensemble de valeurs : les valeurs de la République certes, à commencer par la démocratie, la règle de droit, la bonne gouvernance, les droits de l’homme en général.
La Francophonie dans l’océan Indien, c’est aussi ce que j’appellerai les valeurs de l’insularité. Je veux parler de ces valeurs traditionnelles que nous avons en partage et qui contribuent fortement à la stabilité de nos sociétés et de nos îles, en faisant de notre région une zone de paix.
Cet héritage francophone nous singularise et il donne à la Commission de l’océan Indien dont les Seychelles assureront prochainement la présidence, des caractéristiques uniques au sein des organisations de coopération régionale.
Je crois que nous devons être plus ambitieux encore dans la façon dont nous déclinons la Francophonie entre nous, îles soeurs des Seychelles et de la Réunion. Qu’il s’agisse d’éducation, de formation, de santé, d’environnement, de commerce, de pêche, de tourisme de transport, ou d’investissements, encourageons ce réflexe qui nous fait d’abord nous tourner les uns vers les autres, et parler la même langue.
Je puis vous assurer que les Seychelles, aujourd’hui en pleine phase de renouveau économique, sont prêts à s’ouvrir davantage encore sur cet espace régional si riche en opportunités de développement. La maîtrise du français est l’une des conditions de notre réussite et je crois que notre pratique courante de l’anglais est aussi un vecteur de succès. Autant dire qu’il y a matière à des échanges équilibrés entre nous.


Investir aux Seychelles

La globalisation des échanges - cette « mondialisation » qui pour certains a tous les défauts et pour d’autres toutes les qualités - est une réalité incontournable que nous devons aborder avec un certain pragmatisme.
Aujourd’hui, quand vous êtes un petit État insulaire avec des ressources naturelles et humaines limitées, et que vous cherchez à vous engager dans une nouvelle phase de votre développement, ceci sans perdre les acquis des phases précédentes, il y a plusieurs attitudes possibles : celle que j’ai adoptée quand je suis devenu Président des Seychelles (...) consiste à dire, tout d’abord, qu’il n’ y a pas un modèle unique de développement, surtout quand vous êtes à la fois un petit pays insulaire et un pays à revenu intermédiaire. Elle consiste ensuite à rester le maître chez soi et à ne pas se laisser imposer des ajustements structurels et des réformes macro-économiques radicales qui, en fin de compte, vous mettraient à genoux et handicaperaient votre avenir.
Cette attitude consiste à redresser la barre soi-même, à son propre rythme, en faisant appel à toutes les énergies du pays, à toutes les forces productives nationales, en leur disant : devenons plus compétitifs et soyons ensemble la solution à nos difficultés les plus pressantes ; mettons en place un environnement incitatif des plus modernes avec toutes les facilités légales, bancaires, fiscales et de communication qui inspireront la confiance des investisseurs.
Finalement, une nouvelle génération d’investissements voit le jour aux Seychelles. (...)
Oui, c’est dans cette direction que nous allons.
Sur la base du « parler vrai » avec les pays qui sont et restent nos partenaires privilégiés, la France notamment, mais en développant aussi des synergies régionales et en établissant un nouveau type de dialogue avec les investisseurs potentiels en région.
Les Seychelles ont le vent en poupe, je puis vous le garantir ! Mais plutôt que d’opter pour une internationalisation sauvage des investissements, nous avons choisi de nous ouvrir d’abord sur les îles soeurs de l’océan Indien et c’est tout le sens de ma présence ici, en ce moment.


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