Inauguration du premier centre de formation du SMAD aux métiers urbains

Le co-développement entre Madagascar et La Réunion en action

25 octobre 2008, par Manuel Marchal

Mardi matin, la Direction des matériels techniques de l’armée malgache à Antananarivo accueillait la cérémonie d’inauguration du premier centre de formation aux métiers urbains du Service militaire d’action au développement. Co-financé par la Région dans le cadre d’un partenariat avec l’Etat malgache, ce centre est une illustration concrète du co-développement entre Madagascar et La Réunion.

Formateur et stagiaires lors d’un cours de formation à la mécanique automobile.
(Photo MM)

Partie prenante du Plan d’action pour Madagascar (MAP), document définissant la stratégie de nos voisins pour faire face aux défis du développement, le Service militaire d’action au développement (SMAD) a été créé en septembre 2006. Comme le RSMA à La Réunion, le SMAD accueille des jeunes qui veulent se former dans différents métiers tout en servant dans l’armée.
Etant donné qu’à Madagascar, 85% de la population vit dans des zones rurales, que 80% des travailleurs sont des agriculteurs, que 73,5% des ruraux vivent sous le seuil de pauvreté, et que le pays lutte pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, l’agriculture constitue le plus grand chantier du développement à Madagascar. Pour ces différentes raisons, le SMAD a d’abord une vocation « agro-pastorale », indique le gouvernement malgache. Les deux premiers centres se situent dans les régions de Soavina et de la Sakay. D’ici 2013, 22 centres de formation aux métiers ruraux sont prévus, deux sont déjà en service.

Valoriser 6.600 hectares par an

Au terme d’une formation de deux ans, les stagiaires des centres ruraux bénéficient gratuitement d’une parcelle de cinq hectares, avec une pré-installation financée par l’armée qui assure ensuite pendant cinq ans un suivi. L’objectif est de valoriser 6.600 hectares par an en s’appuyant sur les compétences de jeunes formés pendant deux ans par le SMAD.
Le SMAD comporte également des centres de formation aux métiers urbains. Huit sont prévus. Le centre pilote du SMAD urbain a été inauguré mardi, en présence de Cécile Dominique Manorohanta, ministre de la Défense nationale de la République de Madagascar, d’une délégation réunionnaise composée notamment de Nassimah Dindar, présidente du Conseil général, de Roland Robert, vice-président du Conseil général délégué à la coopération décentralisé, et de Wilfrid Bertile, vice-président délégué à la Coopération. L’Etat était quant à lui notamment représenté par Marie-Claire Géraldin, chargée d’affaires auprès de l’ambassadeur de France à Madagascar, l’ambassadeur Leycennes, et par Pierre-Henry Maccioni, préfet de La Réunion.

Un centre pilote inauguré

Situé au Camp Intendant Général Rasolomalala qui abrite la Direction des matériels technique de l’armée malgache à Soanierana, un quartier de la capitale Antananarivo, le SMAD urbain s’organise autour de neuf filières : électricité automobile, peinture automobile, mécanique automobile, électricité du bâtiment, menuiserie bois, soudure-métallurgie, froid et climatisation, bureautique. Il accueille des promotions de 60 jeunes. Au terme de deux ans de formation professionnelle et militaire, ponctué par un stage d’une année en entreprise, les jeunes acquièrent des compétences qu’ils peuvent mettre au service du développement du pays. La partie française a investi 165.100 euros, et souligne « des dons considérables de machines outils provenant de La Réunion ».
Sept autres centres SMAD urbains seront mis en service d’ici 2013, ils permettront au pays de disposer chaque année de 480 personnes formées dans différentes filières des secteurs des services et de l’industrie.
Longue vie au SMAD et gageons qu’il réussira dans sa mission : « faire acquérir une formation professionnelle aux jeunes malgaches pour faciliter leur insertion dans la vie civile ».

Manuel Marchal

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