Rencontre Seychelles / La Réunion

Le co-développement, une nécessite pour la région

21 décembre 2006

La chose devait se faire, la rencontre entre le Président de la République seychelloise, James Alix Michel, et le Président de la Région, Paul Vergès, a démontré combien ces deux pays avaient en commun, aussi bien dans le présent que dans les perspectives d’avenir.

Les hommes politiques réunionnais en sont bien conscients, et seraient sourds et aveugles, s’ils ne voyaient pas dans la venue du Président seychellois, du Ministre mozambicain de la Culture, du Président du Sénat malgache, le signe patent de la nécessité pour ceux qui habitent dans l’Océan Indien d’établir une entité aussi bien économique, commerciale que culturelle.

Paul Vergès a posé d’emblée la question : « comment unifier tous ces pays de l’Océan Indien ? ». Car, tous ont non seulement des intérêts communs, mais ont des ancêtres communs. Prenant exemple de La Réunion, le Président de la Région a souligné le fait que « nous sommes tous fils d’immigrés, c’est un cas unique au monde, et cela fait de nous des co-propriétaires de cette terre, pas plus pas moins... ». Et se tournant vers ses invités, il s’est écrié : « vous êtes tous des Réunionnais ! ».

Cette richesse extraordinaire repose justement sur la diversité des pays, et en même temps sur l’unité qui passe par la créolisation des sociétés qui y vivent. Et en plus, se pose la question de la mise en commun de cette richesse économique. À ce sujet, Paul Vergès a précisé que « l’on ne coopère pas, on co-développe ». Dans la différence entre ces deux termes se fixent bien les liens qui doivent s’établir à l’intérieur de l’Océan Indien entre tous les pays concernés. D’où la nécessité d’une structure permanente qui puisse prendre en charge ce vaste projet.

Le français, la langue du lien

Ce programme répond à une situation qui verra dans un avenir assez proche trois pays devenir les puissances économiques de demain : la Chine, les Etats-Unis et l’Inde. Ce bouleversement des puissances va situer La Réunion dans un environnement géographique des plus dynamiques. L’île va même devenir le centre de cette région qui verra se développer des échanges entre l’Asie et l’Afrique. Et « La Réunion a des atouts », dit Paul Vergès, « Nous sommes 22 millions d’habitants dans la région et une œuvre inédite dans l’histoire à bâtir ».

En présence du Président du Sénat malgache, de N’Diaye, Professeur de Philosophie sénégalais, de représentants de l’île Maurice et bien sûr du Président de la République seychelloise, Paul Vergès a évoqué la francophonie qui lie dans l’Océan Indien de nombreux pays. Il a insisté justement sur ce lien, « langue de culture et langue de proximité » pour qu’ici aussi, on envisage son extension.

Et pour finir, le Président de la Région a demandé à tous de « regarder loin et de penser plus loin encore... L’avenir doit appartenir à ceux qui peuvent faire face au présent et préparer l’avenir ».

Les Seychelles prêts à s’ouvrir davantage

Le Président James Alix Michel a répondu en écho que, pour son pays, la francophonie avait une grande importance. « Elle fait partie de l’identité régionale, elle rapproche les hommes, et elle est porteuse de valeurs - démocratie, droits de l’Homme... - qui sont essentielles aussi bien pour son pays que pour la région ». Et puis, il a tenu à préciser que « la valeur de l’insularité » était également une valeur à partager, car l’Océan Indien est une zone de paix exemplaire.

Et sa visite à La Réunion est comme un rendu, car il s’est souvenu de sa récente intronisation à la Présidence, où l’Etat français était représenté, à la demande du Président de la République Jacques Chirac, par des élus réunionnais. Il voit dans cet événement une nécessité de rapprochement naturel. Et il est venu à La Réunion pour mettre en place de futurs partenariats. « Les Seychelles sont prêtes à s’ouvrir davantage, et nous tendons la main à tous ceux qui partagent le même enthousiasme ».

A.I.C.


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