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Dans 3 jours, la Cour internationale de Justice rendra son avis
22 février 2019, par
À quelques jours du rendu de l’avis de la Cour internationale de Justice de La Haye sur les Chagos, le professeur Oraison tenait hier une conférence sur les conditions de la création de la base de Diego Garcia et ses conséquences. L’exposé et le débat ont rappelé les conditions difficiles du combat des Chagossiens face à la coalition des grandes puissances occidentales opposées à un Océan Indien zone de paix, et l’importance de la solidarité qui a permis de porter cette lutte à la tribune des Nations Unies.
La France, la Grande-Bretagne et les États-Unis obstacles à Océan Indien zone de paix : c’est un des enseignements de la conférence tenue hier par le professeur André Oraison à l’Université sous l’égide du Comité de solidarité Chagos La Réunion. Cette orientation a des conséquences dramatiques pour les Chagossiens, qui sont un peuple déporté avec interdiction de revenir dans leur pays.
La conférence a en effet souligné que le mot d’ordre d’Océan Indien zone de paix est une réponse des dirigeants des pays riverains au projet de construction de la base de Diego Garcia. Elle a rappelé que l’idée de cette base était déjà dans l’air en 1961 à la suite d’un traité secret entre le président américain Kennedy et le Premier ministre britannique Macmillan. Il prévoyait la construction d’une base militaire sur un territoire britannique dans l’océan Indien, avec deux conditions exigées par Kennedy. Tout d’abord, que ce territoire ne soit pas décolonisé. Ensuite, que la population y vivant soit expulsée. Car pour les dirigeants des États-Unis, pas de population signifiait pas de problème. En échange, les Britanniques obtenaient un rabais pour l’achat de missile Polaris, des vecteurs de bombes atomiques embarqués sur des sous-marins.
Dès 1961, un accord scélérat avait donc scellé le sort d’un peuple frère. D’autres ont mis en place la situation que nous connaissons. En 1965 était signé celui de Lancaster House entre la Grande-Bretagne et le gouvernement de la colonie de Maurice. Il fixait les conditions d’une accession rapide de l’indépendance, à condition que ce gouvernement accepte que l’archipel des Chagos soit séparé de Maurice, avec à la clé une compensation de 3 millions de livres. Ce deal a été facilité par la volonté du Premier ministre mauricien Ramgoolam de vouloir marquer l’histoire en étant le dirigeant qui allait être considéré comme le « père de l’indépendance ». Il fallait donc accélérer le calendrier, quitte à sacrifier les Chagossiens. Une décision que SSR ne dit n’avoir jamais regretté.
En conséquence, la Grande-Bretagne créa donc le 30 novembre 1965 une nouvelle colonie, le Territoire britannique de l’océan Indien (BIOT) comprenant notamment l’archipel des Chagos. A partir de 1967 fut alors organisée la déportation du peuple chagossien de toutes les îles habitables de son pays tandis que la Grande-Bretagne avait cédé l’année précédente ce territoire pour 50 ans aux États-Unis dans le cadre d’un bail stratégique.
La raison de la création de cette nouvelle colonie a inquiété les États riverains, car elle allait à l’encontre du processus de décolonisation largement enclenché, et donnait la possibilité aux États-Unis de construire une grande base militaire en plein cœur de l’océan Indien. La position stratégique de Diego Garcia permet en effet au Pentagone de contrôler tout le trafic maritime et aérien dans l’océan Indien, ce qui fait économiser la mobilisation de plusieurs porte-avions. C’est un moyen de pression considérable sur le Moyen-Orient. C’est d’ailleurs de Diego Garcia qu’ont décollé de nombreux bombardiers visant l’Irak et l’Afghanistan au cours des guerres successives impliquant les États-Unis dans cette région depuis 1991. C’est donc une des plus importantes bases militaires du monde.
Les premières protestations venaient de l’Inde et du Sri Lanka. Elles ont amené au vote d’une résolution appelant à un Océan Indien zone de paix en 1971, adoptée par 61 voix et 55 abstentions parmi lesquelles la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis et l’URSS. Ces quatre pays disposaient de flottes dans l’océan Indien, tandis que la résolution demandait non seulement le démantèlement des bases étrangères, mais aussi l’interdiction de toute manifestation de présence militaire des grandes puissances dans notre région.
La question de la zone de paix a été depuis régulièrement portée au vote à l’ONU. Le dernier date de 2017. La résolution a été adoptée par 132 voix et 46 abstentions. La France, la Grande-Bretagne et les États-Unis ont voté contre, ce qui n’était pas le cas de la Russie et de la Chine. Ainsi, ces trois grandes puissances occidentales apparaissent comme des obstacles à un Océan Indien zone de paix car elles veulent préserver leurs bases militaires dans notre région.
En 2016, le bail stratégique a été prolongé de 20 ans. Et contrairement aux espoirs qui s’étaient manifestés, le gouvernement britannique n’a pas exigé des États-Unis qu’il soit accordé le droit au retour des Chagossiens. Mais le combat de ce peuple a réussi à prendre une dimension planétaire grâce à la solidarité.
Face à la coalition des grandes puissances occidentales, les Chagossiens ont pu compter sur le soutien de Réunionnais. C’est au Port avec Paul Vergès qu’Olivier Bancoult, responsable du Groupe réfugiés Chagos, fit sa première conférence à l’extérieur de Maurice. Cette solidarité se manifesta par la création du Comite de solidarité Chagos La Réunion. Ce soutien donna une résonance à la lutte.
Les Chagossiens étaient également les invités d’honneur du premier Forum des îles organisé l’an dernier à Antananarivo. Ceci a donné la possibilité à Olivier Bancoult d’exposer pour la première fois à Madagascar. Cela a également permis aux Chagos d’être membres à part entière d’une organisation internationale, le Forum des îles de l’océan Indien.
Les Chagossiens obtinrent également le soutien du gouvernement mauricien, ce qui permit de porter leur cause à la tribune des Nations Unies. Suite au vote d’une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU, la Cour internationale de justice à La Haye fut alors saisie d’une demande d’un avis consultatif sur la question de la décolonisation inachevée de Maurice, du fait de la création du BIOT sur le territoire de la colonie de Maurice quelques années avant son indépendance. C’est lundi que la Cour internationale de justice rendra son avis. S’il n’est pas contraignant, il portera une grande force morale. Et pour le professeur Oraison, ce sera un atout important dans le combat que continueront de mener les Chagossiens afin de faire respecter un droit fondamental : vivre dans son pays.
M.M.
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