La Commission de l’océan Indien (1984-2004) : 20 ans au service de la coopération régionale - 4 -

Les actions de la COI pour l’environnement

15 janvier 2005

Suite de l’historique réalisé par le géographe Wilfrid Bertile sur la Commission de l’océan Indien (C.O.I.), que nous publions à l’occasion de la prochaine session du Conseil de la COI qui a lieu dimanche et lundi.
Après avoir fait, dans notre édition d’hier, un rapide bilan de ses actions dans le domaine économique, attardons-nous aujourd’hui sur ses opérations dans la zone en matière d’environnement et de gestion des ressources naturelles.

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C’est un domaine privilégié de l’action de la Commission de l’océan Indien (COI) en raison de l’étroitesse des territoires (hormis Madagascar), de la limitation des ressources naturelles et de la fragilité des écosystèmes insulaires.
Un des premiers projets à voir le jour porte sur l’inventaire et l’analyse des “plantes aromatiques et médicinales” des pays de la région, sans qu’il ne s’en soit suivi une organisation de la filière. En raison des dégâts qu’elles causent aux cultures fruitières et légumières, les mouches des fruits ont fait l’objet d’un programme de recherche et de lutte destiné à réduire leur population, en complément des actions menées dans chacun des pays. Dans le même esprit, un Programme régional de protection des végétaux se développe à partir de 2003, afin de créer un réseau de protection et d’harmoniser les législations phytosanitaires. À ces programmes financés par le Fonds européen de développement (FED) s’ajoute un autre, à compter de 2004, concernant l’épidémiologie animale, financé par la France et basé principalement à Madagascar.
Le Programme régional Environnement, important par son montant (11 millions d’euros en provenance, presque en totalité, du FED) et sa durée (de 1995 à 2003) n’a eu que des résultats mitigés, en particulier au niveau de l’élaboration d’une politique régionale de développement durable, même s’il convient de signaler les études réalisées, les opérations pilotes, les formations. Il s’est surtout traduit par la mise en place d’un réseau, au niveau de l’écotoxicologie marine, important pour ce qui est des normes sanitaires et de l’accès au marché et par la création d’un réseau de suivi des récifs, conforté à partir de 2001 par la constitution d’un réseau régional de suivi de l’état de santé des récifs coralliens dans les États-membres de la COI, financé par la Banque mondiale (Fonds pour l’environnement mondial), devenu une référence au niveau mondial.

Lutte contre les marées noires

Les contraintes climatologiques, et plus particulièrement les menaces cycloniques de la région ont mis la météorologie au centre des préoccupations de la COI. Avant même sa création, dès 1973, est constitué un réseau régional de surveillance des cyclones.
Pour sa part, la COI a mis en œuvre, de 1989 à 1996, un “Programme de coopération météorologique concernant les cyclones tropicaux” qui a permis de moderniser les équipements des pays membres, d’accentuer la collaboration entre les services nationaux et d’assurer la formation des personnels. L’évolution des technologies (satellite Météosat de seconde génération) a motivé un “Programme complémentaire” s’étendant de 2000 à 2005 en liaison avec un projet commun à l’ensemble de l’Afrique, financé par l’Union européenne (Projet PUMA).
Plus de 20 gros pétroliers traversent tous les jours les eaux du Sud-Ouest de l’océan Indien, en particulier celles du canal de Mozambique. Une marée noire aurait des effets désastreux sur les ressources marines et côtières, le tourisme et le cadre de vie des populations. C’est pourquoi la Banque mondiale a financé, de 1999 à 2004, un “Projet régional de lutte contre les déversement des hydrocarbures en mer”. Il comprend la ratification, par les pays membres, des conventions internationales, la fourniture d’équipements de base, la formation des personnels, l’établissement de plans de lutte tant au niveau local que national et régional et un centre régional de coordination installé à Madagascar.
Enfin, la nécessité de sensibiliser les jeunes à la protection de l’environnement a poussé la COI à mettre en place un “Programme d’appui régional à la promotion d’une éducation pour la gestion de l’environnement” (ARPEGE) qui court de 2003 à 2005. Dans chaque pays, des établissements-pilotes ont été identifiés, des animateurs régionaux, s’appuyant sur des matériels pédagogiques adaptés, forment des enseignants dans le domaine de l’éducation à l’environnement.

Wilfrid Bertile

(à suivre)



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