La Commission de l’océan Indien (1984-2004) : 20 ans au service de la coopération régionale - 5 -

Les actions de la COI pour le développement humain

17 janvier 2005

Le Conseil des ministres de la Commission de l’océan Indien (C.O.I.) se réunit en ce moment dans notre île. À cette occasion, nous publions l’historique réalisé par le géographe Wilfrid Bertile sur la C.O.I., dans lequel nous avons dressé, dans nos précédentes éditions, un rapide bilan de ses actions dans le domaine économique et environnemental. Aujourd’hui, faisons un point sur ses opérations en faveur du développement humain dans la zone indocéanique.

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Il est banal de souligner que l’homme n’est pas un “facteur de développement” comme les autres, mais qu’il est la finalité de toute politique publique. L’éducation, la santé, la culture, la recherche concourant au devenir de l’homme ont fait l’objet de programmes régionaux.
Le Projet pilote “Université de l’océan Indien” a permis, de 1999 à 2002, la mise en réseau de 36 établissements d’enseignement supérieur et de recherche de la région, l’organisation de formations en matière d’environnement, de gestion des entreprises et de nouvelles technologies et diverses actions de coopération. Le sommet de 1999 a souhaité sa pérennisation sous une forme associative, ce qui est le cas depuis janvier 2003.
Même si les échanges en matière de santé existent depuis longtemps entre les pays de la COI, il a fallu attendre 1998 pour qu’un projet véritablement régional soit monté par la France, entre 1998 et 2002, sous la forme d’un “Projet d’appui au développement de l’anesthésie réanimation et de la médecine d’urgence dans l’océan Indien” (PARMU).
À partir de 2004 et pendant trois ans, la France finance au travers de la COI un “Projet de renforcement des capacités des États membres de la COI dans le domaine de l’urgence et de la lutte contre le SIDA”. Pour ce qui concerne cette pandémie, même si le taux de prévalence du VIH-SIDA est relativement faible dans la région, la COI a mis en œuvre une stratégie de lutte au niveau régional. Un partenariat est initié avec l’ONU SIDA depuis 2003 et un programme régional est élaboré en 2004 avec un financement attendu de 7,38 millions d’euros sur 5 ans de la part de la Banque africaine de développement.

Promotion des festivals culturels

L’affirmation et la valorisation de l’identité indiaocéanique sont nécessaires pour faire naître un sentiment d’appartenance à un même espace régional. Le Plan d’action de 1989 avait lancé de nombreuses idées qui sont restées sans lendemain. La COI a soutenu, de 1999 à 2002, les festivals culturels régionaux de Donia (Nosy Bé) et Kréol (Seychelles). Dans le prolongement du sommet de 1999, un projet pilote de Festival culturel tournant de l’océan Indien est développé, avec deux éditions, à Madagascar en 2002 et à Maurice en 2003. Les événements de Madagascar en 2002 ont entraîné le report de l’édition malgache et le projet pilote s’est réduit à l’édition mauricienne en 2003, fondée principalement sur la musique. Le succès populaire et artistique fut au rendez-vous et il a été décidé de pérenniser cette manifestation dans chacun des pays en commençant par Madagascar.
Le Sommet de 1999 avait aussi décidé d’aider les États membres dans leur lutte contre les catastrophes naturelles, technologiques et les risques quotidiens. Financé par la France, un projet intitulé “Contribution à la coopération régionale en matière de protection civile dans les États de la COI” vise, à partir de 2002 et pour trois ans, à doter les pays membres d’outils de gestion de crise, de plans d’intervention harmonisés, de personnels formés et de matériels de base pour faire face aux interventions de premiers secours.
Enfin, les 9,5 millions d’enfants des pays de la COI vivent dans des conditions très différentes et il n’y a aucun suivi systématique de leurs droits. C’est pourquoi, la COI, en partenariat avec l’UNICEF (Fonds des Nations-unies pour l’enfance), a décidé en 2004 de créer un “Observatoire des droits de l’enfant de l’océan Indien” destiné à élaborer des outils statistiques et analytiques préalables nécessaires à des actions éventuelles.

Wilfrid Bertile

(à suivre)


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