« Artisans de la paix et passeurs » à l’Université de La Réunion

Les Chagos mises à l’ordre du jour du colloque sur la paix

21 octobre 2017, par Manuel Marchal

L’Université accueille jusqu’à aujourd’hui un colloque sur la paix Hier, sa première journée avait pour thème l’océan Indien, avec les interventions d’Hamada Madi Bolero, secrétaire général et de deux de ses prédécesseurs, Jean-Claude de l’Estrac et Wilfrid Bertile. Le communiqué du PCR déplorant que la question des Chagos soit absente du programme a entraîné la réaction de Jean-Claude de l’Estrac, qui a évoqué la déportation des Chagossiens à cause de la construction de la base militaire de Diego Garcia.

Au milieu de l’océan Indien, la base militaire de Diego Garcia est le point de départ de bombardiers qui sèment la mort à plusieurs milliers de kilomètres.

Depuis hier et jusqu’à aujourd’hui, Sophie Goeffroy et Wanda Yeng-Seng-Brossard laboratoire LCF de l’Université de La Réunion organisent un colloque intitulé « Artisans de la paix et passeurs ». Ce vendredi, la première journée avait pour thème l’océan Indien. La séance était présidée par Hamada Madi Bolero, secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI). Deux de ses prédécesseurs sont intervenus : Jean-Claude de l’Estrac et Wilfrid Bertile.

Après l’intervention d’Hamada Madi Bolero, Jean-Claude de l’Estrac a fait un exposé sur le thème de l’Indianocéanie. Il estime que les îles du Sud-Ouest de l’océan Indien portent une revendication identitaire, « nous ne sommes pas qu’une géographie ». « Nos passeurs sont des poètes », précisa-t-il, « nous sommes nés de la culture ». C’est Camille de Rauville, un poète mauricien, qui fut le créateur du néologisme Indianocéanie lors d’une conférence à Antananarivo en 1960. « Le sang malgache irrigue l’ensemble, il est cimenté par le métissage et par les religions » dans un espace « où la diversité ne nuit pas aux convergences ».

Communiqué du PCR

« Ce qui va donner l’impulsion, c’est la paix », a rappelé Jean-Claude de l’Estrac. « La COI est l’héritière de la conférence pour la démilitarisation de l’océan Indien qui s’était tenue à Antananarivo en 1973 », avec autour de la table les partis progressistes de la région. C’était l’époque de la Guerre froide et c’est cette Guerre froide qui va donner naissance à la base de Diego Garcia, qui entraîna la déportation de la totalité du peuple chagossien, « ce qui peut être assimilé à un crime contre l’humanité ». « J’ai lu dans la presse un communiqué du Parti communiste réunionnais déplorant que la question des Chagos ne soit pas à l’ordre du jour de notre colloque, désormais elle l’est », a déclaré Jean-Claude de l’Estrac. Il poursuivit, estimant que la base de Diego Garcia est faite pour durer. Il pense donc que le retour des Chagossiens est possible, sauf sur l’île de Diego Garcia tant que les installations militaires seront utilisées.

Il termina son intervention en évoquant l’action de la COI en faveur de la résolution de la crise malgache en 2009. Il note qu’aujourd’hui, la région océan Indien offre au monde l’image d’une région politiquement stable. Malgré la diversité des statuts et des niveaux économiques, cela fonctionne.

Wilfrid Bertile est ensuite intervenu pour décrire le rôle de la COI pour amener à discuter les protagonistes de la crise suivant l’élection présidentielle de Madagascar en 2002. Le colloque s’est poursuivi avec des communications de Wanda Yeng-Seng-Brossard sur le thème de la piraterie, et de Baptiste Javary sur la diplomatie parlementaire qui ont conclu la matinée.

M.M.

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