
Assemblée générale de la section PCR de Sainte Suzanne
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La commission de l’océan Indien (1984-2004) : 20 ans au service de la coopération régionale - 7 -
19 janvier 2005
Nous publions aujourd’hui la fin de l’historique sur la Commission de l’océan Indien (C.O.I) préparé par Wilfrid Bertile, professeur des universités à La Réunion et également ancien secrétaire général de la C.O.I. de 2001 à 2004. Après avoir fait état des bilans et relations de la C.O.I. avec les autres partenaires de la zone, le géographe nous décrit la réflexion stratégique de la Commission pour une meilleure réponse aux besoins de développement de l’espace régional.
(Page 4)
En dépit d’une idée très largement répandue, la Commission de l’océan Indien (C.O.I) est une organisation régionale dynamique. Pourtant, il existe une insatisfaction latente à son égard et, périodiquement, certains milieux s’interrogent sur son devenir, surtout depuis l’apparition d’organisations régionales d’envergure comme le COMESA (Marché commun de l’Afrique de l’Est et australe) ou la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe), auxquelles appartiennent l’ensemble ou certains des pays de la COI.
En réalité, nul ne met sérieusement en cause la nécessité de la Commission de l’océan Indien puisque, à minima, elle permet de drainer en faveur de la région des crédits européens, français ou en provenance d’autres bailleurs de fonds. De fait, certains se contenteraient d’une COI qui ne soit qu’une agence destinée à mettre en œuvre des programmes de coopération financés par les bailleurs, avec, si possible, la localisation dans leurs pays des structures et des réalisations. Les interrogations sur les résultats de la COI sont, le plus souvent, fondées sur l’ignorance, qui est une chose très répandue quand il s’agit d’organisations d’intégration régionale comme le COMESA, la SADC, la COI et même l’Union européenne. Ce sont des sujets ardus, qui n’intéressent pas les médias spontanément. Il n’en reste pas moins vrai que la COI a du mal à avancer, doit poursuivre sa réflexion stratégique, augmenter ses moyens et se démocratiser dans son fonctionnement.
La COI a du mal à avancer puisque les attentes de ses membres à son égard sont disparates. Maurice la tolère, puisqu’elle en accueille le siège et bénéficie des retombées qui y sont liées tant au plan diplomatique, que financier. Mais les milieux pro indiens et anglophiles supportent mal une influence française prépondérante. La France est très attachée à l’existence de la COI : Paris y trouve une enceinte commode pour maintenir son influence politique dans la région à moindre coût, alors que les élus réunionnais y voient un moyen de sortir leur île de l’isolement et de s’ouvrir à la région. Madagascar, les Seychelles et les Comores tiennent à la COI, la Grande Île voulant jouer dans la région un rôle à la mesure de son importance démographique, les Comores et les Seychelles y trouvant une organisation internationale de proximité à leur portée.
La COI doit poursuivre sa réflexion stratégique. Elle met en œuvre des programmes de coopération dans lesquels chacun cherche à trouver son compte.
Ce faisant, ainsi que l’a souligné le “Livre Blanc” de 1998, "par une dérive technocratique", "le projet risque de disparaître derrière les projets". Et c’est vrai qu’il manque à la COI un projet politique que les disparités et les attentes différenciées des pays membres rendent difficile à formuler. La COI doit devenir une véritable organisation d’intégration régionale, ce que refusent, implicitement, certains de ses membres. Pourtant, tous les pays ACP de la COI sont membres du COMESA et de l’Union africaine. Or, ces deux organisations sont engagées sur la voie de l’intégration régionale : le COMESA a créé une Zone de libre échange en 2000, veut instituer une Union douanière en décembre 2004 et une Union économique et monétaire vers 2025.
Pour sa part, l’Union africaine veut créer un espace africain intégré selon le modèle européen. Dès lors, pour la COI, la voie est toute tracée : elle peut jouer un rôle de laboratoire de cette intégration économique (Zone de libre échange, Union douanière, Union économique et monétaire), en être le fer de lance, étant entendu qu’il est plus facile de faire à 4 ce que le COMESA veut faire à 19 et l’Union africaine à 53.
Une fois le cap ainsi fixé, la COI doit obtenir de statut d’organisation internationale inter étatique et il est nécessaire de modifier en conséquence ses textes fondateurs.
L’objectif de l’organisation est à fixer clairement : la COI doit, par la coopération et l’intégration régionales, promouvoir le co-développement durable de ses pays membres. Co-développement parce que les avancées doivent être mutuellement profitables ; durable parce que les ressources naturelles insulaires sont limitées et qu’il faut penser aux générations futures. La COI peut, en outre, accompagner les pays membres qui en auraient besoin dans le processus de mondialisation.
Pour que ce développement soit solidaire, il convient d’agir contre les disparités des pays membres et de lutter contre la pauvreté. L’Union européenne, où pourtant les disparités régionales sont moins criantes qu’entre les pays membres de la COI, met en œuvre une politique régionale dotée de gros moyens financiers, notamment le FEDER (Fonds européen de développement régional) et le Fonds de Cohésion. Dans ces conditions, l’élargissement de la COI à Zanzibar, aux Maldives ou à Ceylan que certains réclament parfois mais qui ne sont pas demandeurs (à l’exception de Zanzibar au début des années 1990) n’est pas souhaitable, puisqu’il accentuerait les déséquilibres et les disparités (Ceylan est plus peuplée que l’ensemble des pays de la COI). Or la COI a besoin de plus de cohésion.
Les financements de la COI sont à revoir. Pour la mise en œuvre de ses programmes, la Commission de l’océan Indien peut compter sur l’Union européenne qui, dès l’origine, a fourni des financements. Il importe de diminuer cette dépendance, afin de ne pas être à la merci d’une interruption de ces financements et de répondre mieux aux besoins du développement de l’espace régional, la Commission européenne pesant sur la définition des priorités et le choix des programmes.
Pour son fonctionnement, la COI dispose d’un budget financé par les États-membres. Son niveau actuel, relativement adapté à la gestion traditionnelle de programmes de coopération fonctionnelle, ne correspond déjà plus aux nouvelles missions exercées par l’organisation comme le dialogue politique et diplomatique et la défense, dans les enceintes internationales, de la spécificité insulaire des pays membres et, plus généralement, des petites économies vulnérables.
Le budget de fonctionnement de la COI pour 2002 ne représente que 5,5 % de celui du COMESA, 6,5 % de celui de l’EAC (trois États-membres) ou 11 % de celui de IGAD, ses organisations régionales partenaires dans la mise en œuvre du PIR 9 (plan de financement européen). La seule cotisation d’un pays de la COI à la SADC dépasse la totalité du budget de l’organisation. Il convient donc d’augmenter les moyens financiers de la COI, par une augmentation de la contribution des États, par une taxe régionale à identifier, par toute contribution de bailleurs éventuels. Plus concrètement, la COI doit avoir les moyens de mener une politique de communication, aujourd’hui presque inexistante, de renforcer ses ressources humaines, de disposer d’un fonds lui permettant d’identifier des projets et de lutter contre les disparités de développement existant entre les pays membres ou entre les régions de ces pays.
Enfin, le fonctionnement de la COI, centralisé et administratif, doit être démocratisé. L’implication des acteurs non étatiques (ONG, secteur privé, collectivités locales...) est une préconisation forte de l’Accord de Cotonou, signé par tous les pays membres. C’est une bonne façon de faire s’approprier les actions de coopération régionale par les populations locales.
Wilfrid Bertile
(fin)
Conclusion : un bilan contrasté
La Commission de l’océan Indien, après 20 ans d’existence, présente un bilan contrasté. On lui reproche parfois son manque de résultats concrets. Il est vrai qu’elle agit en complément des politiques nationales et que ses actions comportent beaucoup d’études, de séminaires, d’évaluations, de rapports, ce qui lui est souvent imposé par son principal bailleur de fonds, la Commission européenne.
Il est vrai aussi qu’il n’est pas toujours aisé de définir un projet régional dans un contexte insulaire et, en fait de “régionalité”, on constate qu’il s’agit le plus souvent d’une addition de projets nationaux. Il n’en reste pas moins qu’en 20 ans, la COI a investi plus de 120 millions d’euros dans les programmes.
Par comparaison à d’autres organisations régionales, la COI n’a pas à rougir de son bilan. Concrètement, son action se voit dans le Centre international des communications et le Centre artisanal des Comores, dans l’existence, dans tous les pays membres, de stations météorologiques équipées et de personnels formés, de personnels et de matériels de lutte contre les marées noires, des mêmes moyens en matière de protection civile, d’une industrie de la pêche thonière performante.
Bien que restant modeste, la part du commerce intra-régional a doublé depuis la création de la COI, passant de 1,8% à 3,9%. Et comment quantifier l’acquis de centaines de cadres formés par l’Université de l’océan Indien, des entreprises aidées par le PRIDE (Programme régional intégré de développement des échanges), des conséquences économiques du désarmement tarifaire entre Madagascar et Maurice, de la prise en compte des spécificités insulaires dans les enceintes internationales, du suivi des récifs coralliens ?
Cela dit, ceux qui croient en la coopération et en l’intégration régionales appellent de leurs vœux un projet politique mobilisateur pour la COI, qui transcende les égoïsmes nationaux et les préjugés d’un autre âge. Construire un espace régional du Sud-Ouest de l’océan Indien revient à renforcer ce qui unit les hommes de l’Indocéanie et à atténuer ce qui peut les diviser. De même qu’ils ont eu une communauté de passé, les pays de la COI peuvent avoir un avenir commun. Mais pour forger une communauté de destin, il faut une volonté politique sans faille que les gouvernements doivent puiser dans l’adhésion des peuples.
W. B.
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