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Mouvement social dans les DOM : un modèle dans l’impasse
13 février 2009, par
Parmi les événements de l’actualité, la situation à Madagascar concerne les Réunionnais au plus haut point. Les grèves générales aux Antilles montrent les limites du modèle issu de la départementalisation, et le début d’une nouvelle ère. Or, comment La Réunion pourra se développer si elle ne s’inscrit pas dans son environnement géographique et culturel ? Le levier du co-développement est un moyen essentiel pour relever tous nos défis, et ce levier passe par Madagascar.
Ces derniers jours, force est de constater une convergence de vues qui dépasse les étiquettes politiques dans les commentaires sur la crise sociale que connaît l’Outre-mer. 11 parlementaires ultramarins du PS et de l’UMP constatent que « le projet de loi pour le développement économique de l’Outre-mer apparaît caduc au regard des enjeux de la situation ». Le président de la CCI met en avant la fragilité de notre société et appelle à un autre modèle économique. Dans une question adressée au gouvernement, Huguette Bello a constaté toutes les limites de l’action gouvernementale. Un député UMP, René-Paul Victoria, demande un Grenelle social et économique de l’Outre-mer « afin de trouver des solutions pérennes pour tous ces territoires éloignés de la métropole ». Et mardi dernier, c’est du Premier ministre qu’est venu la confirmation de l’impasse : l’État ne financera pas une augmentation de salaires destinée à faire face à un coût de la vie plus élevé Outre-mer qu’en France. Autrement dit, pas question de compter sur Paris pour puiser dans les deniers publics pour que tous les travailleurs et les allocataires des minima sociaux puissent avoir droit à un revenu indexé comme les titulaires de la fonction publique d’État. Les grèves générales aux Antilles et la mobilisation contre la vie chère à La Réunion traduisent la fin d’une ère, et le début d’une nouvelle étape que nous devons mener à bien : le développement.
Paris n’a plus de levier
Jusqu’au début du siècle, pour désamorcer la pression sociale Outre-mer, les gouvernements avaient la possibilité de jouer sur la différence entre les revenus relevant de la compétence de l’État effectivement perçus, et ceux auxquels la population avait droit, puisque la loi du 19 mars 1946 garantissant l’égalité sociale n’était pas appliquée totalement. À partir du moment où les citoyens de l’Outre-mer ont obtenu l’égalité sociale, Paris a perdu ce levier, et c’est tout le système économique mis en place à partir de 1946 qui apparaît dans toutes ses contradictions.
Cette intégration a abouti à la disparition de nombreuses entreprises locales, et à la croissance phénoménale des importations. Conséquence de cette intégration et de l’importation à La Réunion de la société de consommation occidentale : 61% de nos importations proviennent d’Europe, le continent où le coût de production est le plus élevé. À cela s’ajoute le coût du transport par bateau ou par avion sur 10.000 kilomètres, et les rémunérations des intermédiaires. Tout est donc réuni pour un coût de la vie très élevé, avec un pouvoir d’achat qui ne cesse de se réduire.
Pour ouvrir de nouvelles perspectives, La Réunion s’est investie depuis plusieurs années dans la Commission de l’océan Indien. Les collectivités locales sont parties prenantes dans des projets de co-développement qui impliquent notamment Madagascar. On peut notamment citer le PARSEM, projet d’appui au système éducatif malgache piloté par la Région dans lequel figurent les volontaires du progrès.
La solution dans le co-développement
Ces actions anticipent une mise en relation plus étroite de nos pays. En effet, l’accord de partenariat économique en cours de négociation doit ouvrir totalement le marché réunionnais aux importations de nos voisins, y compris Madagascar. Comment faire de cet APE un outil de développement partagé plutôt que l’instrument de nos divisions ? La tenue à la Région l’an dernier d’un séminaire sur le co-développement régional a montré que la recherche de complémentarité peut être une voie plus enrichissante que la mise en concurrence sauvage provoquée par le libre-échange. Ce séminaire a débouché sur des pistes d’actions dans les domaines de l’énergie et de l’autosuffisance alimentaire notamment. Et les participants ont unanimement reconnu le rôle essentiel que jouera Madagascar dans la concrétisation de cette stratégie de co-développement. Puisque de toute manière, le marché réunionnais sera ouvert aux produits malgache, pourquoi ne pas acheter à nos amis les produits alimentaires que nous faisons venir de plusieurs milliers de kilomètres ? Le développement de telles filières augmentera le revenu des travailleurs de l’île sœur, tout en raccourcissant le circuit d’approvisionnement des Réunionnais, ce qui ouvre la possibilité d’une baisse des prix, et donc d’un gain de pouvoir d’achat.
Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres de ce que peut être un partenariat gagnant-gagnant entre des îles qui ont des liens historiques et culturels profonds. Pour ces raisons, ce qui se passe actuellement à Madagascar concerne les Réunionnais au plus haut point. C’est un avenir commun qui est en train de se jouer, au moment où le modèle issu de la départementalisation arrive à ses limites, et oblige les Réunionnais à rechercher dans leur environnement les solutions à leurs défis.
Manuel Marchal
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