Accord-cadre sur l’agriculture

Madagascar-La Réunion : gagner ensemble la bataille de l’autosuffisance alimentaire

24 octobre 2008, par Manuel Marchal

L’autosuffisance alimentaire était avec l’autonomie énergétique un des deux thèmes principaux à l’ordre du jour du dernier séminaire sur le co-développement durable des îles de l’océan Indien organisé en juin 2008 à la Région. Quatre mois plus tard, Nassimah Dindar, présidente du Conseil général, et Marius Rajolojanamary, ministre malgache de l’Agriculture par intérim, ont signé lundi un accord-cadre sur la coopération agricole entre Madagascar et La Réunion. Ce secteur économique a une place essentielle dans nos deux pays. Dans le contexte de la crise alimentaire, qu’amplifient les conséquences de la crise financière, la bataille pour l’autosuffisance alimentaire est au cœur du co-développement durable des îles de l’océan Indien.

Comme de nombreux pays, Madagascar est touché par la crise alimentaire. Un kilo de riz représente pour beaucoup de nombreuses heures de travail.

« L’agriculture a une place essentielle dans nos deux pays », tels sont les propos tenus lundi par Marius Rajolojanamary, ministre malgache de l’Agriculture par intérim. Ils soulignent toute l’importance du co-développement dans ce secteur stratégique. Madagascar et La Réunion sont en effet confrontés au défi de l’autosuffisance alimentaire. Les différentes crises que traverse la mondialisation libérale rendent d’autant plus urgente une réponse durable à ce défi.
En effet, le monde est confronté à une crise alimentaire qui ne cesse de s’aggraver. Là-dessus s’ajoute une pénurie de matière première qui renchérit le coût des importations, et l’impact de la crise financière partie des pays riches, mais dont les répercussions les plus dramatiques se font ressentir dans les pays du Sud, c’est-à-dire chez tous nos voisins.
Dans ce contexte, il est essentiel d’unir nos forces et de mutualiser nos compétences. Dans cette perspective, Madagascar et La Réunion peuvent s’appuyer sur une Histoire et une culture communes, remontant à l’époque du peuplement de notre pays.

Prolongement d’une Histoire partagée

Cet héritage est « le socle pour une compréhension des liens familiaux et sociologiques » qui unissent les deux îles sœurs, indique Nassimah Dindar.
Elle rappelle que la coopération « est très ancienne ». La présidente du Département évoque les échanges culturels et sportifs, marqués par la création des Jeux des îles de l’Océan Indien en 1979.

Pour la partie réunionnaise, cet accord signifie le partage d’expertise en agronomie. Dans ce dernier domaine, notre île est en effet une des régions pilote de l’Union européenne. Cela pourra se traduire par la participation de Réunionnais au développement agricole de Madagascar. Des Réunionnais qui, du fait de la pénurie d’emplois dans notre île, n’arrivent pas à valoriser leurs compétences sur leur terre natale.
Nassimah Dindar constate également la part très importante des importations dans l’alimentation à La Réunion. Elle souligne que sans concurrencer les producteurs réunionnais, les agriculteurs malgaches ont la possibilité d’accéder au marché réunionnais, notamment aux cantines publiques. Car, rappelle la présidente du Conseil général, des produits viennent d’Australie ou d’autres pays lointains. Alors que Madagascar occupe pour le moment « une part marginale ».

Un « grenier » de l’océan Indien

« Madagascar doit et peut devenir un des principaux greniers de l’océan Indien », souligne Nassimah Dindar, qui appelle à « soutenir la carte du co-développement pour valoriser nos atouts respectifs ».
Pour sa part, Marius Rajolojanamary rappelle les visites successives de plusieurs délégations réunionnaises.
Quant à Wilfrid Bertile, vice-président de la Région délégué à la Coopération, il revient sur les différentes actions impulsées par sa collectivité dans le domaine du co-développement dans l’agriculture. Il s’agit notamment de la sécurisation foncière, un colloque s’était tenu à la Région en 2006, la production de maïs et la participation de jeunes Réunionnais du lycée agricole à la production de riz dans la Grande Île.
Toutes ces actions ont trouvé lundi une nouvelle traduction avec la signature de cet accord.
Le ministre malgache appelle à la « promotion des échanges d’informations et d’expertises ». Remerciant tous les membres de la délégation de La Réunion, Marius Rajolojanamary conclut son intervention en ces termes : « Vive la coopération régionale agricole entre Madagascar et La Réunion ».

Manuel Marchal

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Messages

  • Bonjour,
    je viens de lire votre site , natif de Madagascar , et bientôt à la retraite , sans connaitre
    l’agriculture , j’ai une grande envie avec le ministère de l’agriculture de ce pays , de relever ce défi , que Madagascar devienne le grenier de l’océan indien.

    Que faut -il faire ,pour y parvenir me faire une proposition , que je ferais analyser , avec la colaboration de la chambre d’agriculture du tarn .

    Cordialement.

    Jean


Témoignages - 80e année


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