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L’insurrection malgache de 1947 – 1948 : la lourde responsabilité du gouvernement français -2-
5 avril 2017, par
Dans la seconde partie de son article intitulé « L’insurrection malgache de 1947 – 1948 : la lourde responsabilité du gouvernement français », Eugène Rousse revient sur la création du Mouvement démocratique de rénovation malgache (MDRM) au lendemain de l’élection des députés de la Restauration de l’indépendance malgache. Comme leurs collègues des Antilles, de la Guyane et de La Réunion, ils ont déposé une proposition de loi très simple visant à libérer leur pays du régime colonial. Elle comportait deux articles : l’abrogation de la loi annexant Madagascar à la France, et l’instauration de l’État libre de Madagascar au sein de l’Union française. Les socialistes Marius Moutet, ministre des Colonies, et Vincent Auriol, président de l’Assemblée nationale, ont refusé d’imprimer et de diffuser ce texte.
Nous en arrivons à l’année 1945, date ô combien importante dans l’histoire de Madagascar. En effet, le 21 octobre 1945, a lieu dans la Grande Île — comme dans tous les pays de l’Empire colonial français — l’élection à la première Assemblée nationale constituante. En dépit de scandaleux truquages, qui sont à l’époque caractéristiques de toutes les élections dans les colonies françaises, Joseph Raseta et Joseph Ravohangy (tous deux médecins), qui se présentent sous l’étiquette ‘’Restauration de l’indépendance malgache’’, enlèvent les deux sièges à pourvoir dans le collège des « non citoyens ».
Dès leur arrivée au Palais Bourbon, ils demandent à s’entretenir avec le ministre des Colonies, Marius Moutet, qui refuse de les recevoir. Le 8 décembre 1945, ils déposent sur le bureau de l’Assemblée la proposition de loi suivante :
« Article 1 : la loi du 6 août 1896 est et demeure abrogée.
Article 2 : Madagascar est un État libre au sein de l’Union française ».
Cette fois, ils se heurtent au refus d’imprimer et de diffuser leur texte. Le président de l’Assemblée, Vincent Auriol, leur déclare que leur proposition de loi « est un appel à la révolte ».
Les deux propositions de résolution que les députés malgaches déposent un peu plus tard ne sont pas mieux accueillies que leur proposition de loi.
Les deux parlementaires se tournent alors vers leurs électeurs. Afin de populariser davantage leur revendication, ils fondent le 11 février 1946, le Mouvement Démocratique de Rénovation Malgache (MDRM). En vue de réduire l’audience de cette formation politique, l’administration coloniale presse les colons ainsi que quelques malgaches de créer le Parti des Déshérités Malgaches (PADESM).
L’élection à la seconde Assemblée constituante du 2 juin 1946 permet à chacune de ces formations de mesurer son audience : le MDRM recueille 78 % des voix (contre 54 % le 21 octobre 1945) et enlève les deux sièges de députés.
Irrité par un tel succès, Marius Moutet adresse le 9 octobre 1946 à Marcel de Coppet, conseiller d’État, Haut-Commissaire de la République à Tananarive, le télégramme suivant : « Il faut abattre le MDRM par tous les moyens ». À la veille de l’élection législative du 10 novembre 1946, Marius Moutet s’adresse encore à De Coppet pour souligner l’importance de cette élection car, affirme-t-il, « c’est l’avenir de la souveraineté française qui est en jeu ».
Malgré tous les moyens mis en œuvre par le Haut-Commissaire pour favoriser les candidats du PADESM, on assiste le 10 novembre au triomphe des trois candidats du MDRM, qui recueillent 71 % des voix.
En prévision du scrutin du 12 janvier 1947, la soif de revanche conduit Marius Moutet à adresser à Paul Ramadier, président du Conseil des ministres, un rapport dans lequel il insiste sur « l’urgence de l’envoi à Madagascar d’unités métropolitaines dotées d’un armement moderne… ainsi qu’une unité navale importante dans les eaux de Madagascar ».
Là encore, nouvelle déception pour Marius Moutet : malgré le charcutage auquel donne lieu le découpage de Madagascar en 5 provinces — un charcutage condamné par la Commission des territoires d’Outre-Mer de l’Assemblée nationale —, malgré les arrestations préventives des militants du MDRM et malgré la mobilisation des fonctionnaires d’autorité comme agents de propagande des candidats du PADESM, le MDRM obtient à l’élection aux assemblées provinciales 64 sièges sur 92. Ce qui ouvre automatiquement les portes du Conseil de la République (l’actuel Sénat) aux trois candidats du MDRM à l’élection du 30 mars 1947.
Les verdicts successifs des urnes sont tels que les dirigeants du MDRM se mettent à espérer qu’ils parviendront à arracher l’indépendance de leur pays par la voie légale. Tel n’est pas l’avis d’un certain nombre de militants MDRM, qui s’en tiennent strictement au bilan d’un demi-siècle de régime colonial et rejoignent les sociétés secrètes très structurées qui font de la situation à Madagascar la même analyse qu’eux.
À suivre
Eugène Rousse
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