La surrémunération contribue beaucoup à la vie chère à La Réunion
17 janvier, parUne protection contre la vie chère est une principale cause des prix trop élevés
Après le cyclone Chido : l’occasion d’un partenariat entre Mayotte, l’Union des Comores, Madagascar et La Réunion pour une action concrète de co-développement
6 janvier, par
Le cyclone Chido a ravagé l’agriculture de Mayotte, accentuant sa dépendance aux importations coûteuses. Le risque d’une crise alimentaire aggravant la crise humanitaire n’est pas à écarter compte tenu de l’éloignement de la France, qui administre encore Mayotte. Un co-développement avec Madagascar et l’Union des Comores, soutenue par La Réunion, pourrait fournir une réponse rapide et durable. Ce co-développement, créateur d’emplois et de circuits courts, renforcera la résilience et les liens régionaux, réduisant les vulnérabilités face aux crises. Plutôt que de recourir à des importations venant d’Europe ou d’Asie, le gouvernement français a tout intérêt à encourager et à soutenir des initiatives de co-développement pour libérer notre région de la dépendance alimentaire.
Le passage dévastateur du cyclone Chido sur Mayotte a laissé des traces profondes, notamment sur le secteur agricole. Les récoltes ont été anéanties, et il faudra des mois, voire des années, pour retrouver le niveau de production. Cette situation expose la fragilité d’une île qui dépend largement des importations pour nourrir sa population. Pourtant, des solutions régionales, comme une coopération renforcée avec Madagascar, pourraient permettre en urgence de fournir rapidement et moins cher la nourriture qui devra être importée à Mayotte.
À Mayotte, les plantations de produits de première nécessité, tels que les bananes et le manioc, sont détruites. Ces cultures, essentielles à l’alimentation locale, ne pourront pas être replantées rapidement en raison du manque de trésorerie des agriculteurs. Contrairement aux départements situés en France, les agriculteurs mahorais ne bénéficient pas de l’assurance-récolte, car les sociétés françaises refusent d’assurer les récoltes à Mayotte, tout comme à La Réunion. Les fonds mobilisés par la France face à ce genre de catastrophe n’arrivent que trop lentement. Les agriculteurs réunionnais peuvent en témoigner.
La dépendance aux importations pose problème. Les longues distances entre Mayotte et ses fournisseurs en Europe ou en Asie de l’Est entraînent des coûts élevés et des délais importants. Tout ceci ne fera qu’exaspérer encore plus une population qui a vu s’effondrer le mythe de « Mayotte 101e département français ». Une alternative régionale est pourtant possible avec Madagascar, qui a été épargné par le cyclone, et l’Union des Comores.
Madagascar, et particulièrement sa région nord, pourrait jouer un rôle clé dans l’approvisionnement alimentaire de Mayotte, à condition que le gouvernement français qui administre cette île comorienne, soutienne cette proposition. En 2022, des accords de coopération économique entre la Région Boeny de Madagascar et le Conseil départemental de Mayotte ont montré que cette solution est non seulement possible, mais aussi bénéfique pour les deux parties. Un projet ambitieux d’exportation de 5000 tonnes de fourrage pour le bétail mahorais depuis la région de Boeny, à Madagascar, est en cours de développement. Ce projet, initié par une délégation du Conseil départemental de Mayotte, pourrait créer 600 emplois locaux à Madagascar tout en réduisant la dépendance de Mayotte à l’Europe pour ce type de produit. Ce partenariat est un exemple concret de coopération régionale gagnant-gagnant.
Les Régions Sofia, DIANA et SAVA sont encore plus proches de Mayotte. Ce sont d’importantes régions de production agricole. Les ports d’Antsiranana et de Mahajanga pourraient être le point de départ d’un « pont maritime » pour nourrir Mayotte.
Encore plus proche de Mayotte, l’Union des Comores s’est mobilisée dès le lendemain du passage de Chido à Mayotte pour organiser la solidarité. Des collectes sont organisées. Le gouvernement des Comores a payé la location d’un cargo pour faire la navette avec Mayotte pour y apporter la solidarité.
Si les agriculteurs des îles d’Anjouan, Mohéli et la Grande Comore pouvaient produire suffisamment pour avoir un excédent qu’ils pourraient écouler à Mayotte, ce serait un apport important pour nourrir les survivants de Chido.
En 2022, lors de la réouverture des lignes aériennes Ewa, filiale d’Air Austral, entre Mayotte et Madagascar, le ministre malgache des Transports avait souligné l’importance d’un approvisionnement de Mayotte en produits frais, comme les oignons et l’ail, depuis Madagascar. Ce partenariat, estimé à 40 tonnes de légumes, permettait de réduire les dépendances aux importations lointaines, tout en offrant des débouchés économiques aux agriculteurs malgaches.
La Réunion a un savoir-faire agricole reconnu. Elle pourrait jouer un rôle de facilitateur dans cette coopération régionale. En mobilisant ses compétences dans le nord de Madagascar et dans l’Union des Comores, La Réunion pourrait aider à augmenter les capacités de production agricole pour approvisionner Mayotte. Cela renforcerait également les liens historiques et culturels entre ces territoires de l’océan Indien.
Les bénéfices d’une telle coopération sont nombreux. Pour Mayotte, c’est l’assurance d’un approvisionnement plus stable et moins coûteux, basé sur des circuits courts régionaux. Pour Madagascar et les Comores, ce co-développement peut apporter des moyens supplémentaires : création d’emplois, hausse des revenus agricoles, et renforcement des infrastructures locales. Pour La Réunion, ce sont des emplois pour des jeunes au chômage sans avoir besoin de s’exiler en France tout en donnant aux Malgaches une autre image que celle des Réunionnais touristes sexuels, et en montrant aux Comoriens que les Réunionnais sont solidaires et sont des acteurs de la lutte contre le racisme anti-comorien dans notre pays.
Le cyclone Chido a mis en lumière les vulnérabilités de Mayotte face aux aléas climatiques et aux dépendances alimentaires. La relance de l’agriculture locale prendra du temps, mais le co-développement avec Madagascar et l’Union des Comores, soutenu par La Réunion, peut apporter une réponse rapide et efficace aux besoins immédiats de la population.
Plutôt que de recourir à des importations venant d’Europe ou d’Asie, le gouvernement français a tout intérêt à encourager et à soutenir des initiatives de co-développement pour libérer notre région de la dépendance alimentaire.
M.M.
Une protection contre la vie chère est une principale cause des prix trop élevés
Mézami zot i koné kossa i lé ostracisme ? Mi panss si zot lé kominist zot i koné sirman sak i vé dir pars fitintan kominiss l’avé touzour tor é (…)
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