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Carnet de route au pays des Hakka - 3 -
11 juillet 2005
Pour les membres des associations joints à la délégation du Conseil général, le voyage en Chine a pris un air de migration-retour : ils faisaient en sens inverse (et avec des détours) le chemin des migrants qui, partis de Chine au début du 20ème siècle, se sont arrêtés à l’île Maurice ou à La Réunion.
Les échanges avec la Chine ayant repris de façon plus formelle depuis les années 80, pour certains ce ne fut qu’un voyage parmi d’autres, devenus presque fréquents, en tout cas réguliers. À noter que les Réunionnais d’origine chinoise sont pratiquement les seuls, parmi les descendants des migrants de la période coloniale, à pouvoir faire ce voyage-retour vers des parents encore vivants. Certains membres du groupe sont allés de surprises en retrouvailles inattendues...
(pages 8 & 9)
Nous roulons vers Foshan, au Sud de Canton, et Maxime Chane Woon Ming raconte des histoires de migrants chinois primo-arrivants dans ce qui était encore une colonie française de l’océan Indien. Les Hakkas, originaires de la province de Meixian, étaient surnommés “Makaya” par les Créoles. "C’est parce que, quand les nouveaux arrivants accueillaient les résidents dans leur boutique, ils les saluaient d’un courtois “Ma ka ya” (“qu’est-ce que vous voulez ?” en hakka). Et la formule leur est restée en sobriquet", raconte-t-il.
Puis ce fut la longue route vers Meixian, dont un membre du groupe est natif. Guy Siew est né à Meizhou. Sa famille est ensuite partie pour l’île Maurice. Secrétaire général de la Fédération des associations chinoise (FAC) de La Réunion, il aurait pu vivre le restant de sa vie à l’île Maurice, où est restée sa famille, s’il n’avait épousé une Réunionnaise.
À la Fédération, Jerry Ayan a été élu président en janvier 2005, date à laquelle une de ses sœurs voyage en Chine et entend parler d’une sœur aînée chinoise. Dans la région de Meixian où elle rend visite aux parents de sa belle-famille réunionnaise, elle retrouve presque par hasard la maison de son père, toute proche.
D’après Jerry, c’est elle qui a commencé les recherches, à partir du nom de famille. "Il faut comprendre la composition du nom chinois", dit-il. "C’est d’abord le nom de famille, puis le prénom, puis le “rang” dans la famille ou la parenté si l’on veut. Notre nom réunionnais “Ah Yee Ayan” ne veut rien dire ; c’est un diminutif, une déformation. Mais à partir du nom chinois, ma sœur a pu identifier l’origine à Meixian, dans le village des Lim.
Elle a retrouvé ainsi dans la maison un proche, qui a indiqué où se trouvait la famille".
Muni de ces indications, le président de la F.A.C a retrouvé à Meizhou deux filles aînées et un fils laissés en Chine par son père, lorsqu’il est parti pour La Réunion. Sur le chemin du retour, Jerry Ayan est encore tout abasourdi à l’idée qu’il est le premier de sa famille à avoir retrouvé cette branche aînée de la fratrie. C’est ainsi tout un pan de l’histoire de son père qui lui a été révélé par ses frères et sœurs du Meixian. Une histoire qu’on ne racontait guère jadis, à La Réunion.
Son père était né à Maurice, où ses propres parents avaient déjà migré au début du siècle. Comme cela se faisait beaucoup à cette époque, les migrants rêvaient de renvoyer au pays leurs enfants de la diaspora. C’est ainsi que le père de Jerry fut renvoyé en Chine à l’âge de 5 ans. Il y resta jusqu’à y fonder lui-même sa famille. "Il était responsable d’un district à l’époque de Chiang Kaishek", raconte Jerry Ayan, en évoquant le commandant des forces du Guomindang (nationaliste) qui succéda à Sun Yatsen en 1925. Dans les années 30, Chiang Kaishek s’opposa à Mao Tse-Tung et combattit les communistes. Il s’enfuit à Taiwan après la victoire du PCC en 1949.
Selon le récit familial, le père repartit à l’île Maurice avant 1949, laissant derrière lui des enfants encore petits, âgés de 4, 5 et 7 ans. Puis il se rendit à La Réunion, sur un contrat signé avec l’école franco-chinoise. Plus tard, la branche chinoise de la fratrie se scinda dans les tourmentes de la Chine contemporaine : le fils (demi-frère de J. A) s’installa à Hong-Kong, ses sœurs restèrent dans la province du Guangdong. "Ce voyage m’a permis de comprendre pourquoi mon père avait gardé des relations avec son fils, et pas avec ses filles", a dit Jerry Ayan, qui avait vu ce demi-frère il y a une quinzaine d’années, lors d’un voyage qu’il fit à La Réunion. Et depuis, plus de nouvelles...
Visite des villages hakka
Ceux des membres du groupe qui recherchaient des traces d’une histoire familiale chinoise ont passé beaucoup de leur temps libre dans le vieux Meizhou - là où les habitations traditionnelles hakka n’ont pas complètement disparu - ou dans la campagne avoisinante. On y visite encore des villages hakka traditionnels, déployés en arc de cercle.
Nous faisons une halte dans un de ces villages, à l’occasion d’un déplacement.
On y pénètre par un portique de construction récente, édifié par des membres de la famille partis faire fortune ailleurs. À droite du portique, avant d’entrer dans le village, une pierre gravée porte le nom des donateurs. On y constate qu’il y a beaucoup plus “d’éxilés” que d’habitants actuels dans le village, où seules demeurent une ou deux familles ; tous les autres membres de la lignée sont partis vers les bourgs ou la grande ville de la région, et peut-être au-delà. Adossés à une mare piscicole, en bordure de laquelle subsiste la cahute sur pilotis qui servait autrefois de feuillée (latrines) aux habitants du village, les bâtis “montent” en barres parallèles depuis la mare jusqu’à la construction semi-circulaire qui coiffe le tout. On traverse l’habitation principale en franchissant plusieurs portes, d’intendances en cour intérieure, jusqu’au cœur de la maison constitué par l’autel des ancêtres ; divers signes montrent qu’il est encore honoré par les rares familles restées sur place.
Dans chacun des blocs parallèles disposés autour de la maison principale vivaient autrefois les divers “clans” de la lignée, selon une organisation précise : du temps de la polygamie, l’habitation d’un chef de famille et de sa première épouse côtoyait les habitations des épouses secondaires.
À la recherche de ses origines
Pour Charline Allane - Cheung, de son nom d’origine chinoise - le voyage à Meizhou a eu la dimension d’une quête, une recherche familiale faite en sens inverse de celle effectuée, plusieurs décennies plus tôt, par son propre père, né en Chine en 1918, mort en 1979 à La Réunion.
Celui-ci en effet avait quitté la Chine à l’âge de 15 ans (en 1933), envoyé par sa mère à la recherche de son père, parti seul dans les années 20 ou peut-être avant. Le fils a retrouvé son père cinq ans plus tard... à La Réunion, à Cilaos ! C’est la partie de l’histoire familiale connue, bien que Charline ne sache rien du périple de son père : est-il passé par Maurice ? par Madagascar ?
Présidente de l’AROC, depuis 99, Charline Cheung a contribué, comme d’autres, à aider des familles réunionnaises parties à la recherche de leurs antécédents chinois. "Je l’ai fait, au début, dans un but de promotion de la culture chinoise", évoque-t-elle. Cette recherche l’a amenée à une réflexion sur les noms de famille. Puis la mort de son père a éveillé sa curiosité envers sa propre famille : qu’y avait-il exactement derrière le récit familial, aussi “lisse” que squelettique, sur le voyage du père ? D’où venait-il ? Jusqu’à ce qu’elle fasse elle-même ce voyage, Charline n’avait fait que questionner d’autres Réunionnais, leur demandant de lui rapporter des indices. Elle en était restée très déçue et, après tant de déceptions, ne s’attendait pas aux “découvertes” faites à Meizhou.
Parmi les rares indices qui lui avaient été rapportés, il y avait la ville de Meizhou, où un membre de l’association de l’École franco-chinoise avait retrouvé le lieu d’origine des Zhang (son nom chinois).
Elle a ainsi trouvé à 3 km du centre de Meizhou un chemin de terre ouvrant sur un autre univers : des maisons abandonnées, des chemins de boue...
Le premier contact a été décevant. La famille trouvée à l’endroit indiqué s’est demandée ce que venait chercher cette femme du bout du monde qui ne parlait pas hakka, et si par hasard elle ne venait pas reprendre la maison. Malgré la barrière de la langue, le dialogue s’est instauré. Charline n’en a tiré qu’une immense déception de plus, en apprenant que le vieil homme de la maisonnée - qui aurait pu être son oncle - était un enfant adopté. La maison gardait son mystère : est-ce vraiment celle d’où était parti son père ?
Puis sur une intuition, ou parce que trop de questions restaient sans réponse, elle est retournée vers la famille chinoise l’après-midi, dans l’idée de demander à voir le tombeau de la famille. "En Chine, le tombeau est toujours dans la proximité du lieu de vie", dit-elle. Et là, ce fut vraiment un choc. Car la tombe qu’elle a découvert près de la maison était la tombe de ses grands-parents ! "Tous ceux qui sont morts là y sont enterrés", dit-elle. C’est avec beaucoup d’émotion qu’elle y a trouvé aussi le nom de son père et d’autres noms de la famille Zhang (Cheung). "Mon père est mort à La Réunion mais quelqu’un a fait graver son nom sur la tombe des Zhang", ajoute-t-elle.
Ce passage par le tombeau a fini de rassurer la famille sur les raisons de sa visite. Avant de quitter Meizhou, Charline a laissé un dossier à l’association des Chinois d’Outre-mer, dans l’espoir de pousser plus loin les recherches familiales. Notamment pour retrouver le frère de son père. S’agit-il du vieil homme dont on lui a dit qu’il a été adopté ? Ou bien est-ce un autre ?
Ce sera peut-être l’objet d’un autre voyage.
Deux opérations humanitaires pour la Chine
Avec la Fédération nationale des femmes chinoises, la F.A.C projette de participer à deux opérations humanitaires : “une citerne pour les mamans” et “des bourgeons pour le printemps”. "La première opération est liée au développement de la Chine et à son besoin d’eau", explique Jerry Ayan. Pour y répondre, la Fédération des femmes chinoises fait construire des citernes dans les villages. La deuxième opération appuie la scolarisation des filles dans les campagnes.
La F.A.C va y participer par des collectes de fonds, notamment lors de la prochaine fête de Guan Di.
Pascale David
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