Ouverture de l’audience sur les Chagos à la Cour internationale de justice

« Nou ti embark kouma bann zanimo »

4 septembre 2018

Les auditions sur les Chagos ont commencé hier à la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye, aux Pays-Bas. Cette audience est rendue possible par le soutien du gouvernement mauricien, qui a permis à la cause chagossienne d’être à l’ordre du jour de l’Assemblée générale de l’ONU. La Cour est saisie d’une question de respect du droit international, la séparation de l’archipel des Chagos de Maurice à la veille de la décolonisation de nos voisins. Le témoignage d’une des déportées a été bouleversant.

C’est tout d’abord le Premier ministre de Maurice qui s’est exprimé. Puis Maurice D’abord, avec l’allocution de SAJ. Puis, Maurice a eu trois heures pour défendre ses arguments. « Lors des négociations initiales d’Indépendance, Maurice était contre le détachement de l’archipel des Chagos, affirme sir Anerood Jugnauth. Mais, face à cette opposition, Harold Wilson a convaincu sir Seewoosagur Ramgoolam que Maurice n’aura pas son indépendance si les Chagos restent rattachés à Maurice. », rapporte « L’Express ».
C’est à la suite de cette séparation que le gouvernement britannique a autorisé la construction de la base militaire américaine de Diego Garcia et a organisé la déportation de tous les habitants des Chagos vers Maurice et les Seychelles.
Après les interventions de deux avocats de Maurice, c’est une Chagossienne, Liseby Elysée, qui a été entendu. Son intervention a été projetée sur un grand écran dans la salle d’audience : « Elle raconte la vie à Chagos, là ou elle vivait heureuse avec sa famille jusqu’au jour où l’administrateur britannique leur dise qu’ils doivent quitter l’île. Ils embarquent sur un navire dans le noir pour venir à Maurice. « Nou ti embark kouma bann zanimo. Mo ti ansint, mo zenfan finn mor lor sa bato la », raconte-t-elle en larmes. », précise « L’Express ».

Me Philippe Sands, avocat de Maurice a ensuite repris sa plaidoierie : « La puissance coloniale reconnaît son traitement inhumain des Chagossiens, indique Me Philippe Sands. Aulieu d’une relocalisation, la puissance coloniale propose des “heritage visits”. « On est le 3 septembre 2018, pas l’Afrique du 19e siècle. Les Chagossiens ne veulent pas de visite, ils veulent retourner chez eux », affirme Me Philippe Sands qui conclut en ces termes : « « L’archipel des Chagos est une colonie du 21e siècle. Nous vous invitons de mettre une fin immédiate à cette honteuse situation qui dure depuis 50 ans. Aucun pays ne veut être une colonie. Ni Maurice, ni le Royaume-Uni. »

Ce fut alors au tour de la Grande-Bretagne de s’exprimer. L’audience se déroule jusqu’au 6 septembre. Puis ultérieurement, la Cour internationale de justice rendra son avis qui, selon le professeur André Oraison, ne peut qu’aboutir qu’a la condamnation de la Grande-Bretagne.

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