Le Président des Seychelles rencontre les acteurs économiques de La Réunion

Objectif : développer la coopération entre les deux îles

21 décembre 2006

Mardi dernier 19 décembre, peu après 15 heures, Paul Vergès recevait à l’Hôtel de Région, dans l’hémicycle Pierre-Lagourgue, M. James Alix Michel, Président de la République des Seychelles.
Après un échange au cours duquel le premier souligne la communauté de destin qui, en bien des points, caractérise les deux îles et où le second développe les conditions dans lesquelles les Seychelles entendent s’ouvrir au monde et plus particulièrement vers l’Océan Indien et notre île, une seconde réunion, beaucoup plus “technique”, permit aux acteurs de l’économie réunionnaise et aux responsables du développement des Seychelles d’évoquer les pistes pour un partenariat intelligent.
Raymond Lauret, par ailleurs élu délégué au développement économique à la Région et M. Patrick Pillay, Ministre des affaires étrangères et de la Coopération des Seychelles, co-présidaient cette partie de l’après-midi.
Nous avons demandé à Raymond Lauret de nous faire part de ce qu’il convient de retirer de ce qui s’y est dit.

Raymond Lauret, vous avez assisté à la rencontre de mardi et vous avez même, avec Patrick Pillay et après le départ des présidents de région et de la République des Seychelles, animé une séance de travail...

- Il était bon que, sitôt après la partie... politique de la rencontre, nous mettions à profit la présence dans la délégation seychelloise de M. Maurice Lousteau-Lalanne, une proche collaboration des gouvernements en matière de développement économique, pour relancer la coopération dans ce domaine entre nos deux îles.
Avec des mots simples et des chiffres déterminants, M. Lousteau-Lalanne sut montrer que son pays peut être pour des investisseurs réunionnais une terre d’opportunité.
Disons que l’essentiel de ce qui a été évoqué porte sur la pêche, le tourisme et les énergies renouvelables.

Trois domaines que Paul Vergès avait abordés dans son discours d’accueil...

- Nos lecteurs sont familiarisés avec les chiffres références de la pêche dans notre zone : 97% des prises qui sont effectuées dans nos eaux sont le fait de bâtiments étrangers à nos zones. Et sur 19 kilos de poissons que le Réunionnais consomme en moyenne annuellement, 750 grammes sont pêchés par des bateaux réunionnais. Faut-il dire plus pour mesurer l’importance pour les îles de l’Océan Indien de maîtriser - sur le plan des prises, sur celui de la sauvegarde de la ressource, sur celui de la chasse à la piraterie et aux agressions environnementales - cet outil ?
Paul Caro, 1er Vice-Président de la CCIR, est également intervenu pour citer le rôle des chambres consulaires dans cette coopération sur le plan des échanges commerciaux.

Et pour le tourisme ?

- Dans une intervention remarquée, Jocelyne Lauret, en sa qualité de Présidente du CTR, a su montrer qu’il est urgent - et possible - de coopérer sur toutes les questions qui relèvent du sanitaire. La Réunion a eu à faire face à une crise très grave. Elle a eu à se mobiliser pour que l’impact du chikungunya soit contenu. D’autres îles de la zone pourraient demain avoir à subir elles aussi un tel phénomène. Notre vécu et nos expériences accumulées ne doivent-ils pas être confrontés à ce que les îles voisines ont en commun pour que tous en tirent le meilleur profit et puissent organiser une politique préventive efficace ?

Le Président Michel, en quittant la Région, s’est rendu sur le site des éoliennes à Sainte-Suzanne...

- La nécessité pour nos îles de ses préparer à affronter la période où l’énergie fossile sera inabordable voire qu’elle aura disparu, est une évidence - il y a, pour cela, les énergies éoliennes et solaires.
J’ai suggéré, lors de discussion, que nos amis seychellois puissent voir ce qui se fait ici en matière d’énergie photovoltaïque d’un méga watt située sur les toits de la SAPRIM au Port. Si, à cette occasion, le Président Directeur Général du groupe “Séchilienne - SIDEC”, fait le déplacement, c’est bien parce qu’il s’agit de l’une des plus importantes centrales de toute la France.
Aux Seychelles, il y a du soleil, il y a du vent. Et en plus, ils ne connaissent pas nos cyclones. Toutes les conditions sont réunies pour que nous y coopérions...

Le Président Michel, son Ministre et leurs collaborateurs étaient hier à Saint-Leu où ils ont notamment visité la ferme des tortues...

- Mardi après-midi, Emmanuel Lemagnen, mon collègue de la Commission du Développement Économique à la Région, a vivement intéressé M. Pillay sur les métiers d’art et les potentiels qui sont ceux des Seychelles avec les tortues évidemment, mais aussi les cocos de mer.
Quand on connaît la passion et la compétence d’Emmanuel dans ce domaine, il n’est pas surprenant qu’il ait reçu la délégation seychelloise à Saint-Leu.
J’en suis convaincu : dans cette voie, les choses vont très vite bouger. Rien ne vaut l’artisanat - acte culturel fort, s’il en est - pour donner de la dimension à toutes entreprises de coopération pour le co-développement.


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