Forum inter-Régions ultrapériphériques

On peut s’inspirer de la réussite canarienne

10 septembre 2004

Le forum inter-Régions ultrapériphériques (R.U.P.), bien que réduit à une rencontre entre les membres de la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion et leurs homologues de l’île de Ténériffe, la plus importante îles des Canaries n’aura pas été inutile. Et la meilleure des preuves se trouve certainement dans les axes de coopération dégagées à l’issue de trois jours de rencontres, hier soir à Saint-Pierre, en présence d’un certain nombre d’opérateurs économiques.

À l’issue des rencontres organisées cette semaine dans le cadre du Forum inter-Régions ultrapériphériques, il a été acté qu’il y a une réflexion à partager avec les Canariens autour de la l’octroi de mer. En effet, une taxe quasiment identique (AIEM) frappe les marchandises importées aux Canaries. Et des dispositions du système canarien rediscuté avec l’Union européenne, deux ans avant les discussions concernant l’octroi de mer, semblent avoir largement inspiré le nouveau dispositif appliqué à La Réunion. Or, le rapport intermédiaire sur le système canarien doit intervenir en 2005 et il y a matière à discussion entre Canariens et Réunionnais.
Autre idée à creuser, la définition d’actions de conviction (lobbiying) auprès de l’Union européenne, notamment dans la perspective de la définition du programme de développement régional (DOCUP 4). Les Canariens, de ce point de vue, sont très en avance. Ils disposent même d’une délégation permanente auprès de l’Union européenne, alors que les Réunionnais partagent un organisme commun avec les Martiniquais, les Guadeloupéens et les Guyanais à travers Eurodom. Et comme l’a fait remarquer Marcel Gris de la CCIR, "nous ne sommes pas toujours d’accord avec nos cousins antillais".
De la même manière, les Réunionnais peuvent tirer profit de l’expérience canarienne en matière de développement des exportations. L’île de Ténériffe, qui présente beaucoup de similitudes avec La Réunion (2.000 km carrés, 800.000 habitants et un sommet à plus de 3.000 mètres) affiche des exportations à hauteur de 12 millions d’euros contre quatre millions à La Réunion.

Un savoir-faire à l’export

Il est vrai que les Canariens disposent de représentations au Maroc, en Mauritanie, au Cap-Vert, à Miami, à Rio...), alors que celle de La Réunion à Madagascar a été fermée. Ils se proposent d’aider à la mise en place d’un site portail en direction de l’Afrique australe, à l’image de celui qu’ils ont créé vers le continent africain.
Enfin, Réunionnais et Canariens se proposent d’échanger sur les méthodes permettant de valoriser la production agro-industrielle en s’appuyant sur le notion de terroir.
Ce forum, malgré sa réduction à la seule île de Ténériffe aura été plus que productif. Les objectifs initiaux ont été atteints puisqu’il s’agissait d’améliorer la connaissances mutuelles des deux délégations par le partage et d’identifier des axes de coopération en faveur des développements économiques respectifs des deux îles. Ce que n’a pas manqué de faire remarquer le nouveau sous-préfet de Saint-Pierre, Olivier Magnaval.
Il a espéré "que cette collaboration qui va s’engager sera bénéfique pour La Réunion et les Canaries". Et la coopération inter-îles, il connaît, lui qui a été chargé de mission à la Commission de l’Océan Indien. Mais il n’a pas manqué de souligner non plus l’importance des défis que La Réunion doit relever, et de noter que "la question qui se pose est celle d’un moteur pour le développement économique de La Réunion, avec la difficulté pour l’île de s’insérer dans son environnement régional".

L. M. 


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