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Conférence de coopération régionale à Saint-Denis
22 avril 2016, par
Dans les discours tenus hier lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence de coopération régionale, deux données étaient absentes : les accords de partenariat économique et la suppression de l’alinéa 5 de la Constitution qui bloque l’évolution institutionnelle de La Réunion. Or l’intégration de La Réunion dans sa région se fera dans le cadre fixé par l’accord de partenariat économique que signeront les pays voisins et l’Union européenne, tandis que l’évolution nécessaire des compétences des collectivités reste bloquée par un verrou imposé spécifiquement à La Réunion.
La conférence de coopération régionale a débuté hier par une cérémonie d’ouverture puis ont suivi trois ateliers sur la sécurité, le climat et la connectivité. Outre de hauts fonctionnaires et des élus, le sénateur Paul Vergès a participé aux travaux.
Luc Hallade, ambassadeur de France à la coopération régionale, a prononcé le mot de bienvenue en situant le cadre. Il s’agit de débattre d’affaires franco-françaises, avec une ouverture à la Commission de l’océan Indien représentée par son secrétaire général Jean-Claude de l’Estrac, et à l’Union européenne avec la présence de Marjaana Sall, chef de la délégation de l’Union européenne à Maurice.
Un autre fonctionnaire, Pierre Pougnaud, rapporteur général de la Commission de coopération décentralisée, est ensuite intervenu sur ce thème. Il a d’abord décrit le concept de France de l’océan Indien, une entité regroupant La Réunion, Mayotte et les Terres australes et antarctiques. Il a également déclaré que l’État a fait le choix de la confiance dans la coopération décentralisée des collectivités.
Marjaana Sall a expliqué le travail de la délégation de l’Union européenne qu’elle dirige. Cette représentation diplomatique traite des relations avec Maurice, les Comores, les Seychelles et la COI. L’Union européenne subventionne des actions à Maurice à hauteur de 10 millions d’euros, 68 millions pour les Comores et 2 millions pour les Seychelles.
Marjaana Sall a souligné que l’Union européenne est le principal partenaire financier et technique de la Commission de l’océan Indien. Elle contribue à hauteur de 80 % dans les actions menées par la COI. Les projets en cours concernent les Petits États insulaires en développement (PEID), l’économie bleue, l’économie verte.
Dans le FED (Fonds européen de développement), programme de 6 ans, 50 millions d’euros sont prévus pour la COI. 33 millions visent à soutenir des actions de gestion durable, 7 millions pour l’intégration économique, 5 millions pour paix et sécurité, et 5 millions pour le renforcement des capacités.
La représentante de l’Union européenne dans la région a salué le rôle accru de la COI dans la défense des intérêts des PEID, et dans la lutte contre le changement climatique avec notamment une déclaration commune avec l’Union européenne signée à Paris lors de la COP21.
Représentant le Conseil départemental, Daniel Gonthier a mis l’accent sur la francophonie. Il a rappelé la tenue à Madagascar en novembre du Sommet de la Francophonie, où il sera question du rôle de La Réunion dans cet ensemble. Il a aussi souligné les nouvelles opportunités apportées par la loi Letchimy. Le vice-président du Département a également donné un coup de projecteur sur les actions de sa collectivité. Ce sont notamment les chantiers d’insertion qui permettent à des Réunionnais privés d’emploi et n’ayant pour seul revenu que le RSA de partir en mission dans les pays de notre région, afin de promouvoir la francophonie.
Président de la Région, Didier Robert a estimé que l’avenir de La Réunion se jouera sur sa capacité à se projeter sur les marchés des îles et de l’océan Indien. Il plaide pour des relations directes dans le domaine économique, avec le principe d’une diplomatie au service de l’économie pour la France de l’océan Indien.
Jean-Claude de l’Estrac, secrétaire général de la COI, a rappelé que l’océan Indien est un espace de rivalités et de convoitises. Aux côtés des États-Unis et de la France, l’Inde et la Chine mènent une diplomatie active. Il a aussi souligné que la piraterie a coûté 75 milliards de dollars.
Pour réduire la dépendance de la COI à l’Union européenne et à l’OTAN, la COI mise sur la création d’un centre d’action mer aux Seychelles, et d’un centre de fusion des informations maritimes à Madagascar. Ils seront la clé de voûte de la sécurité maritime dans notre région. Sur ce plan, il a indiqué que « le pillage des ressources halieutiques, les flux financiers illicites, les trafics de drogues et d’êtres humains alimentent des réseaux qui peuvent menacer la stabilité des États.
Jean-Claude de l’Estrac a affirmé que la stabilité sociale est le meilleur rempart contre ces dérives. Il a évoqué le projet de sécurité alimentaire régionale, salué lors d’une réunion de la FAO à Abidjan. Il a aussi dit que la prévention des risques sanitaires est toute aussi importante. Un domaine dans lequel « nous comptons beaucoup sur les capacités techniques de La Réunion, son expertise ».
Concernant la lutte contre le changement climatique, la COI présentera son Plan climat en septembre prochain. L’accès au Fonds vert pour le climat amènera des moyens supplémentaires. Doté de 14 milliards de dollars, ce fonds mondial peut financer pour moitié des actions d’adaptation. Le quart de ce fonds est destiné aux projets des îles.
Enfin, sur la connectivité, le secrétaire général de la COI a annoncé un plan de modernisation des ports, et souligné l’importance de la création d’une compagnie maritime régionale. Pour le numérique, Jean-Claude de l’Estrac a présenté le projet d’un nouveau câble à haut-débit. Cette infrastructure pourra améliorer la situation à condition que les opérateurs sortent des logiques monopolistiques qui font monter les prix. Ces derniers sont aujourd’hui trois fois plus élevés dans notre région qu’en Afrique australe.
Enfin, il s’est félicité de la création de l’Alliance vanille regroupant les quatre compagnies aériennes régionales. Il a souhaité que cette coopération puisse faire baisser le prix du billet d’avion. La ligne La Réunion-Maurice est la plus chère au kilomètre. Il a aussi mis en évidence l’intérêt d’une compagnie régionale dans ses dessertes et sa participation.
Le préfet Dominique Sorain a conclu la cérémonie d’ouverture. Après avoir rappelé le programme de la conférence, il a émis le vœu que les échanges commerciaux se développent entre les îles, car ces derniers ne représentent que 5 % du total aujourd’hui. Il a également insisté sur l’amélioration des relations des îles entre elles et avec l’Afrique et l’Asie. La multiplication des liaisons devrait réduire les prix du transport.
Selon lui, un point commun à toutes les îles de notre région est le chômage. La création d’emplois doit donc être la priorité.
Il a conclu en revenant sur quelques atouts des îles de la COI : une langue partagée et une situation géographique intéressante.
Au final, des discours pétris de bonne intentions. Mais comme l’a constaté le sénateur Paul Vergès, ces prises de position ont oublié deux aspects importants. Le premier est la suppression de l’alinéa 5 de la Constitution, c’est une disposition spécifique à La Réunion qui limite considérablement le champ d’action des collectivités. Cela pose problème pour appliquer les dispositions contenues dans la proposition de loi Letchimy qui veut d’élargir les compétences des Régions et Départements dans le domaine de la coopération régionale.
Le second est l’absence des accords de partenariat économique. Ces APE sont actuellement négociés par les pays voisins avec l’Union européenne. Ils prévoient l’ouverture du marché européen à leurs productions. Or La Réunion est la région européenne la plus proche pour eux, et ils produisent les mêmes marchandises que La Réunion à un coût plus faible. Comme le craignait le PCR dans sa conférence de presse la veille, les APE ne sont pas à l’ordre du jour de cette conférence. Ce sont pourtant ces APE qui fixeront le nouveau cadre qui s’imposera à l’économie réunionnaise.
M.M.
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