Atouts, handicaps et projections

Port Réunion, quelle place dans l’océan Indien ?

15 septembre 2005

Les flux maritimes évoluent, les navires grandissent, les échanges avec l’Asie se multiplient. Port Réunion doit se positionner par rapport aux autres ports importants de la zone océan Indien et choisir une stratégie. Port Réunion peut être l’outil capital d’une meilleure insertion et d’une meilleure interaction avec les pays voisins.

Le Conseil régional de La Réunion et Port Réunion ont fait connaître hier le troisième rapport de l’étude sur le positionnement et les performances des ports de l’océan Indien portant sur l’évaluation de l’attractivité de Port Réunion. Une étude COPETRANS-INECOR-MGL discutée hier au Conseil économique et social régional.
Le rapport 1 a analysé l’évolution récente des trafics de l’ensemble des ports de la zone et le rapport 2 a établi une comparaison détaillée des coûts de passage des navires et des containers dans les six ports les plus importants soit, par ordre décroissant de trafic : Durban, Port-Louis, Mombasa, Dar es Salam, Port Réunion et Toamasina.

Des armements satisfaits du port

Les services maritimes qui relient le continent asiatique à l’Afrique du Sud et aux zones situées à l’Ouest/Nord-Ouest du Cap sont actuellement en croissance soutenue et devraient bénéficier du principal potentiel de développement. Pour ces lignes, Port Réunion et Port-Louis ont l’avantage d’être sur la route, et leur densification peut ouvrir des perspectives de services de transbordement. Malgré un déséquilibre entre l’import et l’export, la croissance des flux d’importation est avantageusement régulière à La Réunion. À chargement égal, la durée d’escale à Port Réunion est plus courte que dans les autres ports de la zone, et quasi identique à Durban, ceci optimise les rotations des navires. Armements et agents dans la zone ou au siège social considèrent Port Réunion comme un port de qualité où leurs navires et leurs containers sont traités avec efficacité. Les réserves de capacités de Port Réunion, supérieures aux besoins de commerce de l’île à moyen terme, offrent des possibilités de développement d’autres flux de trafic, notamment de transbordement. Pour les opérateurs et les entreprises, l’objectif de développement des échanges avec les pays voisins est nécessaire et l’outil portuaire doit y contribuer.

Faire face à la concurrence

Cependant le déséquilibre import/export est pénalisant pour les importateurs et la concentration des échanges avec l’Europe est un moindre avantage dans un contexte d’insertion régionale. De plus le passage des navires et des containers import est plus coûteux à La Réunion que dans les 5 ports voisins étudiés, excepté Durban. Autre désavantage, le Port Réunion n’a pas la possibilité d’accueillir les navires de très grande capacité alors que Port-Louis et Durban s’y préparent.

Trois scenarii d’avenir

Pour l’avenir, 3 scenarii se profilent. Le premier vise à "offrir le meilleur service au commerce extérieur de l’île" et il faut pour cela concrétiser les projets d’investissement portuaires, améliorer la qualité des services et réduire les coûts de passage portuaire du trafic import. Le deuxième scénario nous donne pour enjeu de "rester un des ports majeurs de la zone Sud-Ouest de l’océan Indien", il faut alors adapter les capacités portuaires aux besoins d’évolution des lignes régulières transocéanique. Un troisième scénario fixe comme objectif de devenir "une plate-forme régionale de collecte et de redistribution des conteneurs avec les ports secondaires de la zone, peu ou pas desservis par les lignes transocéaniques", l’enjeu est alors de mieux insérer La Réunion dans l’économie de la région. Ces scénarios peuvent se combiner, s’articuler.

Eiffel


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