« C’est un honneur pour La Réunion d’accueillir le Commissaire européen à la politique maritime et à la pêche, M. Borg à l’occasion de ce séminaire. C’est lors de la conférence organisée par la CRPM à Brest en février 2006 que nous avions pu pour la première fois vous exposer le point de vue des RUP et qui s’est traduit par le lancement du programme RUPMER. Je tiens à vous remercier Monsieur le Commissaire de l’intérêt que vous avez accordé à notre démarche et qui se traduit aujourd’hui par ce séminaire à La Réunion après celui organisé aux Açores en juin 2006.
Si le XXI siècle sera sans doute celui des océans, c’est sans doute aussi le domaine qui illustre le plus la contribution que les RUP apporte à l’Europe, en lui conférant une dimension planétaire et en lui assurant une présence dans 2 océans et au voisinage d’autres continents. Si l’on y ajoute les autres territoires d’outre-mer des États membres, l’Union européenne est présente sur 3 océans et possède le premier espace maritime mondial
La surface maritime liée directement aux RUP représente 3 millions de kilomètres carrés, soit 2 fois plus que la surface maritime de l’Inde (qui est de 1,6millions de km2) et 3 fois plus que celle de la Chine (qui est de 900.000). Les Zones Economiques Exclusives des RUP équivalent à la superficie de la Méditerranée et de la Baltique réunies.

Le potentiel des Régions ultrapériphériques

C’est dire toutes potentialités des RUP dans la politique maritime de l’Union européenne.
La valorisation de nos espaces maritimes doit prendre en compte tous les domaines : la gestion des ressources halieutiques, la pêche, l’énergie, les transports maritimes, la surveillance, la prévention des risques avec les changements climatiques. En s’appuyant et développant en particulier les moyens de la Recherche, les Régions ultrapériphériques, peuvent être, de par les caractéristiques de leurs territoires et la richesse de leur biodiversité marine, de véritables laboratoires du développement durable.
Mais nous pensons que nous devons toujours replacer tous ces secteurs de la politique maritime dans le cadre de leur espace géographique : grâce aux régions ultrapériphériques, la politique maritime peut être pour l’Europe le champ immense d’une grande politique de co-développement avec les pays riverains en développement.
C’est dans cette perspective que nous avons invité nos voisins de l’océan indien à participer à ce séminaire, en particulier les Seychelles et le Mozambique.

Les défis du développement durable à relever

L’Océan Indien va connaître des bouleversements considérables avec la plus forte progression démographique que connaîtra l’Humanité durant ce siècle. Avec les effets de la mondialisation, cette zone du monde va connaître une croissance accélérée et des échanges dans tous les domaines. Ainsi, ce sont tous les défis du développement durable qui seront à relever, et la politique maritime, dans ses différents secteurs, va être au carrefour de ces enjeux.
Par exemple dans le domaine de la pêche, nous ne pouvons nous satisfaire de la situation actuelle où 97% des captures sont réalisées par des pays non riverains de l’Océan Indien, 2% par l’Union européenne et seulement 0,15% par la flotte réunionnaise.
Les potentialités de développement sont donc considérables à condition que la politique maritime européenne prenne pleinement en compte notre réalité.
Nous sommes convaincus que tous les éléments existent pour une grande politique de co-développement à laquelle peuvent contribuer les RUP, frontières actives et maritimes de l’Europe dans leur environnement.
Les travaux du séminaire jetteront les bases de cette ambition. »