Région

Premier pas symbolique vers des partenariats de recherche

5 décembre 2007

Deux conventions, qui concrétisent des axes stratégiques forts de la politique régionale, ont été signées hier à la Région : l’excellence et le co-développement. L’excellence parce qu’il s’agit de donner l’élan à plusieurs programmes de recherches conduits par l’IRD et le CIRAD, dans plusieurs directions qui intéressent aussi les pays de la zone sud-ouest de l’Océan Indien.

L’Institut de recherche pour le Développement (IRD) et le Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) sont présents à La Réunion depuis de nombreuses années. Mais c’est sans doute la première fois que leurs deux présidents, Jean-François Girard (IRD) et Patrice Debré (CIRAD), réunis à la faveur du colloque international de Saint-Pierre sur les maladies émergentes, se retrouvent dans notre île autour de Paul Vergès pour donner corps à un partenariat de recherche, qui est l’un des axes privilégiés dans la politique de cette collectivité. Les deux hommes étaient accompagnés des directeurs régionaux des deux organismes, Gilles Mandret pour le CIRAD Réunion-Mayotte et Alain Borgel pour l’IRD Réunion. Au-delà de leurs domaines propres de recherche, ils sont déjà associés dans le projet du Centre de recherche et de veille sur les maladies émergentes dans l’Océan Indien (CRVOI), actuellement en phase d’appel à projets pour un démarrage prévu en avril 2008.
La convention cadre pluriannuelle (6 ans) signée hier entre la Région et l’IRD précise le cadrage stratégique de la politique de co-développement promue avec les pays de la zone. Les centres d’intérêt de l’IRD dans l’Océan Indien sont tournés vers les écosystèmes et les ressources naturelles (marines et terrestre), les maladies émergentes infectieuses, les changements climatiques et l’observation de la Terre. L’institut compte désormais avec une trentaine de chercheurs dans notre île.
L’objet de cette convention est de définir les différentes thématiques de recherche et de développement durable à inscrire dans les programmes. Elles sont au nombre de six, dont les trois plus importantes sont le pôle régional Mer - qui doit donner lieu à un large partenariat associant l’Ifremer, l’IRD, le BRGM, l’Université et deux associations réunionnaises de développement aquacole - le CRVOI évoqué plus haut et le pôle d’excellence en télédétection, dont l’antenne parabolique, qui sera installée dans le sud de l’île, devrait permettre une observation au centimètre près dans un rayon de 2.500 km autour de l’île.
Avec le CIRAD, le “compagnonnage” est également ancien et l’avenant financier 2007 de la convention cadre signé hier est le signe d’un partenariat inscrit selon Patrice Debré dans une « relation de confiance » renouvelée. Elle se traduit par le fait que près du quart du dispositif CIRAD est installé outre-mer, où le centre de La Réunion - qui compte 209 agents, dont une cinquantaine de chercheurs - est le deuxième pôle de recherche CIRAD dans le monde, après celui de Montpellier. Ses missions portent sur la gestion des risques (protection des plantes, santé animale...), l’innovation et le développement durable des territoires insulaires, l’observation de la biodiversité et des écosystèmes naturels. Il est impliqué dans le pôle 3P (pôle de protection des plantes), une des réalisations phares de ces dernières années, rassemblant luttes biologiques, filières de production, gestion des risques, dans une “approche qualité” transversale au service d’une agriculture raisonnée.
IRD et CIRAD convergent dans plusieurs approches, telle la gestion des risques et le suivi des nombreuses interactions entre santé et environnement.
Pour le Président de Région, la construction de ces partenariats préfigure des pôles de recherche pluridisciplinaires à mettre au service de La Réunion et des pays environnants. Les domaines concrets de recherche ouverts par ces deux conventions sont nombreux, extrêmement divers et précieux pour le développement de l’observation scientifique dans l’Océan Indien. Elles annoncent aussi d’autres partenariats, notamment avec le grand spécialiste du climat, Jean Jouzel, directeur de l’institut Pierre-Simon Laplace pour le suivi des changements climatiques en zone tropicale, ou encore avec les chercheurs spécialisés dans l’énergie des mers et des océans. Autant de domaines et d’orientation de recherche qui « ouvrent beaucoup de perspectives d’avenir pour les jeunes Réunionnais » a conclu Paul Vergès.

P. David

Les atouts de La Réunion

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus