
Surpopulation carcérale : des propositions faites qui ne convainc pas
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Volontaires du Progrès
25 août 2007
Jeunes Réunionnais, professionnels ou étudiants, âgés de 21 à 30 ans, attirés par une expérience de solidarité à l’international : les Volontaires du Progrès recrutent toute l’année et leur implication est le meilleur gage que La Réunion puisse donner à ses voisins de l’Océan Indien d’une consolidation de nos relations pour un co-développement durable.
La Direction régionale Afrique orientale et australe/Océan Indien est actuellement en phase de pré-affectation des jeunes Volontaires. Ceux-ci partent pour un contrat de deux ans - qui dans certains cas peut être prolongé.
Anne Korszuk, volontaire entre 2004 et 2006, est aujourd’hui chargée du suivi du volontariat dans notre région : vaste mission qui embrasse l’organisation des missions, la promotion et la communication autour du volontariat ainsi que l’identification et le recrutement des volontaires, en étroite collaboration avec Christian Jolu, directeur régional.
L’Association Française des Volontaires du Progrès (AFVP) est une organisation laïque de volontariat de solidarité internationale, créée en 1963 à l’initiative du Ministère de la Coopération et de différents mouvements de jeunesse et d’éducation populaire. Elle comprend aujourd’hui cinq directions régionales.
Dans notre région, l’action de l’AFVP a rencontré depuis dix ans la volonté politique du Président de Région, Paul Vergès, d’ouvrir notre île sur son environnement proche, dans une démarche stratégique de co-développement durable. Et dans l’optique et la pratique de Paul Vergès, le co-développement n’est pas « le dernier vocable colonialiste à la mode » : c’est, dans de nombreux domaines d’activité, des liens tissés avec nos voisins par le moyen d’accords bilatéraux ou multilatéraux, au sein d’organisations régionales comme la Commission de l’Océan Indien, le COMESA (marché commun d’Afrique australe) ou l’Indian Ocean Rim.
La participation de la Région Réunion à une trentaine de programmes des Volontaires, depuis 1998, s’est construite sur la base de valeurs laïques et citoyennes communes : sens de la justice, solidarité, fraternité, responsabilité, échange, partage... Les jeunes sont envoyés à Madagascar, aux Comores, aux Seychelles, au Mozambique, au Zimbabwe, en Afrique du Sud, au Malawi ou en Zambie, bientôt au Kenya... au total, une quinzaine de pays de la région. Et à terme, les programmes vont aussi concerner l’Inde, la Chine, peut-être le Vietnam et l’ensemble des pays avec lesquels la Région Réunion construit une stratégie de développement pour sortir “par le haut” La Réunion de son chômage structurel.
Des profils exigeants
« Nous travaillons beaucoup avec la francophonie, mais nous avons du mal à trouver des candidats » dit Anne Korszuk, en expliquant que le niveau de formation demandé quelquefois par les organisations d’accueil, dans les pays du Sud, multiplie les obstacles. Quelquefois, la barrière n’est pas trop difficile à franchir : les Alliances françaises cherchent à recruter des étudiants en lettres modernes, avec la mention complémentaire “français langue étrangère” (FLE) ; or bien souvent, elles les forment lorsqu’ils arrivent dans leur affectation. C’est le cas d’Anne Korszuk, qui a été formée au FLE par une Alliance française de Madagascar en arrivant à l’île Sainte-Marie (voir son témoignage). « En revanche, au Zimbabwe, l’objectif sera de coordonner l’équipe pédagogique et dans ce cas, il est important que le Volontaire soit déjà diplômé » ajoute-t-elle.
Mais quelquefois, le pays d’accueil donne aux responsables de l’AIVP (antenne régionale) le sentiment d’être trop exigeant. A Maputo, par exemple, le poste à pourvoir auprès de l’ONG de solidarité internationale ESSOR, est celui d’un gestionnaire de projets (santé, éducation, alimentation...), correspondant plutôt à un profil de travailleur social. Mais l’ONG demande un haut niveau de formation et 2 ans d’expérience, dont une partie déjà faite à l’International... Ce n’est plus concevoir le Volontariat comme une étape débutante de la formation des jeunes... et là, cela devient vraiment difficile. Un cas similaire se pose au Mozambique, où l’Institut de développement de la Pêche à petite échelle (IDPPE), parce qu’il doit remplacer une personne sur le départ de niveau DESS, cherche un profil de statisticien(ne) à Bac +4 ou +5... « Un jeune avec un BTS, bien débrouillard, pourrait très bien faire l’affaire », estime Anne Korszuk. L’idée du Volontariat est de servir un pays en voie de développement, tout en permettant à un jeune de compléter sa formation par une expérience dans un pays étranger à la recherche de jeunes cadres - soit parce qu’il en manque, soit pour procéder à des échanges, eux aussi formateurs.
De nombreux volontaires réunionnais
Aux Comores, la Direction régionale va envoyer un Volontaire pour le développement d’une filière agro-commerciale.
Sur les 34 Volontaires français en poste à Madagascar, près du tiers (12) sont des jeunes Réunionnais - dont un est parti en avril pour un projet de cultures maraîchères à Sainte-Marie. Trois autres affectations sont prévues dans la Grande Ile avant la fin de l’année : une en octobre, deux à la fin novembre - ces deux derniers, à destination du grand Sud malgache où les attendent des tâches d’organisation de cantines scolaires et d’installation de réseau hydraulique. Deux autres Volontaires, actuellement en stage à la Maison des Civilisations et de l’Unité réunionnaise, attendent leur matériel d’enquêteurs en anthropologie pour se rendre dans la Grande Ile. Là, avec la Société mutuelle d’Entraide aux Réunionnais (SMER) - créée en janvier 1947 - ils vont recueillir des témoignages sur l’histoire des Réunionnais de Madagascar, dans la période 1960-2000. Ils partent en septembre et vont commencer leur travail d’enquête dans sept sites. En septembre aussi, un(e) Volontaire est attendu(e) aux Seychelles.
« Il y a aussi des profils qui sont très difficiles à trouver à La Réunion » ajoute Anne Korszuk. « On aurait besoin d’un jeune pêcheur pour Rodrigues, par exemple, mais cette mission peut encore évoluer » complète-t-elle. En fait, la Direction régionale a pris conscience que le critère du diplôme ne pouvait pas être le seul valorisé. « Nous allons envoyer des BTS Tourisme ou énergie hydraulique. De plus en plus, nous pensons à déplacer les critères du volontariat, du diplôme vers celui de la personnalité du jeune. Elle est prise en compte de toutes façons, mais il est important pour La Réunion de ramener le critère de formation à un niveau plus accessible ».
Les programmes sont en phase de validation ; certains postes sont déjà pourvus, mais pas tous, loin de là et les candidats au départ ne doivent pas hésiter à contacter la Direction régionale de l’AFVP*. Il arrive aussi que l’Association contacte certains candidats des précédentes campagnes, qui n’ont pas pu partir au moment de leur candidature, mais pourront le faire plus tard si le CV qu’ils ont envoyé présente le profil recherché.
L’essentiel est d’être d’une générosité et d’une activité débordantes et de vouloir en faire quelque chose d’utile avec de plus pauvres que nous.
Les Volontaires réunionnais partent avec l’appui politique - et donc financier - de la Région. Ils ne manquent de rien et ne sont pas non plus lâchés dans la nature (voir ci-dessous, les indemnités).
Il faut juste accepter, pendant deux ans, de quitter la sacro-sainte famille. Deux ans sans cocooning et sans voir sa maman... mais que d’ouvertures et de découvertes à la place !
P. David
AFVP-Direction régionale Afrique Australe et Océan Indien : 38 allée Rose des Bois - Montgaillard ; 97400 Saint-Denis ; tél/fax : 0262.30.96.18
An plis ke sa
Validations et stage
Après la validation des candidatures, au bout de plusieurs entretiens, les jeunes partent pour un stage de 10 jours en France, pris en charge par la Région Réunion. Ils signent leur contrat de Volontariat le dernier jour du stage. A leur retour dans l’île, ils ont encore dix jours pour faire les adieux et prendre les contacts professionnels utiles à leur future affectation.
Regroupement à Madagascar
Fin octobre, un regroupement régional des Volontaires de l’Océan Indien et de l’Afrique australe aura lieu à Madagascar. Une soixantaine de jeunes vont s’y retrouver, avec la délégation de l’AIVP à Madagascar, la délégation d’Afrique australe, la Région Réunion et leurs partenaires - alliance française, Agence française de développement (AFD) et le Groupe de recherche et d’échanges technologiques (GRET).
Le précédent regroupement régional a eu lieu, il y a trois ans, à Antsirabe (Madagascar).
Témoignage
Anne Korszuk, 33 ans
« C’est une belle expérience »
Anne Korszuk est aujourd’hui l’adjointe du Directeur régional des volontaires du Progrès de l’Océan Indien et de l’Afrique australe. Elle a été elle-même volontaire pendant 30 mois à Madagascar. « Quand les circonstances s’y prêtent, il est possible de prolonger sa mission et de plus en plus, nous en parlons aux jeunes qui partent, parce qu’une expérience de 3 ans, au lieu de deux, leur sera plus bénéfique pour la suite de leur parcours ».
« Sur le plan culturel, professionnel et humainement, c’est une super expérience. J’avais envie depuis un moment déjà, d’œuvrer dans la solidarité. A l’époque, je travaillais au Conservatoire de musique de Saint-Denis et lorsqu’il a fermé, j’ai trouvé l’annonce sur un coup de chance. J’ai découvert l’AIVP sur cet appel à candidature. Je ne les connaissais pas, je me suis renseignée et, côté Région, ils ont été très rassurants. Je suis partie à 30 ans, juste dans la limite d’âge. A Madagascar. Il y avait quatre postes à pourvoir à l’Alliance française, dont un pour l’animation et la redynamisation d’une structure culturelle, celle de l’Alliance française de l’île de Sainte-Marie, qui a là-bas pour vocation de promouvoir la francophonie. Nous étions une petite équipe, avec un professeur de français et une bibliothécaire. On a créé une petite école. Et j’ai pris très à cœur mon rôle ”d’ambassadrice de La Réunion” - c’était le discours que nous avait tenu Paul Vergès à notre départ - et j’ai travaillé à développer des échanges entre La Réunion et Madagascar : des échanges scolaires en particulier ; avec la Marine nationale dont un bateau, la Rieuse, nous a apporté des livres ; et un groupe de musique est venu de La Réunion pour le 21 juin... »
Aujourd’hui, Anne Korszuk aide d’autres jeunes à partir. Le Volontariat tel qu’on le pratique aujourd’hui dans notre région n’a que dix ans d’âge, à La Réunion. Mais déjà, environ un tiers des Volontaires est revenu de mission. « Les jeunes parlent de leur expérience. Aujourd’hui, pas loin de la moitié des jeunes qui nous contactent le font parce qu’ils ont entendu des témoignages et que l’expérience était positive. De plus, sur ceux qui sont revenus, je ne connais pas de Volontaires du progrès qui soient au chômage. Beaucoup sont repartis à l’étranger ... »
Des indemnités plutôt larges
Les Volontaires du Progrès ne sont pas des salariés. L’AFVP prend en charge les billets d’avion (A/R), le visa et le contrat d’assurance (rapatriement).
Les Volontaires perçoivent une indemnité calculée sur la base du panier de la ménagère en Région parisienne (environ 730 euros). Un institut financier calcule l’indemnité selon le pays de destination : 480 euros pour Madagascar, 730 euros pour les Comores... Il s’agit d’une indemnité de subsistance, car les Volontaires sont en général logés par l’organisme qui les reçoit.
S’ils ne sont pas logés, ils reçoivent des fonds Interreg (UE) une indemnité de 250 à 400 euros pour louer sur place.
Ils ont aussi un forfait mensuel pour les transports : 250 euros pour tous. La plupart acquièrent une moto ou un vélo.
Ils reçoivent à leur arrivée une “prime d’équipement” équivalant à 1 mois d’indemnité.
À la fin de leur contrat (2 ans en général), ils n’ont pas droit à l’ASSEDIC, mais reçoivent une “prime d’installation” de 153 euros par mois de volontariat effectué, pour avoir le temps de se retourner dans leur recherche d’emploi.
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