Sommet de la SADC sur la lutte contre la pauvreté

Relever le défi des émeutes de la faim

21 avril 2008

Onze chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté de développement des pays de l’Afrique australe (SADC) participaient hier à Port-Louis à un Sommet de l’organisation consacré à la lutte contre la pauvreté : 40% des habitants de l’Organisation vit avec moins de 1 euro par jour. Les émeutes de la faim sont là pour rappeler l’importance mondiale de cette bataille.

La Déclaration de Maurice sur la pauvreté et le développement devait être signée hier après-midi au Centre de conférences internationales Swami Vivekananda lors du Sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) sur la pauvreté. « Quel que soit son contenu, l’un des acquis fondamentaux de cette conférence est que la croissance économique est la voie indispensable pour faire reculer la pauvreté », précise “L’Express” de Maurice.
Selon notre confrère, cette conclusion est le fil conducteur des interventions de Sipho Mseleku, Chief Executive Officer de l’Association of SADC Chambers of Commerce and Industry, de Kabinga J. Pande, Ministre des Affaires étrangères et Président du conseil des ministres de la SADC, et de Rama Sithanen, Ministre des Finances de la République de Maurice. « Une stratégie qui se veut efficace dans la lutte contre la pauvreté devrait être en mesure de viser une croissance économique qui tient compte de la nécessité de sortir les pauvres de leur situation de précarité », a soutenu Kabinga J. Pande.
« Pour atteindre ce louable objectif, les gouvernements des pays membres de la SADC doivent mettre la main à la pâte. En investissant massivement dans les infrastructures appelées à jouer un rôle déterminant dans l’amélioration des conditions de vie des pauvres », souligne “l’Express”, qui évoque aussi « la mise en place de structures pouvant leur permettre de participer activement et positivement à la vie économique du pays ».
L’Afrique dans son ensemble, et a priori les pays de la région où 40% des populations vit avec moins de 1 euro par jour, a besoin d’une solidarité internationale pour sortir de l’enfer de la pauvreté. Cette aide viendra certes, mais dans un cadre spécifique. L’Union européenne (UE), par la bouche de Michael Lake, qui représentait le directeur général de la Commission européenne pour le développement, a donné le ton, vendredi, quant à l’approche de l’UE dans ce domaine. Une des conditions attachées à toute proposition d’aide de la part des Européens est la pratique de la « bonne gouvernance », selon les critères européens, de la part des pays bénéficiaires.
Deux jours plus tôt, lors de la Conférence sur la pauvreté de la SADC organisée dans le même lieu, le ministre mauricien des Finances, Rama Sithanen, soulignait que la Communauté de développement des pays de l’Afrique australe (SADC) ne peut pas se permettre de perdre la bataille contre la pauvreté.
« Avec un taux moyen de croissance économique de 3% au cours de la dernière décennie, nos chances de briser le cycle de la pauvreté sont très faibles », a-t-il déclaré.
Il a souligné que 45% de la population au sein de la SADC vivent dans la pauvreté. Outre le manque de revenus, des millions de gens pauvres doivent surmonter des problèmes de maladie et font face à toutes sortes de calamités.
« Il y a des millions d’enfants qui n’ont pas accès à l’éducation », a affirmé le ministre mauricien.
Pour sa part, le secrétaire exécutif de la SADC, Tomaz Augusto Salomao, a estimé que la nature de la pauvreté dans la région requiert des actions concertées au niveau régional. Ce qui implique une concentration sur de nouvelles cibles et approches.
« Nous devons être en faveur des pauvres dans nos stratégies et intervenir là où ils se trouvent, notamment dans le secteur informel. Ils sont également des paysans ou travaillent dans les champs. La majorité d’entre eux sont des jeunes et des femmes et vivent dans les régions rurales ou les faubourgs des villes », a-t-il déclaré.


Une mobilisation exceptionnelle

La présence de quelque 600 délégués et un contingent exceptionnel de chefs d’Etat et de gouvernement de la zone Océan Indien, mais aussi d’autres régions du monde, invités par la SADC, témoigne de l’importance de cet événement, dans un contexte mondial troublé par de nombreuses émeutes et protestations de la faim.
Président du Conseil régional de La Réunion, Paul Vergès conduisait la délégation française invitée à ce Sommet.

Parmi les chefs d’Etat et de gouvernement arrivés samedi à l’île Maurice, se trouvaient Pakalitha Mosisili, PM du Lesotho ; Marc Ravalomanana, président de Madagascar ; Bingu Wa Mutharika, président du Malawi ; Armando, E Guebuza, président du Mozambique ; Hifikepunye Pohamba, président de la Namibie ; Thabo Mbeki, président d’Afrique du Sud ; le roi Mswati lll du Swaziland et Patrick Levy Mwanawasa, président de la Zambie. Joseph Belmont, vice-président des Seychelles, représentait l’archipel. A noter encore la participation du secrétaire du Commonwealth, Kamalesh Sharma. D’Erastus Mwencha, secrétaire général du COMESA, de même que le secrétaire du Caricom, Edwin Carrington qui a lui aussi fait le déplacement. Enfin, on a noté la présence de plusieurs invités européens, tel Jens Stoltenberg, Premier ministre de Norvège, le commissaire européen au Développement et à l’aide humanitaire, Louis Michel.

Emeutes de la faim

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