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71e anniversaire de la révolte de 1947
29 mars 2018, par
Ce 29 mars marque le 71e anniversaire de la révolte de 1947 à Madagascar. Elle commença par l’attaque de la gendarmerie de Moramanga. Elle se conclut par une violente répression qui fit plus de 100.000 morts sur une population de 4 millions d’habitants. Le pouvoir colonial décapita le MDRM qui demandait l’abrogation de la loi annexant Madagascar. La révolte de 1947 marqua aussi une étape importante dans la solidarité entre les peuples de La Réunion et de Madagascar, avec le soutien des communistes réunionnais aux victimes de la répression.
En 1947, un an après l’abolition du statut colonial à La Réunion, Madagascar est une colonie dominée par un régime inégalitaire. Cela faisait 50 ans que la Grande Île avait été annexée par la France. La population subissait l’exploitation. Comme dans les autres colonies, la victoire sur la nazisme avait suscité de grands espoirs. De nombreux Malgaches s’étaient engagées dans la France libre et avaient donné leur sang pour que l’ancienne puissance coloniale retrouve sa liberté. Mais le pouvoir n’était pas prêt à faire des concessions. Alors que le nazisme s’écroulait eut lieu la répression de Sétif en Algérie, avec des milliers de morts.
Cela ne décourageait pas les partisans de la fin du statut colonial. À La Réunion, un rassemblement autour des syndicats trouvait sa traduction politique dans le Comité républicain d’action démocratique et sociale (CRADS). Ce rassemblement remporta les élections municipales, ainsi que les cantonales et les législatives. Les deux députés de La Réunion élus sous l’étiquette du CRADS, Raymond Vergès et Léon de Lépervanche, unirent leurs forces avec leurs collègues de Martinique, de Guadeloupe et de Guyane pour obtenir l’abolition du statut colonial le 19 mars 1946.
À Madagascar, un autre rassemblement prit forme, la Restauration de l’indépendance malgache qui demandait l’abolition du statut colonial. Il revendiquait pour cela l’abrogation de la loi d’annexion qui faisait de Madagascar une colonie de la France. Il remporta les élections et obtint deux députés, élus dans le collège des « non citoyens » : Joseph Raseta et Joseph Ravohangy.
Dès le 8 décembre 1945, ils déposèrent une proposition de loi en deux articles, demandant l’abrogation de la loi d’annexion du 6 août 1896, et demandant que Madagascar soit un État libre au sein de l’Union française. L’Assemblée nationale refusa d’imprimer le texte, son président Vincent Auriol le qualifiant d’appel à la révolte.
Revenus à Madagascar, les deux députés participèrent à la fondation du MDRM, Mouvement démocratique de rénovation malgache, MDRM. Aux élections du 2 juin 1946, le MDRM obtint 78 % des voix et deux sièges de députés. Le pouvoir colonial s’inquiète et le ministre des Colonies, le socialiste Marius Moutet, demande aux autorités d’ « abattre le MDRM par tous les moyens ». Cette prise de position de la France n’allait pas produire les effets escomptés, puisqu’aux législatives du 10 novembre 1946, le MDRM rassembla 71 % des suffrages, ce qui lui donna trois députés : Joseph Raseta, Joseph Ravohangy et Jacques Rabemananjara.
Le MDRM pensait alors que pouvait se dessiner la sortie du statut colonial par la voie des urnes. Mais la France ne voulait pas faire de concession. Elle maintenait à Madagascar un ordre colonial, où les Malgaches n’étaient pas considérés comme des citoyens et étaient considérés comme une masse à exploiter. Cette situation ne pouvait que favoriser un sentiment de révolte. Le pouvoir colonial attendait la moindre occasion pour organiser la répression contre le mouvement politique qui militait pour que la fin du statut colonial soit obtenu dans les urnes, comme à La Réunion.
Le point de départ de la révolte eut lieu le 29 mars 1947, avec l’attaque de la gendarmerie de Moramanga. Pendant plusieurs mois, les Malgaches réussirent à tenir tête à la puissance coloniale qui perdit le contrôle de plusieurs régions. Elle réussit à reprendre le dessus grâce à sa puissance militaire et ravagea le pays. Moramanga fut rasée. La France faisait subir à Madagascar les destructions qu’elle avait connues quelques années plus tôt. Elle s’appuyait notamment sur l’utilisation de soldats venus d’autres colonies et également de Réunionnais qui étaient enrôlés dans l’armée française.
La répression fut terrible, avec plus de 100.000 victimes. Moramanga abrite sur son sol des fosses communes où ont été enseveli les corps de milliers de Malgaches fusillés après leur capture. Les députés de Madagascar furent condamnés à mort.
Face à cette répression, des voix se sont élevées à La Réunion. Notre île avait pourtant été utilisée comme base lors de l’invasion de Madagascar, et l’émigration vers Madagascar était vue comme un moyen de faire fortune. Mais pour l’honneur de La Réunion, des compatriotes s’étaient déjà engagés aux côtés de la résistance à la colonisation de Madagascar. Il y eut notamment Dussac, qui fut directeur du journal l’Aurore de Madagascar.
Fidèle à leur engagement anti-colonial, les communistes furent en première ligne dans ce combat. À Paris, Raymond Vergès et Léon de Lépervanche multipliaient les initiatives avec le soutien du groupe communiste qui était alors le plus important de l’Assemblée nationale. À La Réunion, Témoignages informait la population sur les scandaleux procès faits aux Malgaches, et sur les méthodes de tortures utilisées pour faire « avouer » aux prisonniers malgaches des crimes imaginaires.
Cette période marqua le point de départ d’une solidarité entre les forces progressistes de La Réunion et de Madagascar. Elle se matérialisa notamment par les liens entre le PCR et l’AKFM.
L’an passé, à l’initiative de l’association REAGIES, une délégation réunionnaise a participé aux commémorations du 70e anniversaire de la révolte de 1947. Elle se rendit notamment sur les tombes des victimes de répression à Moramanga et participa à un important hommage en présence des vétérans malgaches de 1947.
Cette initiative a montré l’importance de renouer avec un pays qui a fortement contribué au peuplement de La Réunion, en mettant en avant la solidarité entre les peuples.
M.M.
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