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Les autorités maliennes ont souhaité accueillir avec éclat l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, dont les travaux ont été ouverts par le président de la République du Mali, M. Amadou Thumarii Touré.
Les représentants de l’Union Européenne et des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique ont commencé à débattre, depuis samedi, de questions qui engagent l’avenir des pays en voie de développement, telles que la réalisation des objectifs de développement du Millénaire, l’état d’avancement des négociations sur les Accords de Partenariat Économique, la réforme de l’OCM Sucre, la crise au Soudan et la situation dans les grands Lacs, ou encore la prévention des tsunamis.

Échanges mondiaux inégaux

Participent à ces discussions les Commissaires Européens Louis Michel (membre de la Commission en charge du développement), Peter Mandelson (membre de la Commission eu charge du Commerce), ainsi que le ministre luxembourgeois de la Coopération (Luxembourg), Président en exercice du Conseil.
De ces discussions en cours, il ressort la mise en exergue du caractère inégal des échanges mondiaux et la nécessité de promouvoir de nouveaux modes qui ne sont pas exclusivement fondés sur les exigences posées par le marché et dont les pays en retard de développement sont les premières victimes.

Pour un monde plus solidaire

Ainsi, la Coprésidente britannique de l’Assemblée ACP-UE a appelé l’Union Européenne, dans un vibrant plaidoyer en faveur d’un monde plus solidaire, à rompre avec l’ultra-libéralisme qui aggrave un peu plus chaque jour le fossé entre les pays riches et les pays pauvres.
Les parlementaires européens comme ceux des États ACP ont dénoncé les règles posées par l’OMC, qui concourent au démantèlement - les unes après les autres - des industries et productions agricoles des pays en voie de développement. Ainsi, de nombreuses questions ont été posées au représentant de la Commission sur la réforme de I’OCM Sucre.

Convergences avec la position de Paul Vergès

Les positions exprimées ont convergé avec la position de Paul Vergès, notamment sur les conséquences ravageuses de cette réforme pour de nombreux petits territoires insulaires.
Pour Paul Vergès, il convient de s’interroger sur le sens de cette réforme, dont la finalité même est condamnable. Ainsi, considère-t-il "qu’on peut toujours agir pour différer la réforme ou en atténuer ses effets, mais ce sont les principes mêmes qui la guident qui sont contestables".
Pour Paul Vergès, ces questions ne sont pas sans lien avec le débat sur le projet de Traité de Constitution pour l’Union Européenne.

Rencontres avec le mouvement social africain

Ces questions sont au cœur des nombreuses réunions parallèles initiées à Bamako par le Représentant de La Réunion avec les acteurs du mouvement social africain.
C’est ainsi, que Paul Vergès a réuni mardi et mercredi une trentaine de ces acteurs, parmi lesquels les représentants d’ATTAC du Burkina, l’Union Nationale des Femmes Maliennes, le Mouvement des peuples (qui regroupe 54 organisations africaines), la jeunesse de l’Union Africaine, le Comité National Malien de pilotage des acteurs non étatiques sur les accords de Cotonou et un certain nombre d’ONG pour discuter de ces problématiques.

L’importance du prochain Sommet du G8

Ces discussions ont permis de mesurer l’importance des actions de la société civile et du renforcement du partenariat entre les mouvements européens et les mouvements africains pour agir en faveur de l’émergence d’un monde nouveau.
Paul Vergès a insisté sur l’importance du prochain Sommet du G8 sous présidence britannique, puisque l’Afrique et les changements climatiques constituent les deux points essentiels qui figurent à l’ordre du jour.
Ces sujets ont également été au cours de la rencontre très chaleureuse entre Paul Vergès et Aminata Traoré(*), ancienne Ministre de la Culture du Mali et actrice éminente du monde africain.

(*) Aminata Traoré est l’auteur d’un ouvrage qui vient de paraître en France chez Fayard, "Lettre au Président Français à propos de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique en général".