300 étudiants des pays voisins à l’université de La Réunion

« S’investir pour l’avenir de son pays et de sa région »

13 octobre 2009, par Edith Poulbassia

Pour la première fois, la Région a reçu les étudiants en provenance de Madagascar, de Maurice, des Comores, des Seychelles... bref, des pays voisins, venus suivre des études à l’université. Ils sont environ 300 chaque année.

C’était hier au tour des étudiants de l’océan Indien inscrits à l’Université de La Réunion d’être reçus à la Région. Une première dans le cadre de la journée d’accueil qui leur est consacrée à l’université. Au programme donc, une rencontre à la salle Vladimir Canter, des animations au resto U, un voyage cinématographique dans l’océan Indien, une soirée festive organisée par le CROUS et cet accueil à l’Hôtel de Région.
Après avoir écouté les associations d’étudiants de Madagascar, des Comores, des Seychelles, le président Paul Vergès a appelé à un « partenariat permanent entre les représentants du Conseil régional, de l’université, des associations » pour trouver dans l’immédiat des solutions nécessaires à la réussite de ces étudiants à l’Université de La Réunion. Car les difficultés rencontrées sont graves (cf.encadré).
Mais le président de la Région a surtout rappelé à ces étudiants qu’ils ont « rendez-vous avec les plus grands bouleversements que l’Humanité va connaître ». Phénomènes démographiques, climatiques, scientifiques. Grâce à l’enseignement, ces étudiants seront en mesure de « comprendre et agir ». Le président de la Région leur a exposé l’engagement de La Réunion dans une forme d’économie totalement différente de celle imposée par l’Occident et « une révolution dans l’histoire de l’énergie mondiale ». Un engagement que La Réunion est prête à partager dans le cadre de la coopération régionale.
La Région offre chaque année 5 bourses d’études aux étudiants de la zone Océan Indien pour la soutenance de thèse. Soit 1.200 euros par mois pendant 3 ans. Une bourse qui permet, comme en témoignait une doctorante comorienne, de vivre et d’effectuer ses recherches en anthropologie.
En étudiant à La Réunion, ces jeunes ont fait le choix de la proximité et de la qualité. C’est « une aventure individuelle extraordinaire mais aussi une façon de s’investir pour l’avenir de son pays et de sa région », soutient Raymond Mollard, vice-président régional en charge de l’Éducation.
Pour Juan Prosper, vice-président étudiant de l’université, la Région mène une politique volontariste en matière d’aide aux doctorants, mais « nous sommes encore loin de faire émerger un co-développement ».
Wilfrid Bertile, vice-président à la Mobilité et Coopération régionale, espère que ces étudiants seront des « ambassadeurs de La Réunion » dans leurs pays et qu’ils auront à cœur de militer pour la coopération.

EP


Dur, dur d’étudier à La Réunion

Les étudiants réunionnais galèrent déjà pour se loger, s’inscrire, trouver une formation... On imagine les obstacles que doivent surmonter les étudiants en provenance des pays de l’océan Indien. Il n’y avait qu’à écouter les associations s’exprimer. Problème de visa, de renouvellement, coût de l’inscription à l’université, logement... alors que le CROUS ne dispose que de 840 chambres pour 16.000 étudiants, souligne Gilles Leperlier, président de l’UNEF. Ce dernier propose d’ailleurs la création d’une Cité Internationale au campus Sud.
Pour l’aide financière, les étudiants OI ont droit à des aides ponctuelles (exemple pour payer une facture) ou de bourses d’excellence. Mais aucune aide mensuelle n’existe. Là encore, l’UNEF propose.
Sur ce point, Laurent Sermet, vice-président de l’université, a demandé la création de bourses pour certains Masters pour ces étudiants « dans des conditions matérielles très douloureuses ».
Enfin, Gilles Leperlier a lancé l’idée d’établir un « titre de séjour pluriannuel ». Actuellement, l’étudiant doit demander un renouvellement chaque année.

EP

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