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Soutien des États-Unis à l’apprentissage de l’anglais à Madagascar
Important don de matériels de l’ambassade des États-Unis à l’Université d’Antananarivo
lundi 23 janvier 2023, par
De quoi équiper plusieurs salles de classe en mobiliers et outils pédagogiques audiovisuels : c’est le don reçu vendredi 20 janvier par le département d’étude anglophone de l’Université d’Antananarivo de la part du gouvernement des États-Unis via son ambassade à Madagascar. Une telle initiative vise à soutenir l’apprentissage de l’anglais à Madagascar. Cet événement et la dynamique existante rappellent ce défi lancé à la Francophonie : la première langue étrangère parlée à Madagascar ne sera-t-elle pas l’anglais plutôt que le français, et cela en l’espace d’une génération ?
Ce vendredi 20 janvier, le Président de l’Université d’Antananarivo Pr. Mamy Ravelomanana a reçu un important don des mains du Conseiller en Communication et aux Affaires Culturelles de l’Ambassade des États-Unis, Ryan Bradeen, en présence du Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Fanja Tahina Ralinirina, et du Chef du Département d’Études Anglophones, Harilala Andrianarivelo. L’objectif est États-Unis est précisé dans le communiqué diffusé ce 20 janvier par son ambassade, voici un extrait :
« Fournir aux étudiants de l’université publique phare du pays des expériences éducatives de haute qualité est un objectif que partagent l’Université d’Antananarivo et l’Ambassade des États-Unis. C’est la raison pour laquelle l’ambassade des États-Unis a aujourd’hui (20 janvier — NDLR) fait un don important d’équipements audiovisuels et de mobilier de salles de classe afin d’améliorer les environnements d’apprentissage dans les salles de classe et la bibliothèque du Département d’Études Anglophones de l’université. Les étagères, les bureaux, les chaises, les téléviseurs et les lecteurs électroniques qui constituent l’essentiel du don permettront au Département d’Études Anglophones de mobiliser ses étudiants dans des activités éducatives plus efficaces.
L’ambassade des États-Unis est fière de soutenir le Département d’Études Anglophones qui, en tant que seul département de langue anglaise de niveau universitaire du pays, est un cadre de formation essentiel pour de nombreux professeurs d’anglais locaux. En tant que langue la plus parlée au monde et langue des affaires internationales, de la science et de l’internet, l’amélioration de la qualité de l’enseignement de l’anglais à l’Université d’Antananarivo ouvrira de nombreuses opportunités éducatives et économiques aux étudiants malgaches du pays. » (…) « L’Ambassade renforcera davantage le partenariat entre les deux institutions avec l’ouverture prochaine d’un nouvel American Corner sur le campus de l’Université ».
L’anglais progresse à Madagascar
L’objectif est donc de soutenir l’apprentissage de l’anglais à Madagascar en équipant le département d’études anglophones de l’université publique de la capitale. Ceci « ouvrira de nombreuses opportunités éducatives et économiques aux étudiants malgaches du pays. »
Les conséquences sont de deux ordres. La première est de favoriser la fuite de cerveaux vers les États-Unis. Avec la maîtrise de l’anglais, les portes des Universités de ce pays s’ouvriront plus facilement. La seconde est de soutenir la progression de l’apprentissage de l’anglais dans la jeunesse malgache. Une dynamique dans ce domaine existe. Chaque quartier de la capitale accueille plusieurs écoles privées promettant des cours en expression anglaise, et l’apprentissage de cette langue. Si cette dynamique se conserve, la première langue étrangère parlée à Madagascar ne sera-t-elle pas l’anglais plutôt que le français, et cela en l’espace d’une génération ?
Et pour La Réunion ?
Une telle situation compliquerait encore davantage la situation pour La Réunion. Car cela amènerait les Réunionnais à apprendre le malgache ou l’anglais pour communiquer avec leurs voisins de la Grande île. L’isolement de notre île dans sa région augmenterait, alors que La Réunion a la chance de se situer dans l’océan Indien, qui redevient le centre du monde.
Madagascar comptera près de 50 millions d’habitants dans 30 ans, seront-ils anglophones ? L’enjeu est très important pour la Francophonie et pour La Réunion.
M.M.