Mission des opérateurs économiques réunionnais dans la Grande Île - 3 -

Tourisme : destination Madagascar

17 juin 2005

Une heure et demie de vol, vous voilà déjà sur une terre de contraste. Ivato. Un humble mais confortable aéroport international. Passé le hall d’accueil ; le tiers-monde est à vos pieds. Palaces et favelas disent : ’Bonjour vaza-touriste !’.

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Située dans l’océan Indien, au large de la côte Est africaine, étirée sur plus de 1.500 kilomètres du Nord au Sud, alternant hautes terres, savanes herbeuses et forêts denses, la Grande Île est un pays aux mille visages, aux mille couleurs. Fille d’Afrique, Madagascar s’est détachée d’elle il y a 165 millions d’années. Elle porte une culture originale, s’empreignant de l’Afrique, mais venant également - peut-être en pirogue - d’Asie.
Aux voyageurs avertis : vous ne trouverez jamais une telle originalité dans n’importe autre pays. Son rapport au mystique, son système agraire “africain”, ses rizières, ses omby, oh ! pardonnez-moi, ses zébus, son romazava, ses pousses-pousses, bref ! le peuple malagasy ne peut que surprendre. Avec ses 17 millions d’habitants, ce pays est malheureusement oublié du développement. 70% de la population vit au dessous du seuil de pauvreté.
Les touristes ne pourront que le constater, souvent enquiquinés par des groupes organisés de jeunes mendiants, au bord et à l’intérieur des marchés. me sensible, s’abstenir.
Outre le fait de voir l’indigence à un tel stade, les routes malgaches sont édifiantes. 100 kilomètres, en 3 heures un jour ; le lendemain, le hasard peut faire qu’il faille patienter 3 heures. "Pays (...) où le réseau téléphonique, les moyens de transports et l’approvisionnement des hôtels sont toujours à la merci d’une panne ; et où ce qui est vrai aujourd’hui peut se révéler faux demain", note Olivier Cirendini, auteur d’un guide sur Madagascar. Mais c’est aussi, sinon surtout, ce qui fait son charme.

Potentiellement touristique

Plus que de plaire aux touristes assoiffés de dépaysement, ce pays attire de nombreux promoteurs touristiques. Le groupe ACCOR, par exemple, qui trimait - et c’est le cas de le dire - pour enfin s’établir à Madagascar. C’est grâce à une intervention du président de la République de Madagascar, Marc Ravalomanana, que ce groupe immobilier pourra s’installer dans l’île rouge.
Le tourisme est un secteur porteur. La présidence en est consciente. Rien de mieux que les devises étrangères, surtout européennes. L’île, souvent qualifiée de paradis par les botanistes, les paléontologues et les primatologues, dispose d’une faune et d’une flore impressionnantes. Une mine d’activités touristiques possible. L’île compte pas moins de 5 parcs nationaux, à savoir la montagne d’Ambre, Isalo, Mantadia, Ranomafanana, Mananara Nord, de 11 réserves intégrales, accueillant une population confondante de Lémuriens (70% des lémuriens sont malgaches), d’espèces endémiques (batraciens, reptiles, espèces de papillons rare).
Les amoureux de plantes seront sûrement comblés, en découvrant - en tentant de découvrir - les mille espèces d’orchidées, mais aussi les baobabs, les euphorbes, l’arbre-bouteille Adansonia, tout en faisant attention de ne pas se faire croquer par une nepenthès, une plante carnivore.
À côté de cela se développe moult activités parallèles, comme la chasse. Madagascar dispose de 6 réserves de chasse et de 2 réserves privées. Les amateurs de pêche peuvent également en découdre avec les marlins, les requins même. Bref ! les visiteurs peuvent en prendre plein les yeux, et les promoteurs le savent. Ils entendent répondre à ce besoin.

Un marché à développer

150.000 touristes environ visitent Madagascar par an, mais cela ne représente qu’un dixième du nombre total de touristes visitant la zone Sud-Ouest de l’océan Indien. En 2001, ce sont les Réunionnais qui volaient la deuxième place des pays visiteurs avec 9% de visiteurs, devant l’Italie (5%) et les États-Unis, et le Canada (4%). Les premiers visiteurs sont les Français avec 55% de touristes.
Le tourisme culturel se développe autour des 146 sites et monuments malgaches classés. Les plages de sable blanc et fin commencent à être envahies par les touristes. Le gouvernement malgache prévoit le lancement de "réserves foncières touristiques à vocation balnéaire".
À ce jour, la capacité d’accueil à Madagascar reste faible, si bien que la venue de nouveaux investisseurs permettrait d’accroître l’attrait de la destination.

Bbj


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